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Les biotechs à l'assaut du cancer

▪ 12,4 millions de personnes atteintes, 7,6 millions de victimes en 2008 ; 26 millions de cas, 17 millions de décès en 2030. Ce fléau qui met en ébullition les laboratoires est le cancer. Les plus à la pointe ne sont pas les sociétés pharmaceutiques traditionnelles mais les biotechs. Dotée d’un fort potentiel, peu chère, découvrez notre valeur préférée pour investir dès aujourd’hui sur les remèdes de demain.

"Durant la dernière décennie, l’oncologie a été un des plus forts vecteurs de croissance des marchés pharmaceutiques", selon un rapport de Market Research. Le cancer n’est plus une maladie de pays riches et âgés. Plus de la moitié des diagnostics de cancer et 60% des décès liés sont à déplorer dans les pays les moins développés, selon l’Union internationale contre le cancer.

Les traitements, souvent onéreux, arrivent dans les pays émergents, à mesure que ceux-ci améliorent leur système de santé. La Chine est observée de près car elle pourrait revoir à la hausse ses remboursements, un accélérateur de croissance pour nombre de laboratoires. Le marché de l’oncologie, estimé à 47,7 milliards de dollars par Market Research, ne peut que grossir.

La grande gagnante : la biotech. "Les sociétés de biotechnologie ont plus que jamais alimenté l’innovation", poursuit l’étude de Market Research. Ce qui a fait le succès de l’américain Genentech et de son partenaire, depuis devenu propriétaire, Roche (CH0012032048). Aujourd’hui, le Suisse est le numéro un du marché de l’oncologie, avec 14 milliards de dollars de ventes (30% du total).

Toutes les biotechs n’en sont pas pour autant au même stade de développement. Une des plus avancées : OSI Pharmaceuticals (US6710401034). Le Tarceva, traitement prescrit à un stade avancé du cancer du poumon, produit en collaboration avec Roche, a rapporté 1,6 Md$ en 2009. Ses ventes pourraient doubler si son utilisation était autorisée à un stade plus précoce de la maladie. Verdict des autorités sanitaires en fin d’année.

Toutefois, dans la biotech, rien n’est jamais assuré. Ainsi Pfizer a récemment eu la désagréable surprise de constater que deux de ses médicaments ont été recalés dans de nouvelles applications. A l’inverse, un produit du leader de la biotech, Amgen (US0311621009), vient de recevoir, au sujet du traitement du cancer colorectal, une approbation, ce qui marque sa renaissance.

▪ Les biotechs font saliver les grands laboratoires
Les biotechs sont dans la ligne de mire des grands laboratoires pharmaceutiques, qui cherchent des relais de croissance. Un exemple : Pfizer va perdre 12 milliards de dollars de chiffre d’affaires dès 2012 avec la tombée dans le domaine public de son produit phare, le Lipitor, et l’arrivée de génériques. "Le partenariat avec des sociétés de biotechnologie est une source d’innovation clé, bien qu’elle soit chère, pour de nombreuses sociétés pharmaceutiques, alors qu’environ 75% des nouveaux médicaments en phase de test II ou III ou en stade de pré-enregistrement sont issus de biotechs", explique Market Research.

Le groupe américain OSI est en ce moment dans le viseur du japonais Astellas Pharma (JP3942400007), mais les tractations ne sont pas simples. Possible proie, selon la rumeur : Onyx (US6833991093), connu pour son médicament pour le cancer du rein et du foie, Nexavar.

Dans cet univers plein de potentiel mais aussi d’incertitudes, les rachats se font à des montants quasi astronomiques. Car si les grands laboratoires pharmaceutiques sont à court d’idée, ils ne sont pas à court d’argent. Astellas a ainsi dépensé en cinq ans 14,6 milliards de dollars sous forme d’acquisitions. Les derniers rapprochements se sont payés à un ratio moyen de 9,5 fois les revenus annuels. Pour mettre la main sur les blockbusters MabThera, Avastin et Herceptin, Roche a valorisé Genentech à 8,2 fois son chiffre d’affaires.

Aujourd’hui, la crème des biotechs est aussi peu chère qu’au début des années 1990 — le PER du secteur est même tombé au-dessous de celui du S&P 500. De plus, c’est un pan de la cote encore mal connu et peu prisé par les investisseurs institutionnels.

Pour vous, c’est le moment d’y entrer ou de vous y renforcer. En choisissant notre spécialiste de l’oncologie, vous jouerez l’appréciation du titre, liée à sa réussite et à la convoitise qu’il suscite.
[NDLR : Retrouvez les conseils des spécialistes de MoneyWeek toutes les semaines : il suffit de continuer votre lecture…]

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