La Chronique Agora

Les banquiers se détendent… l'or aussi ?

▪ Il semblerait que les banquiers se détendent — du moins en ce qui concerne leurs prêts aux spéculateurs. Tony Jackson, dans le Financial Times, annonce qu’ils ont recommencé :

"Les banquiers américains reprennent leurs habitudes insouciantes de l’époque du boom du crédit. Lorsqu’ils prêtent au private equity, il semblerait qu’ils émettent une fois encore [des prêts] où les emprunteurs ne sont pas soumis aux conditions les plus irritantes et peuvent payer leurs intérêts annuels simplement en empruntant plus."

"Tout cela alors que les entreprises acquises par le private equity lors de la dernière vague d’achats font faillite en nombres record."

Oh, être jeune à nouveau… sans soucis, sans scrupules… sans inquiétudes ni regrets… oh, être banquier !

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C’est là que les institutionnels font et défont des fortunes — et à présent, VOUS pouvez profiter de leurs transactions pour engranger de jolis profits quelles que soient les circonstances économiques.

Pourquoi attendre ? Les gains sont par ici…

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Nous sommes heureux pour eux. Vraiment. Pour les banquiers… Enfin, nous serions plus heureux s’ils faisaient vraiment quelque chose pour mettre l’économie sur les rails de la reprise. Mais faut-il s’étonner ? Pour l’instant, la "reprise" est aussi bidon que le boom qui l’a précédée. Une véritable reprise exige une véritable épargne, de véritables investissements, de véritables emplois, et une véritable augmentation des bénéfices (le lecteur reconnaîtra ces critères comme étant similaires à ceux nécessaires pour un boom durable sur les marchés boursiers). Pour autant que nous puissions en juger, rien de tout ça n’existe.

▪ Mais qui s’en soucie ? Pour la plupart des investisseurs, une reprise bidon en vaut une authentique. Et si l’économie se remet, sous quelque forme que ce soit, peut-être les investisseurs n’ont-ils pas tant besoin d’une assurance catastrophe — comme l’or — en fin de compte. C’est ainsi que le cours du métal jaune a chuté.

Il est plus probable que le marché de l’or cherchait une excuse pour faire une pause. Il a grimpé durant 20 des 22 dernières séances boursières. Comme nous le disions depuis un certain temps, il avait besoin de se reposer.

Est-ce la correction que nous attendions ? Peut-être. Peut-être pas. Nous ne le saurons pas avant quelques jours. Si la réponse est oui, nous pourrions voir le prix de l’or passer une nouvelle fois sous les 1 000 $. Nous doutons toutefois que ça se produise… pas avec des marchés actions en hausse.

Tant que les prix des actions continuent de grimper, et que les banquiers continuent de faire gonfler les investissements spéculatifs, nous sommes toujours en mode "reprise bidon". Et une reprise bidon inclut une crainte de l’inflation… qui fait grimper le prix de l’or.

Attendez que nous soyons en mode "vraie dépression" ! On verra alors les actions s’effondrer… tout comme l’or. Ce sera la correction que nous attendions sur le marché aurifère.

Attendez… nous avons de l’or ! Pourquoi attendre une correction du marché aurifère ?

Pour pouvoir en acheter plus  ! Notre "Transaction de la Décennie" est encore la meilleure pour l’instant. Vendez les actions durant leurs rebonds ; achetez de l’or durant ses creux.

Nous continuons d’attendre que l’or baisse vraiment ; il ne semble pas le vouloir. Mauvaises nouvelles… bonnes nouvelles… il continue de grimper.

Mais rappelez-vous, la lutte continue. Elle oppose le cycle naturel de désendettement, qui suit 50 années d’expansion de crédit, aux forces artificielles de l’inflation qui a causé les grandes bulles des années 90 et 2000. La plus grosse de ces bulles a éclaté en 2007-2009. Et qu’ont fait les autorités ? Elles ont continué à souffler de toute la force de leurs petits poumons.

Les officiels soufflent depuis si longtemps que les investisseurs pensent savoir à quoi s’attendre. A la Chronique Agora, nous avertissons qu’une bulle est en train de se former… et les investisseurs réagissent comme s’ils venaient d’apprendre qu’un camion de bière a eu un accident. Ils ont hâte d’être sur les lieux pour pouvoir vider quelques pintes. C’est comme s’ils n’avaient rien appris du krach et de la crise du crédit ! C’est comme s’ils étaient des crétins… ou pire, des banquiers !

▪ Ou peut-être que les idiots, c’est nous. Pour l’instant, les dernières bulles en date rapportent de jolis profits… avec des actions américaines en hausse de plus de 60% et des marchés émergents à plus du double de ce qu’ils étaient à leurs planchers en mars dernier. A ce rythme, les investisseurs auront rattrapé toutes leurs pertes dans quelques mois !

Comment le combat finira-t-il ? Qu’arrivera-t-il ensuite ? L’inflation… ou la déflation ? Les autorités vont se tirer une balle dans le pied — mais lequel ? Nous n’en savons rien. Il y a beaucoup de mauvaises réponses… et une seule bonne.

Nous nous sentirions beaucoup mieux si les marchés pouvaient s’effondrer dans cette "deuxième jambe de baisse" que nous prédisons depuis longtemps. Nous pourrions alors acheter plus d’or et attendre l’Armageddon. Plus important, nous aurions l’impression que nous savions de quoi nous parlions.

Mais d’ici là, nous devons nous contenter de faire des suppositions, comme tout le monde. Et notre meilleure supposition, aujourd’hui, c’est que cette crise à la japonaise, qui vagabonde et qui lambine, va continuer… on verra de la spéculation nourrie par la Fed sur les marchés d’actifs… menant à divers booms et krachs… une récession par intermittences… des montagnes russes sur les marchés boursiers… des espoirs de reprise… suivis de déceptions.

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