La Chronique Agora

Les banques privées à la merci du secteur hypothécaire

** Maintenant que Fannie Mae et Freddie Mac sont devenus pupilles de l’Etat, les investisseurs en mal d’anticipation vont vouloir savoir combien d’orphelins de plus le département du Trésor US va pouvoir adopter. Mais ces investisseurs vont surtout vouloir savoir comment le Trésor va réussir à nourrir et habiller Fannie et Freddie, avant même qu’il ne puisse envisager d’adopter d’autres garnements financiers.

– Nous n’en avons aucune idée. Mais nous pensons que le Trésor va trouver les ressources nécessaires dans un vaste espace industriel où les planches à billet font "teuf-teuf" jour et nuit. Aucun de vos chroniqueurs incurablement optimistes ne peut imaginer un scénario qui se termine avec 2% d’inflation et un rendement de 4% sur dix ans. Une augmentation de l’inflation et des rendements obligataires qui montent en flèche sont une issue plus probable.

– Les renflouages de milliers de milliards de dollars, les résolutions et les quasi-nationalisations menées par le Trésor US et la Fed pendant ces derniers mois ne seraient pas si dérangeants si la partie "actifs" du bilan comptable de la Fed cessait de se dégrader.

– Pour donner corps à ses divers schémas de renflouage, la Fed s’est débarrassée des bons du Trésor virginaux qui recouvraient autrefois son bilan comptable pour les remplacer par des espèces exotiques et non-indigènes de titres adossés à la dette. Personne ne sait si ces espèces vont se développer ou périr, mais les premiers signes ne sont pas très encourageants.

– Les titres adossés aux prêts hypothécaires que la Fed a achetés sont aussi bons que les prêts hypothécaires auxquels ils sont adossés… et nombre de ces prêts hypothécaires ne sont pas bons du tout. C’est parce que la crise du crédit qui balaye le pays est devenue une crise des défauts de paiement. Ou c’est peut être le contraire. Mais quelle qu’en soit la cause précise, deux fois plus de propriétaires californiens sont en défaut de paiement de leur hypothèque par rapport à l’année dernière. Et le taux de défauts de paiement grimpe aussi dans le reste du pays.

** Pendant ce temps, le prix des maisons continue de vaciller et la liste des maisons à vendre continue de s’allonger. Ce cocktail toxique est (presque) assuré de produire une autre vague massive de défauts de paiement et de saisies.

– Notre raisonnement est aussi simple qu’il est effrayant : puisque la plupart des gens qui ne peuvent pas garder leur maison ne peuvent pas non plus la vendre… ils vont donner leurs clés aux banquiers.

– Le marché immobilier malade et le taux de saisies en pleine explosion ne sont pas seulement le problème du gouvernement américain — aujourd’hui le plus grand détenteur de prêts hypothécaires du pays ; ces gémissements sont également le problème de centaines de banques privées qui luttent pour leur survie.

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