La Chronique Agora

Les actions, un mauvais pari — l'or, par contre…

** Les actions se sont révélées être un mauvais pari, ces 12 dernières années. Elles sont de retour à leurs niveaux de 97… ce qui signifie que les investisseurs n’ont rien gagné pendant une douzaine d’année. Des actions pour le long terme ? Combien de temps faut-il attendre ?

* A présent, les marchés boursiers se délitent… une fois encore. Si l’on en croit la théorie de Dow, un Signal de Marché Baissier vient d’être émis. Qu’est-ce que cela signifie exactement ? Nous n’en savons rien. Les actions baisseront jusqu’à ce qu’elles arrêtent de baisser, sans doute.

* Pour Citigroup, "les carottes sont bientôt cuites", rapporte le New York Times. La capitalisation boursière de Citigroup a chuté de plus de 50% depuis lundi. "Je pense qu’elle va couler", écrit notre vieil ami Jim Davidson. "Selon moi, elle sera nationalisée… sur une base ‘temporaire’."

* De nombreux économistes poussent le gouvernement à nationaliser les grandes banques. Il faut que les gens fassent confiance au système bancaire, disent-ils, sans quoi les carottes sont cuites.

* Parmi les grands noms en faveur de la nationalisation, on trouve Nouriel Roubini, l’un des rares économistes qui semblaient savoir ce qui se passait. Il a vu la crise arriver et l’a annoncée. A présent, c’est quasiment une star des médias.

* Bien entendu, nous avons vu la crise arriver, nous aussi, à la Chronique Agora. Nous avons dit quelque chose aussi… mais nous attendons encore que la presse nous appelle… pour pouvoir lui raccrocher au nez. La pire chose qui puisse arriver, dans notre secteur, c’est le succès. On en vient à penser qu’on sait ce qu’on dit. Et à partir de là, en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire, on se retrouve à donner des conseils à des banquiers centraux et des multinationales. Puis les dieux s’en mêlent. Tout le monde commence à croire ce que vous dites… vous y compris.

* Si nous étions aux commandes, nous sortirions de la casserole. Mais personne ne nous demande notre avis. C’est probablement une bonne chose : lorsque les gens en viennent à penser ce que vous pensez, ce que vous pensez est probablement faux. C’est du moins ainsi que les choses tendent à fonctionner sur les marchés financiers. Dès que tout le monde se positionne sur une tendance, elle ne tarde pas à prendre fin. A l’époque où tout allait bien, par exemple, tout le monde pensait que tout irait bien pour toujours. Naturellement, ça a vite tourné court.

* Et en ce moment, que pense tout le monde ? Difficile à dire. Nous lisons les gros titres et essayons de comprendre.

** L’or est repassé sous les 1 000 $. Le métal jaune semble très populaire. Trop populaire, peut-être. Mais est-ce que tout le monde pense que l’or va grimper ? Nous espérons que non ; si c’était le cas, nous devrions vendre.

* Encore pas mal de gens pensent que l’or est un peu excentrique… la sorte de chose que des vieux grognons enterrent dans leur jardin. Et la plupart des professionnels pensent aussi que l’or est bizarre — un investissement pour grand-père. "On s’inquiète de l’inflation ?" demandent-ils. Puis, réglant leur propre problème : "achetez des TIPS. Vous savez, les obligations gouvernementales américaines liées à l’inflation. Vous engrangerez un peu d’intérêts… et vous serez protégé contre l’inflation. Ces obligations sont liées à l’inflation des prix à la consommation".

* Les TIPS sont bon marché. C’est-à-dire qu’on n’abandonne pas beaucoup de rendement en échange de la protection contre l’inflation. Mais si les investisseurs peuvent se protéger contre l’inflation pour un rendement de 1% seulement, disons… qu’est-ce que cela nous dit ? Cela nous dit que les investisseurs pensent que le taux d’inflation pour les 10 prochaines années — les TIPS sont équivalents à des T-Bonds à 10 ans — ne sera que de 1% par an environ.

* Les gens n’appellent pas le dératiseur quand ils n’ont pas de rats. Le métal jaune est une protection contre l’inflation. Ils n’achètent généralement pas d’or quand ils ne craignent pas l’inflation. La prime des TIPS — ce que les investisseurs paient en plus (ou le rendement qu’ils abandonnent) — est si basse que cela nous dit que les investisseurs n’ont pas peur de l’inflation.

* Nous pensons que les gens ne savent pas quoi penser. Certains — et ils ne sont pas nombreux — se couvrent en achetant de l’or. Quelque chose de bizarre se passe, doivent-ils penser. Ils ne savent pas exactement ce que c’est, mais ils sont certains que cela ne terminera pas bien. Ils achètent de l’or… juste au cas où.

* Alors les tendances principales se poursuivent. Les actions baissent. L’or grimpe.

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