▪ Hier, un ami m’a transféré un mail de K2 Advisors. Je ne connais pas grand-chose sur cette société, excepté qu’elle est basée à Stamford, dans le Connecticut et que ses mails sont toujours très instructifs.
Par exemple, K2 remarque que :
Les spreads des rendements obligataires se sont rétrécis à leurs plus bas niveaux depuis 2007 [c’est-à-dire que les acheteurs d’obligations de sociétés sont confiants. Ils exigent très peu de rendements supplémentaires par rapport aux bons du Trésor US].
Un sondage de l’ISI Groupmontre que 93% des investisseurs institutionnels pensent que nous sommes dans un marché haussier.
Selon Investors Intelligence, seuls 15,7% des investisseurs sont baissiers — le chiffre le plus bas depuis 20 ans.
Autrement dit, les investisseurs sont extrêmement confiants et contents d’eux-mêmes. D’un point de vue contrarien, le fait d’être extrêmement content de soi a tendance à précéder des corrections de marché importantes.
Curieusement, comme le souligne K2 Advisors, le sentiment de contentement de l’investisseur haussier atteint des niveaux stratosphériques au moment même où l’inflation chauffe visiblement et que le dollar américain touche des nouveaux plus bas.
« Le dollar américain a touché un plus bas depuis 52 semaines », observe K2, « alors que les matières premières atteignent de nouveaux sommets et que les attentes d’inflation selon les TIP (Treasury inflation protected securities) butent sur des plus hauts depuis 10 ans ».
▪ Que signifie tout cela ? Peut-être rien… du moins pour le moment. Mais les graines d’une grande souffrance du marché boursier sont en germe.
Les actions adorent un dollar faible, tant qu’il ne devient pas trop faible. Puis les actions détestent un dollar faible, parce qu’un dollar très faible est le signe que l’inflation est gagnante… et tous les autres perdent.
Au cours des années 1970, inflationnistes, le marché boursier était catastrophique. Après s’être corrigées des ravages de l’inflation galopante au cours de cette décennie, les actions ont produit un rendement total d’environ moins 20%.
Le passé augure-t-il de l’avenir ?
A vrai dire, nous n’en avons aucune idée. Mais nous devinons que l’inflation n’est pas une bonne chose. Et nous subodorons également que l’inflation prend de la force. Par conséquent, nous en déduisons que, dans les années à venir, les investissements dans les actifs physiques performeront mieux que les actions.
Attention, ce n’est là que notre déduction, et non une prédiction gravée dans la pierre. Vous êtes à la recherche de prédictions ? En voici alors une : nous prédisons que, dans les prochaines années, les actifs physiques performeront mieux, beaucoup mieux, que les obligations. En fait, nous irons même jusqu’à affirmer que d’ici cinq ans, les détenteurs actuels de bons du Trésor à longue échéance souhaiteront avoir plutôt possédé du fil barbelé.
Par contraste, le marché ne sera sans doute pas un lieu totalement horrible à fréquenter. Les actions détestent l’inflation ; c’est vrai. Mais certaines actions tirent bénéfice de l’inflation et d’autres y sont insensibles.
▪ Les secteurs de la biotechnologie et de la haute technologie viennent à l’esprit. Ces secteurs ont tendance à fonctionner de façon assez indépendante par rapport aux tendances globales macroéconomiques. En fait, ils réagissent aux succès ou aux échecs spécifiques des entreprises — en particulier, les succès ou les échecs spécifiques aux entreprises qui adoptent les « technologies tranformationnelles« .
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