▪ Paris se prépare pour Noël. Guirlandes, illuminations, étoiles — la ville est décorée pour les fêtes.
Ce qu’il y a d’agréable en Europe, c’est que les saisons sont bien marquées, du moins par rapport à Baltimore. Les jours sont plus longs en été. En hiver, la nuit tombe bien avant l’heure de l’apéritif.
A l’approche de Noël, les gens se rassemblent dans les bars de quartier, les cafés s’éclairent… C’est enjoué et vivant.
▪ Le nouveau slogan de Trump
Nous étions dans un café hier, profitant de l’atmosphère conviviale et attendant que notre téléphone sonne. A notre grande surprise, nous n’avons reçu aucun appel de Donald Trump nous remerciant de notre soutien dans notre édition d’hier.
Dommage. Nous voulions lui faire don de notre slogan de campagne (si jamais nous perdions la tête et décidions de nous présenter à des élections) : trop riche pour voler… trop bête pour mentir.
Après avoir lu notre chronique d’hier, des lecteurs nous ont écrit pour nous dire que nous étions mentalement déficient. La moitié étaient furieux parce qu’ils pensaient que nous approuvions Trump. La moitié étaient scandalisés parce qu’ils pensaient que nous ne l’approuvions pas. Et l’autre moitié était simplement enragée.
Qui sait ? Ils ont probablement tous raison.
Mais il faut rendre justice au nabab. En cette époque de langue de bois, de sondages rois, de pots-de-vin, de politiciens d’un-côté-ceci-mais-d’un-autre-côté-cela… il n’a pas peur de prendre position, droit dans ses bottes, comme crétin patenté.
Est-ce pour ça qu’il est en tête des républicains ?
Ah, le phénomène Trump vaut la peine d’être exploré… ci-dessous.
▪ In Gold We Trust
Le Dow Jones a reculé… la minière AngloAmerican a annoncé 85 000 licenciements… et le pétrole a continué à décliner.
Notre analyste américain Stephen Jones avait prédit, en août dernier, que les marchés boursiers entreraient dans un déclin "dramatique" qui commencerait probablement sous trois mois. Nous allons devoir attendre un peu plus longtemps pour savoir s’il avait raison. Mais le rebond entamé en mars 2009 semble perdre de sa vigueur.
Comme nous le disons souvent, les expansions ne durent pas éternellement. Et celle-ci dure déjà deux fois plus longtemps que la moyenne.
L’or, parallèlement, est si léthargique que nous avons cessé d’y faire attention. La dernière fois que nous avons regardé, il fallait 1 072 $ pour en acheter une once. C’est bien plus bas que ses sommets… mais bien plus haut que son plancher.
Nous sommes un fanatique de l’or… mais pas nécessairement haussier sur l’or.
Nous avons plus confiance dans le métal précieux que dans les universitaires du Deep State (Etat profond) qui gèrent la politique financière américaine.
Ceci étant dit, le prix actuel est-il trop élevé ? Trop bas ? Va-t-il grimper ?
Nous n’en savons rien.
L’économie mondiale semble glisser dans un schéma de crise lente et paresseuse.
Inutile de s’inquiéter d’inflation — du moins à court terme.
Donc inutile d’avoir de l’or pour vous protéger d’une hausse des prix à la consommation.
Cependant, les charlatans financiers ont fait un tel gâchis du système monétaire mondial qu’il pourrait s’effondrer ou exploser à tout instant.
Qui sait ce qui va arriver ? Mais lorsqu’on aura passé cette période difficile, nous sommes d’avis que l’or sera tout aussi brillant qu’aujourd’hui — voire plus.
Nous sommes également d’avis que les réputations de Ben Bernanke et Janet Yellen, elles, seront considérablement ternies.
Notre conseil reste le même : ayez de l’or. Ayez du cash. Ayez de l’immobilier. Ayez des actions dans des entreprises solides. Appelez votre mère… caressez votre chien… et soyez heureux.
▪ Revenons à Trump
La France a son propre Trump. Plus sophistiqué. Plus agréable à regarder. Pas aussi riche. Marine Le Pen a été la grande gagnante des élections régionales le week-end dernier. Le Front National était en tête.
Tout comme Trump, Le Pen souhaite rendre la France "forte" à nouveau… en empêchant les étrangers d’entrer.
L’une des affiches du parti montre deux femmes : l’une est assez typiquement française. L’autre porte le niqab, de sorte qu’on ne voit que ses yeux. "Choisissez votre banlieue", dit la légende.
L’establishment s’émotionne. C’est "un mouvement dangereux et clivant", déclare un éditorial du Financial Times. Il est "d’une xénophobie grossière", continue le journal. Les partis principaux "doivent agir rapidement" pour éteindre cette menace de "l’extrême droite".
Selon les critiques, le programme de Le Pen saperait l’Union européenne… tuerait l’euro… et enverrait l’économie française en récession.
Ils ont raison.
Ni Trump ni Le Pen ne se soucient assez d’économie pour vraiment chercher à comprendre comment elle fonctionne. Leurs propositions — de ce que nous en comprenons — sont les sottises habituelles. Si elles étaient mises en place, elles seraient probablement pires encore que le statu quo.
Pourtant… Le Pen et Trump ont un atout : ils ne sont pas Hillary Clinton… Jeb Bush… Nicolas Sarkozy… ou François Hollande.
Ils ne font pas partie de l’establishment. Ils ne sont pas, en apparence, redevables aux élites, au secteur pétrolier, à l’ENA ou au secteur bancaire.
L’attrait de Trump et de Le Pen n’est pas ce qu’ils sont, mais ce qu’ils ne sont pas.
Ce ne sont pas des membres de l’élite politique. Et, au plus profond, les gens savent que quelque chose ne va pas. Ils savent que la partie est truquée contre eux. Ils savent qu’il y a tricherie…
… Et ils pensent que des gens comme Trump et Le Pen vont pouvoir redresser la situation.