▪ Julian Phillips, de chez Goldforecaster.com, écrit que l’Arabie Saoudite, le principal exportateur de pétrole, "a exporté plus de pétrole vers la Chine que vers les Etats-Unis l’année dernière ", ce qui est assez surprenant mais ne devrait pas vous inquiéter si vous prenez toutes vos petites pilules en suivant bien l’ordonnance, ou si la croissance de la consommation chinoise n’a pas été trop radicale, et que les importations augmentent doucement, sans créer de menace, et que la consommation n’explose pas, et que, vous savez, tout va bien dans le meilleur des mondes…
Malheureusement pour moi, ces conditions ne s’appliquent pas, puisque, tout d’abord, je suis trop intelligent et trop paranoïaque pour suivre les instructions d’un docteur douteux qui voudrait que, "pour aller mieux", je prenne ces pilules mystérieuses que ma femme et ma famille me rappellent tout le temps de prendre pour des raisons obscures, ce qui prouve sûrement qu’elles sont de mèche avec le docteur et qu’ils essayent tous de me piéger. J’espère seulement pouvoir le prouver avant que ces pilules ne me tuent !
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1 520 milliards d’euros de plans de relance dans le monde :
QU’ATTENDEZ-VOUS POUR EN PROFITER ?
Une véritable manne gouvernementale est sur le point d’irriguer certains secteurs et entreprises bien particuliers, propulsant leurs actions à des sommets historiques — et VOUS pouvez en bénéficier : continuez votre lecture pour savoir comment…
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Et ensuite, la consommation de pétrole par les Chinois ne suit pas une courbe de croissance raisonnable, elle grimpe à une vitesse vertigineuse !
Remarquez comment, contrairement à moi qui bondis jusqu’au plafond quand on aborde ce sujet, M. Phillips se contente de vous dire, comme si tout allait bien, que "les ventes de l’Arabie Saoudite à la Chine ont dépassé un million de barils par jour l’année dernière", ce qui n’est qu’un fait totalement déconnecté, qui flotte dans l’air, auquel on ne prête pas attention, comme à tous les autres faits quelconques, comme le fait que "les exportations vers les Etats-Unis sont tombées à 989 000 de barils par jour, le niveau le plus bas en 22 ans", et bientôt vous allez commencer à penser à autre chose, à ce que vous allez vous faire à manger, et ensuite ce "truc sur le pétrole" va vous rappeler qu’il faut aller faire le plein de la voiture, et vous décidez d’aller en chercher, et vous trouvez ça agaçant, jusqu’à ce que vous vous souveniez d’une station essence pas loin où il vendent aussi des trucs à manger — des beignets ! — et vous commencez à vous sentir bien à l’idée de manger un truc sucré, et ensuite vous allez prendre une tasse de café pour un petit shoot de caféine.
▪ Agréablement distrait, vous n’êtes absolument pas préparé à ce que M. Phillips vous annonce la nouvelle choquante que non seulement les exportations de l’Arabie Saoudite vers la Chine "ont dépassé le million de barils par jour l’année dernière, mais que c’est presque le double de l’année précédente" ! Le Double ! Aïe aïe aïe !
Je suis, en un mot, dérouté, voire abasourdi par le concept même du doublement de la consommation de pétrole chaque année, qui est une prouesse incompréhensible, encore plus inquiétante quand on pense au fait que la consommation des Chinois ne part pas de zéro, puisque la "consommation de pétrole par les Chinois a atteint 8,5 millions de barils par jour l’année dernière, comparé à 4,8 millions en 2000, alors que les Etats-Unis ont consommé 18,5 millions de barils par jours en 2009".
Mais atteindre des importations de pétrole infinies — résultat inévitable d’un doublement annuel –, est clairement impossible, alors dans quelle fourchette peut-on stabiliser la consommation de pétrole ? Je n’en ai aucune idée, et je n’ai pas l’intention de m’y intéresser, parce pour ça il faudrait que je travaille, et que je fournisse un minimum d’effort, et je n’ai pas envie.
Mais si ça vous intéresse, peut-être pouvez vous commencer avec les faits que vous donne M. Phillips : "cela représente 22 barils de pétrole par an par Américain, comparés à 2,4 barils par Chinois. Pour avoir une perspective plus étendue sur cette croissance, comparez la croissance de la demande en pétrole de la part des Chinois à leur marché automobile [une grande partie de l’industrie chinoise repose sur le pétrole]. Leur marché automobile a augmenté de 46% en décembre, d’une année sur l’autre. Comparez les populations : 300 millions d’Américains/1,4 milliard de Chinois".
Et même si M. Phillips ne l’a pas vraiment dit, mais le ferait s’il en avait la possibilité, j’en suis sûr, investir dans les entreprises pétrolières en anticipation d’une augmentation garantie de la demande, n’est qu’un tiers du Fabuleux Portefeuille Mogambo des Investissements Sûrs (FPMIS), les deux autres étant l’or et l’argent, avec lesquels M. Phillips doit être étroitement lié par le biais de sa propre lettre d’information, le GoldForecast, et il doit donc certainement être haussier dans ces secteurs-là lui aussi.
Pour résumer, M. Phillips et moi formons maintenant un groupe officiel de deux personnes, et nous disons, à l’unisson, que vous êtes un crétin si vous n’investissez pas dans l’or, l’argent et le pétrole en suivant les conseils du FPMIS, même si je suis le seul des deux qui vous dira bien en face que vous êtes un crétin si vous ne le faites pas. Et si vos chaussures sont moches et votre coiffure ridicule, je vous le dirai aussi, ce qui ne fait que prouver que je suis un mec formidable.
M. Phillips est apparemment un gars trop classe pour vous dire ce genre de choses, ou même les penser, ce qui explique pourquoi il ne répond pas au téléphone quand je l’appelle pour lui demander si, oui ou non, il trouve que vous êtes un crétin si vous n’investissez pas dans l’or, l’argent et le pétrole. Je note qu’il n’a jamais dit que non, vous n’en étiez pas un, ce qui me suffit pour dire qu’il trouve que vous en êtes un, et s’il commence à râler à cause de ça, alors disons que c’est moi qui vous dit que vous êtes un crétin si vous n’achetez pas d’or, d’argent et de pétrole.
Mais peut-être se joindra-t-il à moi pour chanter la chanson du Fabuleux Portefeuille Mogambo d’Investissements Sûrs (FPMIS) : "Yeah ! L’investissement c’est facile ! C’est facile ! C’est facile ! Yeah ! L’investissement c’est facile, alors on va fêter ça !"