** Les marchés ont exploré toutes les nuances du rouge, vendredi. Continuation de la dégringolade pour certains, simple pause pour souffler avant de reprendre la hausse pour d’autres… la dernière séance a couronné une semaine bien morose pour les investisseurs.
Ce sont les chiffres de l’emploi américain publiés vendredi qui ont inoculé la fièvre écarlate aux places boursières : 63 000 emplois perdus le mois dernier, contre 25 000 créations attendues. C’est le plus mauvais chiffre depuis mars 2003, et c’est aussi la deuxième perte mensuelle consécutive — là encore, un phénomène qu’on n’avait plus vu depuis le printemps 2003, et confirme un net ralentissement de l’économie des Etats-Unis.
Le CAC 40 affichait donc un beau vermillon en fin de journée, avec une perte de 1,26% qui le ramenait à 4 618,96 points ; à Londres, le FTSE était parfaitement assorti aux tuniques des Royal Life Guards paradant devant le palais de Buckingham, avec une chute de 1,15% — cependant qu’à Francfort, le DAX le rouge était mis également : -1,17% à la clôture pour l’indice allemand.
Côté américain, les choses étaient littéralement saignantes pour le Dow Jones, qui a dégringolé de 1,22%. Un seuil psychologique important a été franchi à la baisse, puisque le principal indice US repassait sous les 12 000, à 11 893,69 points à la clôture. Sur le Nasdaq, le carmin était plus nuancé : grâce à quelques résultats d’entreprise meilleurs que prévus, l’indice des technologiques a limité la casse à une perte de 0,36%, soit 2 212,49 points. Enfin, le S&P 500 terminait à 1 293,37 points, soit une chute de 0,84%.
** Côté Fed, on est définitivement passé au rouge pompier, rouge Croix-Rouge et rouge SAMU — de nouvelles mesures de sauvetage sont prévues : "[La Fed] a annoncé qu’elle augmentait à 100 milliards de dollars le montant de ses adjudications de liquidités", expliquait ce matin La Tribune. "Les enchères prévues pour les 10 et 24 mars pourront donc chacune atteindre 50 milliards de dollars, soit 20 milliards de plus que ce qui avait été précédemment prévu".
"Enfin, les autorités monétaires américaines ont déclaré qu’elles étaient en contact étroit avec les autres banques centrales, pour vérifier la situation des liquidités sur le marché. Il s’agit, en l’occurrence, d’éviter un credit crunch qui paralyserait une activité économique déjà ralentie".
Personnellement, je pense que le credit crunch est bel et bien sur nous — il n’est plus question de l’éviter… mais bien d’en desserrer les mâchoires qui mordent cruellement l’économie mondiale.
** Sur les marchés monétaires, l’euro affichait une délicate couleur rosée, perdant un peu de terrain par rapport au billet vert… mais restant toutefois au-dessus de la barre des 1,53 : la monnaie unique a terminé la séance de vendredi à 1,5346 $, contre 1,5393 la veille… mais après avoir touché un sommet historique de 1,5461 en séance.
Côté obligataire, on a fini la semaine sous le signe de la détente, suite aux chiffres de l’emploi américain. Le rendement du bon du Trésor US à 10 ans s’est ainsi détendu de trois points, à 3,53%.
Pour sa part, l’or virait au rubis — il a perdu six dollars entre le premier et le second fixing de Londres, terminant la semaine à 972,50 $ l’once.
Enfin, le pétrole clôturait dans le rose pâle, le baril de WTI perdant quelques centimes à New York : 105,15 $ vendredi soir, contre 105,44 $ la veille… mais, tout comme l’euro, on a touché un sommet historique en journée, à 106,45 $.