La Chronique Agora

Le rôle de la Fed et de Bernanke a évolué — et c'est le dollar qui trinque

▪ Bernanke s’est exprimé. Il a tenu une conférence de presse. Pourquoi le monde voudrait-il une conférence de presse de la part d’un banquier central ? Ah… bonne question. Parce que c’est une célébrité. Il est puissant. Il a le bras long. Il est aussi populaire que William et Kate combinés.

Par le passé, un banquier central était censé être anonyme… silencieux… caché quelque part… si fondu dans la masse qu’un citoyen ordinaire ne connaîtrait ni son nom ni son visage.

Un bon banquier central était un banquier central dont on n’avait jamais entendu parler. Il faisait son travail. Il s’assurait que le pays avait assez d’or pour couvrir ses dettes extérieures et ses émissions de devises au niveau national. Il ne s’inquiétait pas du plein emploi. Il ne se souciait pas non plus de la « croissance ». Son travail, c’était de s’assurer que la devise était saine. C’est tout. S’il le faisait correctement, il n’était personne.

S’il s’en sortait mal, en revanche, il risquait de finir castré. Ou déshonoré, à tout le moins.

Les temps ont changé. Alan Greenspan a transformé les banquiers centraux en célébrités. Il figurait aux côtés d’Hillary Clinton lors du discours de son mari sur l’état de l’Union… signifiant ainsi l’alliance entre l’argent et le pouvoir, un peu comme le pape et le saint empereur romain apparaissant tous les deux sur le balcon du Vatican.

Aujourd’hui, qui ne reconnaîtrait pas la trombine de Ben Bernanke ?

En fait, on le tient pour largement responsable du sauvetage de la civilisation occidentale. Oui, il est allé là où les idiots hésitaient à s’aventurer — et il a sauvé toute l’affaire.

Et maintenant ?

Eh bien, ses efforts se sont révélés être un échec retentissant. TARP, TALF, QE1, QE2… les autorités américaines ont mis en danger plus de 10 000 milliards de dollars pour renverser la situation. Les déficits fédéraux à eux seuls représentent 4 500 milliards de dollars sur les trois dernières années.

Et pour quoi ? L’immobilier continue de chuter. Le taux de chômage dépasse encore les 10%… sauf si l’on cesse de compter les gens qui n’ont pas pu trouver de travail. Plus de 40 millions d’Américains reçoivent des bons d’alimentation. Et toute augmentation du prix du carburant ou des denrées alimentaires mettent les budgets des ménages sous pression comme une augmentation d’impôt.

▪ Aujourd’hui, non seulement le banquier central joue un rôle bien plus grand dans la vie d’une économie moderne, mais il en va de même pour le gouvernement. Un rapport paru en début de semaine nous apprenait que plus de la moitié de la « croissance des revenus » ces 10 dernières années aux Etats-Unis provenait des autorités !

Attendez une minute. Où le gouvernement obtient-il de l’argent ? Comment les autorités peuvent-elles donner à plus de la moitié des ménages américains plus de la moitié de leurs augmentations de revenus ? Qui paie pour cela ?

Cet argent n’appartient-ils pas à quelqu’un d’autre, en réalité ? Ne déshabillent-ils pas Pierre pour habiller Paul ?

Si, bien entendu. Mais Pierre n’est pas en âge de voter, alors qui s’en soucie ?

Le Fiscal Times rapportait que les électeurs américains — dans leur ensemble — reçoivent plus en allocations gouvernementales qu’ils ne paient d’impôts.

Les autorités ont transformé la moitié de la population en zombies débutants… qui se nourrissent de l’autre moitié de la population… et de leurs enfants… et des enfants de leurs enfants.

 
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