Par Isabelle Mouilleseaux (*)
Des stocks quasiment vides
Depuis cinq ans, le marché est déficitaire et les stocks de plomb sont utilisés pour compléter l’offre afin de satisfaire la demande. Depuis des années, le marché jongle ainsi avec les stocks pour s’en sortir. Seulement voilà, à force de piocher dedans, les stocks sont presque vides.
Ils sont passés sous les 21 000 tonnes sur le LME — soit leur plus bas niveau depuis 1990. Dans l’absolu, je parie que ce chiffre ne vous fait ni chaud ni froid. Rapportez-lui donc le chiffre du déficit du marché du plomb généré sur les six premiers mois de l’année 2007. Sur le premier semestre, la demande est de 27 000 tonnes supérieure à l’offre. 27 000 tonnes à trouver…
Vous voyez un peu le tableau qui se dessine !
Que nous disent les graphiques ?
Le plomb est sur une tendance haussière de fond depuis octobre 2006. Depuis le début de l’année, son cours est passé de 1 600 $ la tonne à 3 860 $ la semaine dernière : +140% !
Le plomb avait atteint un point haut mi-juillet à 3 499 $ la tonne. Point haut suivi d’une consolidation avec un retour vers les 2 900 $. A ce stade, il fallait coûte que coûte repasser au-dessus des 3 499 $ pour avoir un signal d’achat clair et fort.
Cette résistance a été pulvérisée !
Et du coup le marché est redevenu super bullish du point de vue graphique depuis cet été. D’une traite, sans jamais faire de pause, le plomb est passé de 2 900 $ à 3 860 $ la semaine dernière. 33% de hausse en moins de trois mois, tout de même…
Et maintenant ?
Il reprend actuellement son souffle — une consolidation technique saine et bien méritée. Il cotait 3 690 $ la tonne la semaine dernière et il serait bon qu’il consolide un peu plus avant de rebondir…
Et après ? On vise les 4 000 $, bien sûr. Mais la voie vers les 5 000 $ la tonne à long terme est ouverte. Le marché est franchement haussier. Fondamentalement et graphiquement. Aucune ombre au tableau pour l’instant…
A garder en ligne de mire…
Pour que ce marché se retourne il faudrait que la demande chinoise qui tire le marché s’essouffle. Un ralentissement économique en Chine ? Je n’y crois pas, en tout cas pas dans les 18-24 mois qui viennent.
Non. Si risque il y a, il viendra à mon avis de l’extraordinaire capacité d’adaptation des Chinois à l’environnement qui bouge. Je m’explique : la demande chinoise est ultra-élastique au prix. Le dernier à en avoir fait les frais est le nickel !
En clair, si le prix de la matière devient excessif, les Chinois réagiront et tenteront de s’adapter rapidement aux nouvelles données du marché. Ils essayeront de faire des économies "matière" au niveau des achats, de trouver des solutions alternatives ou des métaux de substitution… ce qui finira par peser sur la demande. Y arriveront-ils ? Toute la question est là et je n’ai pas la réponse. Désolée…
Voilà ! Vous connaissez mon avis personnel sur la question… Et quand j’installerai mon accumulateur thermique dans ma maison, je penserai à vous !
Meilleures salutations,
Isabelle Mouilleseaux
Pour la Chronique Agora
(*) Isabelle Mouilleseaux et toute son équipe vous communiquent quotidiennement les dernières nouvelles du marché des matières premières, et vous expliquent comment profiter de ce qui promet d’être le plus grand boom du 21ème siècle… Pour profiter de leurs conseils, rien de plus simple : il suffit de vous inscrire à L’Edito Matières Premières. Cliquez simplement ici, laissez-vous guider… et n’oubliez pas : c’est entièrement GRATUIT !