** "Selon moi, il y a de plus en plus de chances que le pic de production pétrolière mondiale ait été atteint en mai 2005 avec 74 252 000 barils par jour", affirme Matt Simmons, fondateur et président de la plus grande banque d’affaires dédiée aux produits pétroliers, Simmons & Co International.
– "Pour le premier trimestre 2007", continue Simmons, "nous étions à presque un million de barils par jour en moins, et nous chutons vite. Si ce rythme continue pendant encore un an, je parie à dix contre un que nous pourrons fixer la date du Peak Oil à mai 2005 — date qui fait aujourd’hui partie du passé".
– Toujours prêts à parier, Bud Conrad, économiste en chef chez Casey Energy Speculators, et son ami passionné par le Peak Oil, ont préparé un graphique montrant où nous en sommes aujourd’hui.
– Ce graphique montre que la production mondiale est en plateau depuis ces dernières années. Une partie de cette stagnation est une conséquence directe de "points d’étranglements", lorsque la production toussote et crachote, et dont nous entendons régulièrement parler dans les journaux.
– Le week-end dernier, par exemple, nous avons vu le brut monter en flèche de quatre dollars suite aux menaces lancées par le boss du Venezuela, Hugo Chavez, qui affirme vouloir mettre un terme aux exports vers les Etats-Unis. Puis il y a eu la chute de la production au Nigeria… les problèmes en Mer du Nord… les problèmes qui continuent en Iran… le "problème avec Poutine"… et la liste est encore longue.
** Bref, l’étau se resserre pour les importateurs de pétrole. Le conducteur de 4×4 américain a la démarche triste. Une fois encore, on a vidé son portefeuille. La longue route qu’il doit parcourir entre sa maison de banlieue et son travail, le chauffage de sa maison de campagne dans le Connecticut… tout ça lui coûte de plus en plus cher.
– Mais les problèmes qu’affrontent en ce moment les nations importatrices de pétrole du monde entier devraient bientôt toucher les nations exportatrices. Le pétrole, en tant que matière limitée, va un jour disparaître. Le besoin de se diversifier, pour les nations en grande partie dépendantes du pétrole, devient vraiment très sérieux.
– Réfléchissez sur le fait qu’Abu Dhabi, capitale des Emirats Arabes Unis, et l’un des plus grands exportateurs de brut du Moyen-Orient, vient tout juste d’injecter 15 milliards de dollars dans son projet Masdar Ville Verte, et vous commencerez à comprendre à quel point les nations riches en brut prennent le problème d’épuisement au sérieux.