La Chronique Agora

Le nouvel immobilier (2)

Par Chris Mayer (*)

Brookfield Infrastructure Partners possèdera deux actifs principaux :

1) Les lignes de transmission — plus de 8 000 km de lignes au Chili, desservant 98% de la population du pays. Cela concerne également plus de 2 000 km de lignes au Brésil, et 550 km au Canada. Les lignes canadiennes sont une partie importante du réseau du pays parce qu’elles relient les générateurs dans le nord de l’Ontario à la demande en électricité dans le sud de l’Ontario.

2) Le bois — environ 634 000 acres de forêts situées principalement sur Vancouver Island, comprenant des pins Douglas, de la ciguë et du cèdre. Brookfield Infrastructure Partners (BIP) possèdera également 588 000 acres supplémentaires de forêts similaires dans l’Oregon et dans l’état de Washington. Même si la forêt n’est généralement pas considérée comme une "infrastructure", elle en a toutes les caractéristiques.

Si vous avez suivi les calculs, vous aurez réalisé qu’environ 62% des actifs de BIP seront constitués de lignes de transmission, et 38% de forêts. Cela permet également de jouer l’Amérique du Sud, en quelque sorte, avec 48% de la valeur en Amérique du Sud et 52% en Amérique du Nord. Les actifs hydro-électriques (c’est-à-dire les barrages) resteront propriété de Brookfield Asset Management (BAM). Dans le futur, BIP sera le "véhicule" qu’utilisera Bruce Flatt, PDG de BAM, pour tous ses nouveaux investissements dans les infrastructures — comme les autoroutes, les pipe-lines, les ports, les lignes ferroviaires, les aéroports, les équipements pour l’eau et ainsi de suite.

Brookfield estime le prix de BIP à 14 fois son cash flow annuel de 70 millions de dollars — soit environ 25 $ l’unité (il y a 40 millions d’unités en tout). Le partenariat devrait fournir un rendement annuel de 5% en se basant sur un revenu attendu de 65-75% du cash flow.

L’idée de ce montage est de mieux mettre en valeur les actifs de la société dans le secteur des infrastructures, et d’en obtenir une valeur plus haute sur les marchés — plutôt que de les enterrer dans le vaste empire de BAM. Dans l’ensemble, cependant, cela n’aura que peu d’impact sur Brookfield.

En ce qui concerne BAM, je place sa valeur nette entre 35 $ et 43 $ par valeur, à comparer au cours actuel de 38 $. Les effets du montage avec BIP devraient enlever environ 1 $ au prix de la valeur de BAM.

Plus d’un quart de la valeur ajoutée de BAM provient de ses actifs dans l’énergie. L’entreprise est le plus grand fournisseur indépendant d’énergie hydro-électrique en Amérique du Nord. Un tiers réside dans sa branche de gestion d’investissement, en croissance rapide.

L’entreprise gère plus de 70 milliards de dollars d’actifs. Bruce Flatt et son équipe font grimper la valeur de la société chaque année. Je conseillerais donc aux actionnaires existants de conserver leurs actions — ou d’envisager d’en acheter d’autres sous 35 $ la valeur.

Quant au nouveau venu, Brookfield Infrastructure Partners, je le trouve parfait pour une position de long terme. Ce rendement de 5% sera bien pratique, avec de nombreuses occasions de se développer… à mesure que les infrastructures deviennent "le nouvel immobilier".

Meilleures salutations,

Chris Mayer
Pour la Chronique Agora

(*) Christopher W. Mayer est un vétéran du secteur bancaire, et plus particulièrement du domaine des prêts aux entreprises. Auteur financier depuis 1998, les essais de Christopher ont été publiés dans une large gamme de publications, de l’article quotidien de Mises.org à la version américaine de la Chronique Agora. Il est également le rédacteur de Capital & Crisis, un service de conseil en investissements récemment lancé à l’intention des observateurs financiers d’opinion contrarienne.

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