La Chronique Agora

Le LIBOR, l'autre "indice de la peur"

▪ Malgré un rhume chronique, les marchés d’actions et d’obligations du monde entier ont raisonnablement bien performé au cours de ces deux dernières années. Même si les marchés financiers sont extrêmement allergiques à la plupart des tensions liées aux difficultés de crédit, « l’Elixir de Liquidité » du docteur Bernanke s’est révélé être jusqu’ici un médicament efficace.

Malgré cela, nous soupçonnons que l’élixir traite les symptômes, plutôt que la maladie elle-même. Le traitement de la dette — soit par remboursement, soit par défaut de paiement — continue d’entraver la croissance économique dans le monde entier et terrifie également les investisseurs en Bourse.

Habituellement, les économies prospèrent lorsque le crédit dans le secteur privé se développe et elles déclinent lorsqu’il se contracte. Cette dernière circonstance est celle qui prévaut aujourd’hui. Pour empirer les choses, le crédit dans le secteur public est en pleine expansion.

En effet, le service postal américain et l’IRS (le fisc américain) augmentent leurs dettes, tandis qu’Apple Computer et ExxonMobil réduisent les leurs. Malheureusement, les « centres de coûts » comme l’IRS ne créent pas des emplois ; les « centres de profits » comme Apple Computer si.

__________________________

200 milliards de dollars cachés… dans votre nouveau compteur électrique !

Il y a 10 ans, la révolution internet portait une poignée d’entreprises à leur apogée : Amazon.com, Yahoo, Google…

Aujourd’hui, une nouvelle révolution voit le jour — et elle pourrait bien propulser une des pionnières du secteur sur le devant de la scène, avec un potentiel de 525% de plus-value

Continuez votre lecture pour découvrir comment jouer cette opportunité…

__________________________

Par conséquent, lorsque les centres de profits d’un pays réduisent leurs dépenses, ses moteurs pour la création d’emplois également. Et lorsque les moteurs d’un pays tournent au ralenti, c’est mauvais signe. La croissance de l’emploi stagne et les difficultés de crédit augmentent dans tous les domaines de l’économie.

Bienvenue dans l’Amérique de 2011.

Malgré des milliers de milliards de dollars d’aides gouvernementales, l’économie américaine ne semble pas pouvoir se débarrasser de sa gueule de bois. Les entreprises tardent à investir et à embaucher. Résultat : les finances des ménages continuent à se détériorer… et les défauts de paiements à augmenter.

▪ Sans surprise, beaucoup parmi les plus grandes institutions financières mondiales sont autant malades qu’il y a trois ans. Et beaucoup parmi les plus grands gouvernements sont même encore plus malades. L’élixir du Dr Bernanke est peut-être capable de faire des merveilles mais il ne peut faire des miracles.

Les créances douteuses finissent par devenir un problème.

Et peu importe si l’emprunteur est un créancier hypothécaire qui a « acheté » plus de maisons qu’il ne pouvait se le permettre ou un gouvernement qui a promis plus d’aides qu’il ne pouvait se le permettre.

La seule fois où une créance douteuse devient « acceptable » est lorsqu’une Banque centrale, un Etat ou tout autre « ange investisseur » intervient pour sauver le prêteur de sa propre incompétence.

Le problème avec cette intercession sélective est qu’elle modifie le cours de l’histoire pour des institutions ou des individus choisis, mais pas pour l’économie dans son ensemble.

L’intercession sélective est un château de sable. Elle peut contrer une vague ou deux. Mais au bout de la troisième, rien ne subsiste.

▪ Trois ans après les renflouements de 2008, les châteaux de sable construits par l’intervention gouvernementale ont disparus. Seul le violent ressac de la liquidation de la dette subsiste… et les vagues ont tout brisé sur leur passage, dans les gouvernements européens comme dans les ménages américains. C’est ainsi que les signes de difficultés sur le crédit augmentent.

Ces signes revêtent diverses formes. Mais l’une des plus parlantes est la direction des taux d’intérêt LIBOR. Le LIBOR est la contraction des mots « London Interbank Offered Rate » (taux interbancaire offert à Londres). C’est le taux auquel les banques empruntent des fonds non sécurisés d’autres banques sur le marché monétaire londonien (ou marché interbancaire).

Dans la plupart des cas, les taux LIBOR suivent les taux du Trésor court terme. En pleine crise, les taux LIBOR ont tendance à grimper tandis les taux du Trésor chutent. C’est exactement ce qui est arrivé au cours de la crise du crédit de 2008, comme le montre le graphique ci-dessous.

Au beau milieu de la crise, les taux LIBOR ont grimpé en flèche, reflétant la répugnance des banques à prêter de l’argent à d’autres banques. Plus la crise semblait inquiétante, plus les taux LIBOR grimpaient. Ils fonctionnaient ainsi comme une sorte « d’indicateur de la peur ».

C’est encore le cas aujourd’hui…

Au cours des dernières semaines, les taux LIBOR ont une nouvelle fois monté. Pas assez cependant pour donner le signal d’alarme mais assez pour attirer l’attention. Appelons cela un signal d’alerte précoce.

Donc, quoi que vous surveilliez pour guider vos décisions d’investissement, n’oubliez pas de garder un oeil sur le LIBOR.

Recevez la Chronique Agora directement dans votre boîte mail

Quitter la version mobile