La Chronique Agora

Le khamsin boursier… et comment y résister

** Henri de Monfreid était contrebandier, pêcheur de perles, trafiquant d’armes et globe-trotter. Fort heureusement, il était également écrivain, et a raconté toutes ses aventures dans de nombreux ouvrages. Monfreid, après une longue vie bien remplie, est mort en 1974 à l’âge de 95 ans. Dans Les Secrets de la mer Rouge, Monfreid décrit à quel point le temps peut changer rapidement, et les problèmes et les défis que les marins doivent relever à cause de ces brusques changements. Nous pouvons y voir une très bonne métaphore à appliquer à la Bourse, qui peut elle aussi changer radicalement d’un jour à l’autre.

– Monfreid mentionne dans ses écrits ce qu’on appelle le "khamsin", un vent terriblement chaud qui emplit l’air de sable. Les marins craignent particulièrement ce vent parce que la chaleur sèche et brûlante rend le bois du navire moins souple et plus fragile.

– Les marins sont donc particulièrement nerveux quand le khamsin souffle ; ils appréhendent les bruits de craquement qui pourraient venir du gréement. Monfreid écrit même : "ce bruit de bois qui craque est tellement craint par les navigateurs de cette région que quand le mousse prépare du bois pour allumer le four, à chaque fois qu’il casse une branche, il doit crier ‘Hatab‘ (bois d’allumage), sans quoi le bruit déclencherait l’alarme".

** En Bourse, nous avons subi une sorte de khamsin destructeur qui a balayé le marché et l’économie ces derniers mois. Plus il souffle, plus il fragilise et détruit. La chute sévère des prix des matières premières, par exemple, est inquiétante pour ceux qui investissent dans les matières premières. Mais le plus inquiétant, c’est de savoir combien de temps cela va durer.

– La vigueur financière n’est pas un puits sans fond… et de nombreuses entreprises avaient déjà bien peu de force dès le début. Même celles qui semblaient bien s’en tirer il y a quelques semaines sont en train de s’écrouler. Donc même si la chute du marché a créé quantité de bonnes affaires, je pense qu’il faut encore s’en méfier. Les plus gros risques sont maintenant financiers, comme par exemple l’incapacité d’une entreprise à s’auto-financer jusqu’à la fin de la crise.

– Certaines d’entre elles peuvent avoir l’air très très bon marché, mais si elles ne parviennent pas à traverser la crise, elles seront encore moins cher… et feront peut-être même faillite. Les investisseurs devraient donc envisager d’acheter des actions qui ont les mêmes caractéristiques que les chameaux — ces créatures peuvent traverser le désert sans boire une goutte en chemin. Au moins, avec ces actions, même si les prix chutent beaucoup, vous avez plus de chances de récupérer votre argent, et d’en gagner, plus tard. Vous pourriez même vous retrouver avec un bon rendement après quelques années. Chose qui ne vous arrivera certainement pas si votre monture meurt en plein désert.

– La force financière va donc être très importante en 2009. Je pense également qu’il va être vital de rester dans les secteurs essentiels et/ou les secteurs qui ont un avenir bien défini à long terme, par opposition aux entreprises qui risquent de s’enrayer.

– Astec Industries fait partie de ces entreprises sûres. Elle n’a aucune dette. Et elle est dans un domaine — les infrastructures — dont les besoins et l’avenir sont clairs et encourageants. Astec, comme la plupart des valeurs des entreprises qui construisent des autoroutes, des ponts, des conduites d’eau et des éoliennes, devrait bien s’en sortir, même dans un environnement économique au ralenti.

– Astec Industries est parfaitement bien placée pour tirer avantage de l’effort de reconstruction récemment annoncé par le président élu Barack Obama. L’entreprise vient juste de publier des résultats exceptionnels, annonçant une augmentation de 39% en bénéfice par action. La ligne de produits "verts" d’Astec, comme ses équipements pour recycler l’asphalte, constitue un excellent argument auprès des acheteurs — en plus de faire économiser de l’argent et de produire du meilleur asphalte.

– Et n’oubliez pas, Astec fonctionne également à l’international. Les ventes à l’étranger ont augmenté de 37% au troisième trimestre et ont constitué 43% du total des ventes.

– En plus de réparer des routes et des ponts, le plan Obama va certainement engager des fonds vers les projets d’infrastructure d’alimentation en eau. C’est une raison supplémentaire de se tourner vers une entreprise comme Northwest Pipe, qui fabrique des tuyaux d’acheminement d’eau de grand diamètre.

– Même sans aide venant du nouveau plan d’infrastructures d’Obama, Astec et Northwest Pipe sont deux exemples d’entreprises solides qui peuvent supporter les khamsins que la Bourse fait souffler sur nous.

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