La Chronique Agora

Le juste prix de l'argent : 50 $ l'once ?

▪ L’argent-métal à 50 $ ?
Ce serait peut-être déjà une réalité si le cours n’était pas manipulé au profit de l’administration américaine. Vous pensez que je succombe une nouvelle fois à la théorie du complot ?

En tout cas, le public sait maintenant qui achète de l’argent et qui le vend à découvert ; massivement à découvert, même.

Et probablement pas simplement pour gagner de l’argent… avec l’argent !

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C’est en tout cas ce que montre l’édition de juillet du "Bank Participation Report" de la CFTC (Commodity Futures Trading Commission), le régulateur des marchés des matières premières américains. Ce rapport détaille chaque mois combien de banques, américaines ou non — ont des positions longues et short sur différents métaux, et sur combien de contrats ces positions portent.

▪ Short sur l’argent
Sur l’argent-métal, le document montre que les banques américaines sont longues sur 257 contrats et courtes sur 31 803 contrats, ce qui est tout bonnement colossal. Ces 257 contrats longs représentent 0,2% des positions ouvertes (également appelé "open interest") sur l’argent au Comex (la Bourse de l’énergie et des métaux de New York). A contrario, les 31 803 contrats short représentent 26,7% de l’"open interest" total.

Malheureusement, le rapport ne précise pas combien de banques américaines détiennent les positions en question. Au bon vieux temps, la CFTC publiait les noms des établissements, jusqu’à ce que Ted Butler, le spécialiste des métaux, découvre le rapport sur la participation des banques et commence à écrire dessus.

▪ Bien sûr, les banques ont crié au scandale
"Comment ? Le public peut voir ce que nous faisons ?!?! Il est hors de question qu’une telle chose continue !".

Probablement effrayée par tant de points d’exclamation, la CFTC a gentiment obtempéré et modifié son rapport, puisque les autorités étaient, sont et seront toujours à la botte des gros insiders. Si moins de quatre banques américaines détiennent une position longue ou une position short, le véritable nombre des banques américaines impliquées n’est pas publié.

Le nombre de banques non américaines n’est pas publié non plus, bien évidemment. Car il suffirait de soustraire leur nombre au total des intervenants pour en déduire soi-même, tranquillement chez soi, combien de "US Banks" détiennent telle ou telle position. Et ça, il n’en est pas question au pays du politiquement correct et de la bannière étoilée.

▪ 95% de positions short détenues par J.P. Morgan ?
Historiquement, le nombre de banques américaines apparaissant dans ce rapport s’est toujours élevé à… deux ! Et rien n’indique que cela ait changé, estime Harvey Organ sur son blog. Selon ce spécialiste des métaux et grand pourfendeur du fonctionnement des marchés, 95% au moins des 31 803 contrats shorts sont détenus par J.P. Morgan. Et les 5% restants sont très probablement détenus par HSBC Etats-Unis.

En soustrayant 0,2% à 26,7%, on voit ainsi que J.P. Morgan et HSBC sont short de 26,5% de l’ensemble des contrats ouverts sur l’argent au Comex. Face à elles, six banques non américaines sont longues net sur 1,4% des positions ouvertes. Devinez quel groupe contrôle le prix de l’argent…

Mais quel intérêt ces deux banques auraient-elles à contrôler le prix de ce métal ?
En dehors de l’évident aspect financier, bien sûr.

En mai dernier, le New York Post révélait que la CFTC et le département de la Justice enquêtaient sur l’activité de J.P. Morgan sur le marché des métaux précieux. La banque est soupçonnée d’utiliser sa position dominante pour faire baisser le cours de l’argent à chaque fois que l’actualité fournit des nouvelles qui devraient pousser le prix à la hausse.

Dans les faits, l’enquête vise à établir si, oui ou non, la banque vend massivement des contrats sur l’argent ou même du métal physique lui-même à chaque fois que l’argent devrait monter suite à une actualité spécifique.

Certains avancent que J.P. Morgan agit pour le compte du Trésor américain
Garder les prix de l’argent plus bas revient à rendre le dollar plus attrayant en tant que monnaie de réserve.

C’est la thèse d’organisations comme le GATA — le Gold Anti-Trust Action Committee. Selon le GATA, des banques manipulent les cours des métaux précieux depuis des années, à travers des ventes à découvert "nues" — ce qui signifie que les établissements qui les pratiquent promettent quelque chose qu’ils ne pourraient jamais assumer en livraison physique.

Longtemps considérées comme arguments de la théorie du complot, les allégations du GATA sont devenues plus crédibles avec l’ouverture de l’enquête contre J.P. Morgan.

Cela me fait penser aux premiers observateurs qui ont déclaré que Goldman Sachs n’était pas franchement clair avec ses produits dérivés sur l’immobilier américain. Vous connaissez la suite : la banque a accepté mi-juillet de payer une amende record — 550 millions de dollars — pour mettre fin à l’enquête !

▪ Une bombe à retardement ?
Bref, en supposant que J.P. Morgan aurait effectivement shorté l’argent de manière illicite (la banque n’est pour le moment pas accusée de cela) et qu’elle soit soudain forcée à acheter de l’argent-métal — papier ou physique — pour couvrir sa position, l’effet sur les cours serait stupéfiant.

Certains respectables analystes estiment que l’argent pourrait alors toucher les 50 $. L’or poursuit sur sa tendance haussière. L’argent pourrait en faire de même, hors manipulations…
[NDLR : Retrouvez les analyses sans concession de Marc Mayor — et les recommandations qui vont avec — dans sa lettre mensuelle : il suffit de vous inscrire…]

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