* Oui, cher lecteur. Les actions avancent vers l’arrière… et les économies progressent à reculons. Comme nous aimons ces oxymores ! Si seulement on pouvait vieillir négativement… ou s’empiffrer en prenant des kilos en moins !
* Les commentateurs se trompent tous. Regardez le bon côté des choses. L’économie mondiale ne vit pas une période de croissance négative. Elle vit une période d’effondrement positif ! Qu’a-t-elle de positif ? Elle nous débarrasse d’une génération d’erreurs, de mauvaise allocation des ressources et de confiance mal placée.
* Les actions américaines ont désormais perdu plus de 20% cette année. L’économie américaine recule de plus de 6% annuellement. La Grande-Bretagne marche à l’envers au rythme de 2%. Et le Japon ? Eh bien… en matière de croissance négative, les Japonais sont des experts. Leur économie augmente négativement de plus de 12% par an. Si ça continue, d’ici à ce que le prochain marché haussier arrive, il n’y aura plus d’économie japonaise.
* Selon la Banque du développement asiatique (BDA), les pertes à ce jour ont coûté 50 000 milliards de dollars.
* Le Financial Times nous en dit plus :
* "L’estimation de la BDA prend en compte la baisse des valorisations boursières et les pertes de valeur des obligations adossées aux prêts hypothécaires et autres actifs, mais non des dérivés financiers. Environ un cinquième des pertes en termes de dollars proviennent de la dépréciation de nombreuses devises par rapport au dollar".
** La dernière estimation de la richesse totale de la planète que nous ayons vue était de 100 000 milliards de dollars. Si ces estimations sont correctes, la planète a perdu environ la moitié de sa valeur. Mais qui achèterait la Terre ?
* A peu près tout ce qui existait — la richesse réelle du monde — existe encore. Ce qui a disparu, ce ne sont que des évaluations financières fantasmées. Un camion est un camion est un camion. Il ne devient pas moins camion sous prétexte que le monde vient d’entrer dans une période de contraction financière. Il est tout aussi utilisable qu’il l’était il y a deux ans. Et le pauvre propriétaire de compagnie de transport continue de transporter…
* Sauf qu’il a désormais bien moins de transport à faire qu’auparavant. Les magasins ne vendent plus autant de marchandises… il n’y a donc plus besoin d’en livrer autant. Et la valeur de son camion — en termes des revenus qu’il peut produire — a baissé. Idem pour la valeur de sa compagnie de transport. Peut-être n’aurait-il jamais dû acheter son camion pour commencer…
* Le Dow est aux environs des 6 500 points. Plus que 1 500 points. C’est du moins ce que nous pensions il y a quelques années de ça. Nous pensions que le Dow devait atteindre les 5 000 points pour toucher son véritable plancher.
* Le marché baissier sera-t-il alors vraiment terminé ? Non. C’est juste là qu’on pourra commencer à chercher le plancher. Rappelez-vous que les marchés ont tendance à réagir de manière excessive.
* Jusqu’à présent, le Dow a effacé 43 années de gains. Si l’on tient compte de l’inflation, il était à ces niveaux lorsque les Beach Boys et les Beatles commençaient leur carrière. Tout compte fait, nous ne nous rappelons pas quand les Beach Boys et les Beatles ont commencé… mais on devait être au milieu des années 60.
* En 1966, le Dow a atteint le sommet de son cycle. Il grimpait depuis son plus bas de 1949. Après un sommet en 66, il a reculé… puis s’est lancé dans une nouvelle ascension deux ans plus tard. Mais l’inflation prenait elle aussi de la vitesse… et en termes réels, le plus haut de 68 n’a pas fait mieux que celui de 66.
* De 66 à 82, ça a été la baisse, la baisse, la baisse. Puis BusinessWeek a jeté l’éponge : "la Mort des Actions", titrait le magazine en couverture. Ce fut ensuite la hausse, la hausse, la hausse… jusqu’à ce que… eh bien… vous vous rappelez la suite.
* Nous parlons de tout cela uniquement pour prévenir les lecteurs : ces cycles majeurs prennent du temps. Jusqu’à présent, le Dow n’a atteint que le sommet de 1966. Il faut maintenant qu’il atteigne le plancher de 1982… ajusté à l’inflation. A quel niveau ?
* Pour autant que nous nous en souvenions, le Dow était tout juste à 1 000 lorsque le marché haussier a commencé. Et si l’on ajuste ce niveau à l’inflation des prix à la consommation, on obtient 2 000 – 3 000 points.
* Est-ce qu’on y arrivera ? Qui sait.