La Chronique Agora

Le découplage est avéré, et c'est tant mieux pour les small caps

▪ Pour ceux qui pensaient que le risque systémique s’était évaporé et que les problèmes étaient derrière nous, l’annonce des difficultés budgétaires de la Grèce qui a fait tanguer les marchés en février a été une salutaire piqûre de rappel. Mais si on regarde attentivement ce que représente la Grèce au niveau européen, c’est 2,5% du PIB de la zone… autant dire pas grand-chose.

▪ La chute de l’euro est bonne pour tenter de relancer l’économie
Ce qui me semble plus intéressant à noter, c’est le manque de réactivité de l’Europe sur cette question. Le graphique ci-dessous reprend l’évolution de la parité entre les deux monnaies (EUR/USD) sur une année glissante. Grosse chute ! Alors certes, c’est positif pour nos exportatrices européennes… mais cela démontre toutefois qu’il manque à la zone une réelle politique économique, ce qui n’est pas sans risque en termes d’attractivité pour les investisseurs mondiaux.

D’ailleurs la chancelière allemande n’y est pas allée par quatre chemins en expliquant que la monnaie unique traversait sa phase la plus difficile depuis sa création. Mais dans le même temps, je ne suis pas sûr que le manque de réactivité de la part des grands membres de la zone ne réponde pas à une logique purement économique : faire baisser la parité de l’euro face au dollar pour, comme je vous le disais, faciliter les exportations et donc maintenir notre activité.

Le Wall Street Journal a révélé la semaine dernière que quelques gérants des plus grands hedge funds américains — dont Georges Soros — se sont réunis lors d’un dîner à New York en débattant de l’idée que la parité EUR/USD devrait être plus proche de 1 que ce qu’elle est actuellement. De mon point de vue, si cela n’est pas réellement justifiable économiquement compte tenu de la situation réelle des Etats-Unis, une baisse de l’euro (même temporaire) est une bénédiction pour l’industrie de la zone qui gagne en compétitivité… et pour certaines de nos valeurs qui restent très exposées à la zone dollar. Nous en sommes donc ravis !

▪ Mais la croissance n’est pas chez nous
Au-delà du risque que font porter les fameux PIGS (Portugal, Italie et/ou Irlande, Grèce, Espagne) à l’euro, l’élément qui me semble aujourd’hui plus inquiétant sont les craintes qui émergent (enfin !) sur la qualité de la reprise mondiale. Les investisseurs ont spéculé sur un redressement plus rapide que prévu de l’économie mondiale, mais aujourd’hui, il me semble qu’il se traduit plutôt par le fameux découplage en termes de croissance entre économies matures et économies émergentes.

Le redémarrage dans nos vieilles économies sera poussif alors que dans les pays émergents, la croissance est déjà repartie, et soutenue par les nécessaires investissements d’infrastructures et le développement de la demande intérieure. C’est pour cette raison que je compte privilégier les valeurs qui ont un lien direct avec cette thématique au sein de ma lettre d’investissement, Small Caps Profits. Nous en avons déjà certaines en portefeuille comme Entrepose Contracting, Faiveley et même Netgem. Alors qu’à l’inverse, des sociétés comme Bull (87% du CA réalisé en Europe/Amérique du Nord) ou Modelabs restent trop exposées à ces économies matures.

▪ Recentrons notre stratégie sur les small caps positionnées sur la croissance des émergents
C’est également pour cette raison que j’ai décidé de ne pas investir dans de nouvelles valeurs mais plutôt de prendre nos bénéfices sur quelques valeurs de notre sélection (Faiveley et Bull) et sortir Modelabs qui a touché notre stop loss. Je reste très confiant dans les perspectives des valeurs moyennes. Je suis persuadé qu’elles continueront de constituer un investissement plus rémunérateur que les grandes capitalisations qui, par essence, restent très exposées à l’évolution de la conjoncture mondiale qui ne va pas rebondir aussi vite qu’escompté.

 

 

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