Selon l’ancien Secrétaire au Trésor, Larry Summers, la Fed devrait racheter des actions pour soutenir les marchés. Cette idée montre la corruption des politiciens et des banquiers centraux qui ne servent que Washington et Wall Street. Ils ne pourront plus le cacher.
Larry Summers a récemment lancé l’idée que la Fed devrait commencer à acheter des actions ordinaires pour soutenir les marchés.
Cela nous en dit long sur l’état du casino financier.
La fin est probablement proche.
Ceci est un acte de désespoir. Il y a encore vingt ans, aucun économiste digne de ce nom n’aurait considéré cette idée ne serait-ce qu’une seconde. Quel effet pourrait avoir le fait d’acheter des actions, hormis en gonfler leur valeur ?
Cette idée est aussi éloignée que possible du catéchisme keynésien. Aussi mauvais qu’ait pu être Keynes lui-même sur de nombre de sujets, il n’aurait jamais imaginé la moitié de ce qui se discute sérieusement aujourd’hui.
Nos grands argentiers ont mené des politiques qui ont conduit à une impasse et au prochain effondrement de la bulle financière. Cela a commencé avec le Maître, Alan Greenspan, dans les années 1990. Puis c’est devenu une machine folle qui s’est emballée depuis la Panique de 2008.
Une tentative désespérée pour faire croire que tout ce qui n’a pas marché marchera
A présent, nos maîtres monétaires s’agitent dans une tentative désespérée d’expliquer pourquoi ils ne se sont pas trompés et pourquoi leur politique va fonctionner, si et seulement si, on va encore plus loin dans cette politique. Mais tout cela ne marchera pas, il ne s’agit que d’absurdités désespérées. C’est la principale raison pour laquelle je pense que nous allons assister à un effondrement de l’économie.
Le mot qui vient à l’esprit pour décrire tout cela est « folie. » La politique actuelle est tout le contraire de ce que la politique monétaire essayait de faire au début des années 1980, au commencement de l’ère Reagan. Certes, les circonstances étaient différentes à l’époque, pour diverses raisons. L’inflation était alors le grand méchant loup. Aujourd’hui, Yellen et ses compères en Europe et au Japon ne parviennent même pas à susciter une inflation à 2% qu’ils considèrent – à tort – comme la clé de la prospérité économique.
Mais dans les années 1980, nous avions des gens comme Paul Volcker, qui ne pensaient pas que la banque centrale était l’agent essentiel de la prospérité capitaliste. Paul Volcker ne croyait pas non plus qu’il devait superviser et contrôler le moindre aspect de l’économie de marché. Il avait une conception bien plus modeste – c’est-à-dire une conception bien plus réaliste – de son rôle.
En juin 1981, Volcker a fait grimper les taux jusqu’à 20% parce que l’inflation était devenue hors de contrôle du fait du stimulus monétaire excessif des années 1970. La machine monétaire tournait en surrégime après la fermeture par Nixon de la fenêtre d’or en 1971 et après que la Fed a découvert la liberté illimitée offerte par des rotatives de planches à billets libérées de l’or.
Volcker a cherché à corriger cette erreur. Ce faisant, il a permis au capitalisme conventionnel de s’auto-guérir et de redémarrer le processus de croissance, d’investissement et de création de richesse.
Un « capitalisme mutant » sorti d’esprits fumeux et une improvisation inquiétante
Aujourd’hui, la mentalité qui nous gouverne est totalement différente. Janet Yellen et sa joyeuse bande du Federal Open Market Committee (FOMC) pensent être indispensables. Sans eux aux manettes à surveiller constamment les données et à prendre les mesures appropriées, l’économie toute entière se délitera. Foutaises !
C’est là une conception étrangère à l’objectif initial de la banque centrale. Mais cela mesure à quel point nous nous sommes embourbés dans les marécages monétaires. Aucun n’est plus profond que le marécage situé à Eccles Building. Cela a créé un « capitalisme mutant, » sans précédent dans l’Histoire, et qui n’a pas de base dans la théorie économique traditionnelle. Il sort tout droit de l’esprit d’hurluberlus.
Comme je l’ai déjà dit, il s’agit de pure improvisation. Et cela devient de plus en plus fou chaque jour qui passe. Les élucubrations de Larry Summers à propos de la Fed qui achèterait des actions en est le dernier exemple en date.
Avec des médias qui fonctionneraient correctement, les gens comme Summers auraient été moqués et mis hors d’état de nuire depuis bien longtemps. Malheureusement, les médias traditionnels ne sont que le service de diffusion de l’establishment financier.
Ne vous y trompez pas, la presse financière traditionnelle est le porte-voix de Wall Street. Rien d’autre ne compte, tant que les actions montent, qu’il pleuve ou qu’il vente. Cette presse soutient totalement l’idée qu’il n’y a pas de problème au bout de huit années de « politique monétaire non conventionnelle. »
Naturellement, Washington et les responsables politiques qui gravitent autour adorent cette politique monétaire non conventionnelle puisqu’elle maintient à un niveau si bas les intérêts de la dette massive qu’ils ont créée qu’ils peuvent prétendre qu’elle est pratiquement gratuite.
Wall Street satisfait par les actions surévaluées et Washington par le faible niveau des intérêts de la dette
Vous avez le pire des deux mondes dans ce que j’appelle « le corridor Acela » (train express qui relie Boston, New York, Philadelphie et Washington ; NDLR). Wall Street et les médias à ses bottes applaudissent des deux mains cette politique parce qu’elle maintient les actions à un niveau artificiellement élevé. Et Washington approuve parce que cela le dégage de sa responsabilité vis-à-vis de la crise financière massive qu’il a créé.
Il faut voir la vérité en face : le sentiment anti-Trump se manifeste le plus dans les médias de l’establishment. Le fait est qu’ils ont attaqué la candidature de Trump d’une façon que je n’avais jamais vue auparavant.
Ce n’est rien de moins qu’un jihad médiatique ou une campagne d’assassinat. Rien n’est trop insignifiant pour accuser le personnage qu’est Trump, son tempérament ou son inexpérience. Ces attaques sont extraordinaires par leur intensité, et nous n’avons pas encore tout vu à mon avis.
Dans cette guerre contre Trump, la prétendue presse libérale est devenue complètement mccarthyste dans son acharnement contre Poutine et son implication à propos d’un supposé piratage de la part des Russes. Elle tente de détourner l’attention du peuple américain de la substance des fuites. Elle tire sur le messager. Naturellement, il n’y a aucune preuve réelle que la Russie soit le messager. La presse répète simplement de manière servile l’hystérie sortie des catacombes de la sécurité nationale de la Washington.
Washington et les médias tentent de faire de Poutine un autre Hitler. Allons donc ! La menace russe est fortement exagérée, si tant est qu’elle existe. Mais l’escroquerie qu’est la sécurité nationale a besoin d’un ennemi pour justifier son prix élevé. Comme je l’ai dit, toutes ces tentatives de diversion vers la Russie ont pour but de défendre le statu quo bipartite contre la menace d’étrangers, de perturbateurs et de gens qui n’ont pas été formés aux règles fondamentales de Washington.
Il va sans dire que l’establishment Républicain forme l’une des principales voix dans le choeur anti-Trump.
Pour l’élite politique, il n’y a en réalité qu’un seul parti — celui de Washington
L’unique objectif de l’élite politique est de s’enrichir et d’agrandir son pouvoir. L’establishment presse le système à la recherche du moindre centime, pour garder le pouvoir et perpétuer le régime. Je ne vois pas d’autre explication possible.
Comment profiter vous aussi de ce système corrompu ? Suivez notre spécialiste Jim Rickards, un familier des méthodes et du système de pensée des élites. Investissez sur les marchés financiers américains en toute connaissance de cause et profitez des manipulations monétaires. Tout est ici.
Mais les lois de l’économie ne se tairont pas éternellement. Ce n’est qu’une question de temps avant que les caprices de l’Etat providence/de guerre ne prennent fin d’une manière abrupte et malheureuse.
Les laissés-pour-compte de la Côte Est à la Côte Ouest sentent que c’est pour bientôt. C’est pour cela que nous avons un Donald Trump. Les Américains ont totalement perdu confiance en l’establishment et ses médias.
On ne peut cependant pas vraiment dire que le programme proposé par Trump soit fascinant. Il se résume plutôt à des phrases toutes faites et des slogans qui semblent changer d’un jour à l’autre.
En outre, Trump n’est pas un conservateur idéologique.
La raison pour laquelle le public le suit ? Parce qu’il affirme : « Je ne fais pas partie de ces gens. Je ne suis pas là depuis trente ans à avaler des sornettes. Je ne fais pas partie de ce jeu truqué. Personne ne m’a acheté et je refuse ce syndrome de corruption qui a enveloppé tout Washington. »
Ce message, s’il a été parfois livré de manière confuse, explique pourquoi une insurrection a lieu et pourquoi Trump est devenu le véhicule de cette révolte.
Mais, il ne faut pas l’oublier, Bernie Sanders était également un véhicule de ce mécontentement. Ne seraient-ce les intrigues en coulisses au sein du comité du parti démocrate, Bernie Sanders aurait sans doute remporté l’investiture.
L’apparition de candidats anti-establishment est la façon pour le peuple américain de signifier qu’il en a assez. Il est possible qu’une partie des soutiens de Bernie Sanders, qui ne veulent pas d’Hillary Clinton, votent pour Trump aujourd’hui.
Quoi qu’il arrive, et même si Hillary Clinton gagne l’élection, c’est cuit pour l’élite du parti et leurs facilitateurs dans la presse traditionnelle. Le masque est finalement tombé et le peuple américain voit la face hideuse qui se cachait derrière.
Le masque ne pourra plus être remis.