La Chronique Agora

La question n'est pas tant "pourquoi ?"… mais plutôt "quand ?"

** "Pourquoi le marché est-il aussi sacrément plat ?"

Tel était le cri du coeur, jeudi, de l’un de mes collègues américains, Adam Lass, dans un récent numéro de la lettre Taipan Daily. "Les valeurs blue chips du S&P 100 ont évolué entre 410 et 440 points ces 34 dernières séances, une oscillation digne d’une transe qui pourrait plonger même le trader le plus actif dans une stupeur quasi-comateuse".

Et c’est vrai que pour le CAC 40 aussi, les marchés actuels ne sont pas des plus passionnants ; peu de volumes, un rebond qui ralentit, des frémissements à la baisse… et comme l’expliquait Philippe Béchade mardi dernier, "non seulement le chiffre d’affaires sur les marchés d’actions ne progresse pas, mais il a fondu de plus de 25% à Paris en six semaines et de 50% sur le Dow Jones depuis le 23 mars dernier. Sur l’indice américain, il est ainsi passé de 550 millions de titres échangés à moins de 225 millions en cette mi-juin".

"Franchement", continue Philippe, "une hausse de 35% à 40% des indices américains ou européens accompagnée d’une décrue symétrique des volumes d’échanges (voir pire sur le Dow), c’est une singularité qui va donner du grain à moudre aux analystes techniques. Elle va aussi fournir un intéressant sujet de thèse pour des candidats à un prix Nobel d’économie consacré à la ‘Très Grande Crise’ de 2007/2012".

Surtout, ce phénomène a un aspect plus inquiétant : "ce qui ne vas pas contribuer à vous rassurer", explique Philippe, "c’est que des marchés qui deviennent plus étroits à mesure que les cours remontent, ce n’est pas un phénomène sans précédent… mais cela n’a été observé qu’à l’occasion de rebonds qui se sont très mal terminés : en octobre 2001, août et novembre 2002 puis au printemps 2008".

Dans ces conditions, il y a une meilleure question que le "pourquoi ?" lancé par Adam en début de cette chronique : c’est "quand ?"

Quand les choses vont-elles basculer dans une tendance plus marquée ? Quand les marchés vont-il reprendre le chemin d’une hausse — ou d’une baisse — nette ? Evidemment, nous n’avons pas de boule de cristal, et nous ne pouvons déterminer l’heure précise où la situation changer.

Mais là, l’analyse technique peut nous venir en aide, en nous fournissant de précieux indices et en nous indiquant des seuils de vigilance, comme nous l’explique Mathieu Lebrun, de 100% Warrants (qui a d’ailleurs participé à la Journée de l’Analyse Technique qui s’est déroulée hier — et dont je vous ferai un compte-rendu plus complet dès la semaine prochaine) :

"Désormais, sur le CAC 40, le risque est à la baisse à court terme en direction des 3 040 points dans un premier temps. En extension, une zone clé sera située entre 2 930 et 2 820 points, niveaux correspondant respectivement aux retracements de Fibonacci de 50 et 61,8% de l’ensemble du rebond entamé à la mi-mars".

"Dans une optique plus longue donc, il conviendra d’être particulièrement vigilant dans cette région, et de surveiller la présence d’acheteurs (il s’agit en effet également du point de contact avec la borne supérieure de l’ancien canal descendant de moyen terme — dont l’indice est sorti à la mi-avril — qui pourrait bien fédérer un retour des acheteurs). Dans un scénario alternatif, le dépassement des 3 400 points invaliderait mon scénario baissier. Dans cette hypothèse, une poursuite de la hausse serait à envisager en direction des 3 690 points".

Voilà pour des prévisions un peu plus précises, cher lecteur : maintenant, il ne vous reste plus qu’à ajuster vos seuils !

Meilleures salutations,

Françoise Garteiser
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