▪ Cette fois-ci, c’est la guerre. Même Dominique Strauss-Kahn en parle — les devises montent au front.
Les grands intervenants économiques sont engagés dans une "course à la dévaluation" qui pourrait faire de nombreuses victimes parmi les monnaies fiduciaires. Et, par conséquent, parmi les investisseurs, les épargnants… et à peu près toute personne qui a de l’argent en poche.
Pas mal de monde, donc.
Rappel des faits : les Etats-Unis croulent sous les dettes. Pour tenter de se faciliter un peu la vie, ils augmentent leur masse monétaire, diminuant la valeur du dollar — et, partant, celle de leur dette. Avantage collatéral : le prix de leurs exportations diminue lui aussi, les rendant plus compétitives.
Bien entendu, les concurrents des Etats-Unis n’ont pas l’intention de se laisser faire. Ils diminuent donc eux aussi la valeur de leur devise, afin de "rester dans la course" (et, accessoirement, de ne pas se faire rembourser en monnaie de singe).
C’est bien là l’avantage des devises fiduciaires : puisqu’elles ne reposent sur rien… on peut faire tourner comme on veut la planche à billets. C’est aussi leur principal — et mortel — inconvénient : plus on crée de monnaie, moins elle a de valeur intrinsèque. La dévaluation, c’est littéralement la course au zéro.
▪ D’autant que les choses ne se passent pas forcément comme on le voudrait… Simone Wapler en parle dans un excellent article sur "la guerre sordide entre l’inflation et la déflation", que je vous recommande de lire dans son intégralité. Voici ce qu’elle nous explique :
"Dans un régime de monnaie fiduciaire, un gouvernement peut faire surgir d’un coup de baguette magique de l’argent. Mais pour qu’il ressorte dans le circuit, tout dépend de qui touche cet argent en premier. Dans le cas présent, aucun chèque n’a été donné aux consommateurs pour qu’ils consomment (sauf pour la prime à la casse) ou pour qu’ils remboursent leurs dettes. L’argent a été distribué aux banques. Celles-ci, occupées à lécher leurs plaies (dont elles ont masqué l’étendue et la profondeur) n’ont pas prêté à des consommateurs exsangues ou à des entreprises sans clients".
"Jusqu’à présent tout l’argent qui a été créé a été en majorité recyclé par les banques dans la finance et les marchés ! C’est ainsi que les Bourses ont connu un rebond de 80% depuis leur point bas de 2009".
▪ Evidemment, vous connaissez ma conclusion sur le sujet, cher lecteur… elle est de couleur dorée et vient de dépasser les 1 360 $ l’once. Je vais laisser à Frédéric Laurent, rédacteur en chef de Vos Finances, le soin de vous présenter quelques arguments de plus pour vous convaincre de l’opportunité de vous positionner sur le métal jaune :
"Christian Foriel Destezet, gérant du fonds CIC Or et matières premières me confirmait également son sentiment haussier sur l’or, tout en me rappelant que le métal restait toujours fortement volatil. Dans la présentation, ses arguments sur un graphique présentant le rapport entre la valeur de l’once d’or et la valeur du Dow Jones".
"Pour lui, à l’évidence la formation d’une bulle sur l’or ne se fera que lorsque l’once d’or permettra d’acheter la valeur du Dow Jones, qui pour mémoire est à 10 800 points alors que l’once n’est qu’à 1 360 $. Donc, soit une montée stratosphérique de l’or pour des raisons monétaires, ou une chute abyssale du Dow ? L’avenir nous le dira".
"Autre point sur lequel il continue de s’interroger, à l’instar d’un sénateur américain qui essaye vainement depuis dix ans de faire pratiquer un audit des actifs or détenus à Fort Knox aux Etats-Unis. Le Trésor américain s’appuie sur plus de 8 000 tonnes d’or en réserve. Mais beaucoup auraient été prêtées et pas forcément rendues. Quelles sont les réserves réelles des USA ?"
"Compte tenu de la guerre monétaire qui s’engage, l’or a sans conteste de beaux jours devant lui, même si par moment cela peut être agité".