La Chronique Agora

Etes-vous « insoumis » ? (1/2)

La France Insoumise

Outre le jeu vidéo Fiscal Kombat, le parti de La France Insoumise a un autre outil marketing avec le site « suisjeinsoumis.fr ».

A l’issue d’un questionnaire en 10, 20 ou 40 propositions, on vous promet que « vous saurez si vous adhérez aux idées du mouvement », et on vous prévient que « le résultat pourrait bien vous étonner ! »

Je me suis plié à l’exercice en me prononçant sur 40 propositions à propos desquelles j’avais le choix entre « vraiment d’accord », « plutôt contre », « vote blanc », « plutôt pour » et « vraiment pour ». Le problème, c’est qu’il manquait « vraiment vague » et « vraiment drôle ».

Quelques bonnes propositions

Pour ceux qui me croient sectaire, je précise d’emblée que je suis en accord avec certaines mesures proposées par la France Insoumise. Pas forcément jusque dans le détail, mais en tout cas dans l’esprit. En voici deux exemples :

Le handicap, en particulier lorsqu’il se déclare à la naissance et n’a donc pas laissé la possibilité à l’individu de se prémunir d’un accident de la vie au travers d’une assurance ad hoc, est l’injustice même. Il me semble souhaitable que la prise en charge des personnes handicapées incombe à ceux qui ont eu la chance de naître en bonne santé. Je ne sais quel serait le montant de pension le plus adapté mais sur le principe, je rejoins Mélenchon : il est trop faible.

« Organiser le processus de sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne sans esprit de vengeance ou de punition. » Vouloir punir commercialement une nation au prétexte qu’elle a choisi démocratiquement un chemin politique différent du vôtre me semble déplorable sur le plan politique et contreproductif sur le plan économique. Là aussi, je valide !

Les déclarations d’intention en mode « y’a qu’à, faut qu’on »

Certaines propositions donnent l’impression que Jean-Luc Mélenchon s’imagine – ou plutôt voudrait nous faire croire – que la simple intervention de l’Etat, dans la mesure où il y mettrait les moyens, suffirait pour qu’un problème soit facilement résolu.

« Adopter un plan de transition énergétique ayant pour objectif 100% d’énergies renouvelables d’ici 2050. » C’est l’un des sujets du moment avec le retrait des Etats-Unis de l’accord de Paris sur le climat. Il est de bon ton d’encenser Emmanuel Macron et de conspuer Donald Trump.

Sauf qu’on est en droit de se demander si les problèmes écologiques ont de meilleures chances d’être résolus par l’intervention publique ou par le secteur privé, dans la mesure bien sûr où il lui est permis de se développer dans un environnement législatif favorable.

Dans le même genre, on a la proposition suivante :

La réaction du côté de SpaceX, qui vient tout juste de poster une vidéo d’un atterrissage de la fusée CRS-11 sur sa chaîne Youtube :

Des déclarations d’intention de ce type, le programme de la France Insoumise en compte à la pelle : « multiplier les coopérations avec les pays émergents pour repousser les frontières de la connaissance et de l’humanité ».

« Faire de la France le leader mondial de la recherche et de l’éducation dans le secteur maritime », « viser l’allongement de l’espérance de vie et de l’espérance de vie en bonne santé »…

Comme disait Milton Friedman : « la pire des erreurs est de juger une politique par ses intentions et non par ses résultats ».

Les propositions irréalisables

On trouve ensuite des propositions proprement irréalisables. Voyez donc : « mettre en place une coalition universelle sous mandat de l’ONU pour éradiquer Daech et rétablir la paix et la stabilité en Syrie et en Irak. »

Ce genre de naïveté politique peut sans doute être excusée dans les présélections au concours Miss France, mais certainement pas dans le cadre d’un programme politique présidentiel ou législatif.

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