La Chronique Agora

La Fed a bien un effet sur l'or et le pétrole… même si c'est impossible à prouver

▪ « La hausse des prix du pétrole commence à freiner les conducteurs [américains] », titrait hier le Financial Times.

Comme prévu, les politiques d’argent facile des autorités se transforment en difficultés pour la classe moyenne. Les prix du pétrole ont grimpé en même temps que le bilan de la Fed. Pour chaque dollar ajouté par la Fed, le prix du pétrole a grimpé aussi.

A présent, la Fed a trois fois la base monétaire qu’elle avait avant la crise. Et le pétrole est trois fois plus cher.

Evidemment, on aurait du mal à prouver qu’il y a un lien direct de cause à effet. Nous n’essaierions même pas.

Mais voici autre chose. Où en est le prix de l’or ? Il a atteint un nouveau record hier. 1 458 $. Il a triplé aussi ? Quelle coïncidence !

Oui, juste une coïncidence… Aucun lien réel entre des autorités qui gonflent la masse monétaire et une hausse des prix…

Une coïncidence, on vous disait.

En tout cas, elle n’est pas favorable aux consommateurs. L’article du Financial Times nous dit que les conducteurs conduisent moins. Surtout ceux qui cherchent du travail.

Ils sont « coincés chez eux ». Ils sont coincés avec des maisons qu’ils ne peuvent pas se permettre de quitter. Et ils sont coincés dans des endroits où ils ne peuvent pas trouver de travail — des banlieues lointaines conçues pour un monde différent. Les Etats-Unis se sont construits sur l’énergie bon marché. Maintenant que l’énergie n’est plus si bon marché, une bonne partie de l’édifice n’a plus de sens.

Cela laisse pas mal de gens dans le pétrin. Nombre d’entre eux sont au chômage depuis si longtemps qu’ils ont cessé de chercher du travail — et le gouvernement a cessé de les compter. Ils ont disparu dans les gigantesques banlieues hypothéquées… le vaste édifice du capitalisme mûr et dégénéré.

▪ Oh oh… et que voyons-nous là ? Il y a des problèmes chez les zombies aussi. Oui, cher lecteur, les morts-vivants sont nerveux. Ils s’inquiètent…

« Washington se prépare à la fermeture », dit un autre titre du Financial Times.

Selon les experts, une mise hors service du gouvernement fédéral coûterait à l’économie huit milliards de dollars par semaine — en grande partie dans la zone de Washington DC.

Les chefs d’entreprise ont exprimé leur inquiétude. Ils organisent des plans d’urgence. Les zombies sont en état d' »alerte élevée », dit l’article.

Même s’ils s’inquiètent d’une fermeture temporaire du gouvernement, la plus grande préoccupation du monde des zombies, c’est que des gens pleins de bonnes intentions pourraient réussir à les séparer de leur source de ravitaillement. Le républicain Paul Ryan, qui semble être soit du bois dont on fait les présidents… soit du petit bois facile à brûler… a proposé de supprimer 5 800 milliards de dollars du déficit total sur les dix prochaines années.

C’est là la première discussion sérieuse d’une réforme des finances fédérales. Pourrait-elle avoir des conséquences graves ?

Les zombies s’inquiètent. Mais ils peuvent dormir sur leurs deux oreilles. Selon notre Théorie sur le Fonctionnement de la Planète, une fois qu’un système commence à se déliter, il devient de plus en plus dégénéré — jusqu’à tomber en pièces. Une réflexion claire et des réformateurs motivés peuvent essayer de le remettre d’aplomb. Mais peuvent-ils y arriver ? Peuvent-ils éliminer les zombies de la main-d’oeuvre ? Ou ne sont-ils que des volontaires au martyre, prenant place sur le bûcher ?

Nous verrons bien…

 
Note : Cet article vous a plu ? Pour recevoir tous les jours l’édition complète de La Chronique Agora par e-mail, il suffit de vous inscrire.

Recevez la Chronique Agora directement dans votre boîte mail

Quitter la version mobile