** J’avoue, cher lecteur, ils me font un peu rire, tous ces politiciens, publicitaires, journalistes : "la crise, la crise, la crise !"
On n’a plus que ce mot à la bouche, la crise est désormais cause de tous les maux — comme si, du jour au lendemain en septembre dernier, le monde avait brusquement basculé… comme s’il n’y avait jamais eu de signes annonciateurs… comme si l’économie ne vacillait pas depuis longtemps, construite qu’elle était sur le sable de la consommation excessive et de l’endettement.
Enfin, maintenant que la prise de conscience est faite, c’est dans l’autre sens qu’on va : terminé l’aveuglement optimiste et les lunettes roses… désormais, c’est morosité et catastrophes en première page de tous les journaux. C’est alternativement la fin du capitalisme, la fin des Etats-Unis, la fin de l’Occident — voire la fin du monde si l’on en croit les chercheurs croisés par Bill la semaine dernière.
"Tout fiche le camp" — nous le disions depuis longtemps… mais maintenant que tout le monde est de notre avis, ça fait drôle.
** Notez bien qu’une fois encore, les investisseurs sont excessifs dans le noir comme ils étaient excessifs dans le rose il y a quelques mois. Ils semblent paralysés, trop effrayés pour agir… alors que, justement, certains secteurs offrent des possibilités spectaculaires en ce moment — comme nous le prouve Jean-Claude Périvier, de Défis & Profits, qui est allé faire un petit tour au Salon Actionaria il y a quelques jours. Il est allé "flairer l’atmosphère" financière et les idées qui circulent en ce moment parmi les initiés :
"Peu importe les intervenants (grande compagnie d’assurance, sociétés de gestion), j’ai entendu avec plaisir que, pour eux, les thèmes majeurs et porteurs étaient l’eau, l’énergie, l’alimentation, le vieillissement et la santé, les pays émergents".
Une bonne nouvelle… car ce sont là quelques-uns des thèmes abordés au sein de Défis & Profits. "Loin des thèmes variant avec les modes", continue Jean-Claude, "ces investisseurs ont souhaité s’intéresser aux vraies choses, à ce qui est incontournable (s’alimenter, vieillir, se chauffer, conduire…) et permanent, ce qui ne peut que croître en termes de besoins à satisfaire, et donc en profits pour les entreprises qui se seront bien positionnées sur ces créneaux. Et aussi pour leurs actionnaires".
Et de conclure : "notre civilisation n’est pas en train de s’éteindre. Nous n’avons pas fini de nous alimenter, de nous chauffer, de conduire, etc. Après la chute, la recovery viendra, à coup sûr. Et pour surfer sur sa vague, il est peut être temps de recommencer à prendre position, prudemment, pour profiter de valeurs vraiment bon marché, dès lors que vous avez des convictions sur le secteur considéré. En ces temps d’incertitude, avoir des convictions me paraît essentiel".
Voilà qui me semble frappé au coin du bon sens : quelles que soient les conditions économiques, quel que soit l’état général de "la civilisation", certains besoins perdurent… et les entreprises qui savent répondre à ces besoins ne pourront que prospérer dans les années qui viennent — tout comme leurs actionnaires.