La Chronique Agora

La Chronique se met au classique

** Rien de tel que le Requiem de Mozart — en particulier le Dies Irae — pour les temps de destruction boursière, de marchés baissiers et de débâcle économique. (Oui, il arrive à votre correspondante de travailler en musique — notamment en écrivant ses chroniques du week-end…)

Mais, me rétorquerez-vous, et Wagner ? C’est vrai. La Chevauchée des Walkyries, tout ça… Disons que Wagner, je le réserve pour les grandes occasions : faillite de Bear Stearns, krach de 1929, journées où mon ordinateur a mangé mes fichiers, etc.

Seulement voilà : tandis que la Chronique Agora monte le volume des choeurs… le reste du marché semble plus d’humeur à écouter La Petite Musique de Nuit mozartienne, ou bien un menuet à faire danser les marquises — un Lully pour clavecin, allègre et délicat.

Eh oui, la récession est terminée, si l’on en croit les gros titres de la majorité des médias ; la reprise sera longue et difficile, mais le pire est derrière nous. Il suffit de regarder les banques ! (Un petit air triomphal, peut-être ? Verdi et Les Trompettes d’Aïda, par exemple… ou mieux, L’Hymne à la Joie de Beethoven)

C’est ce que disait Bill un peu plus tôt dans la semaine :

"Ce qui est bon pour Goldman est généralement mauvais pour l’économie. Goldman gagne son argent en séparant les investisseurs du leur. Il n’y a rien de mal à ça ; quelqu’un doit s’en charger. Mais les grandes banques sont plus profitables lorsque la spéculation est galopante et que les dettes grimpent. C’est-à-dire lorsque les gens s’endettent de plus en plus… et spéculent sur une hausse des prix des actifs. Nous savons qu’on ne prospère pas vraiment en empruntant et en jouant. Mais ça ne rend pas pour autant les casinos impopulaires ou les prêteurs illégaux. Les banquiers, comme les croque-morts, profitent de la fragilité humaine. Du moins ils en bénéficient tant que le gouvernement est là pour les renflouer ; sinon, ils sont victimes de leur propre fragilité humaine".

"Mais c’est une opinion minoritaire. La plupart des économistes ne sont pas de notre avis. Et ils sont si nombreux… que si tous les économistes qui nous désapprouvent étaient mis bout à bout… ce serait une bonne chose. Ils pensent que l’économie se stabilise… qu’elle est sur le chemin du retour à la normale. Le problème, c’est que la normale n’est plus ce qu’elle était".

"Les banques de Wall Street gagnent de l’argent, c’est vrai. Mais elles ne financent pas de nouvelles entreprises… ou de nouvelles usines. Elles n’aident pas le processus de formation de capital, et n’allouent pas ledit capital de manière à ce que de nouveaux emplois et de nouvelles activités soient créés. Non, elles refinancent d’anciennes dettes… et spéculent sur des actifs morts-vivants. Cela n’augmentera pas la richesse réelle de la planète. L’argent ne fait que changer de poches".

En d’autres termes, une fois encore, les marchés et l’économie concrète sont dans deux univers bien séparés… où la réalité est perçue de manière bien différente — et nettement moins agréable, dans le cas de l’économie.

Tôt ou tard, cependant, ces deux univers finiront par se fondre en un seul ; les marchés se mettront au diapason de l’économie réelle. C’est arrivé à l’automne dernier… et je pense qu’il y a de bonnes chances que cela se reproduise à l’automne prochain.

Mon conseil d’ici là, cher lecteur ? Protégez-vous contre le risque boursier… et préparez-vous à écouter L’Or du Rhin en boucle.

** Enfin, pour terminer, je vous rappelle que la Chronique Agora s’interrompt jusqu’au 16 août inclus. Nous serons de retour dans deux semaines avec des projets plein nos valises pour la rentrée : Nathalie Boneil et Isabelle Mouilleseaux ont déjà l’oeil sur quelques opportunités d’investissement dont elles brûlent de vous parler… nous sommes en train d’organiser une journée de formation exclusive, animée notamment par Marc Dagher… et de nombreuses autres nouveautés pour vous aider à mieux investir.

J’espère donc avoir le plaisir de vous retrouver le 17 août, et en attendant, je vous souhaite (et toute l’équipe se joint à moi) d’excellentes vacances, sereines et ensoleillées !

Meilleures salutations,

Françoise Garteiser
La Chronique Agora

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