La Chronique Agora

La Chronique en condensé

** Le voyageur met parfois du temps à s’habituer à l’Australie. Il décroche son téléphone pour appeler chez lui et n’arrive pas à déterminer quelle heure il est à Londres ou Kokomo ; puis il s’aperçoit qu’il ne peut pas appeler qui que ce soit — tout le monde dort. Il lit le journal en se demandant pourquoi on ne parle pas de la clôture de la veille sur les marchés. Puis il réalise qu’à New York, on est encore hier.

* "J’aime bien lire vos Chroniques", déclarait un investisseur australien hier soir, "mais ce qui me dérange, c’est la longueur. Est-ce que vous ne pourriez pas simplement économiser vos pensées et les mettre dans un message simple à la fin de la semaine ? Faut-il vraiment nous faire lire tout ça pour en extraire la substance ?"

* Eh bien, aujourd’hui, nous ferons court. Parce qu’il s’est passé moins de choses, pour commencer — la journée est à peine à moitié passée aux Etats-Unis, par exemple. Ensuite parce que nous devons prendre un avion pour Los Angeles. Enfin parce que nous voulons accorder quelques vacances aux lecteurs qui nous subissent de longue date.

* Dans cet esprit, nous passons donc nos propres mots dans une sorte de distillerie à verbiage, et nous en extrayons la liqueur suivante :

Actions en baisse,
Or en hausse,
Emploi en baisse,
Chômage en hausse,
Fin du rebond ?
Pas forcément…
Fin des bulles ?
Non, encore une à venir…
Achetez de l’or.

** Pour ceux qui aiment un peu d’eau de Seltz avec leur alcool, nous offrons les pensées suivantes :

* Pauvre Sam Zell !! L’un des personnages les plus futés de l’immobilier s’est révélé être l’un des dirigeants les plus sots du secteur de la presse.

* Soyons honnêtes, il n’y a guère de prestige à suer sang et eau dans la pierre. Tout le monde sait que c’est un métier salissant, dominé par des durs à cuire sans coeur. Mais la presse écrite ! C’est différent. Un rédacteur en chef est au sommet de la pyramide sociale… parce qu’il peut égratigner qui il veut dans ses pages éditoriales. Et, ma foi, c’est rarement admis… mais il peut aussi égratigner sa cible sur les pages actualités. Les éditoriaux… l’actualité… parfois, on ne peut pas faire la différence, de toute façon.

* Le pauvre Sam Zell a vendu son empire immobilier au sommet du marché haussier… et a utilisé son argent pour acheter le groupe Tribune, qui publie des journaux à Chicago et à Los Angeles. Il ne semblait pas réaliser que les journaux avaient déjà des problèmes — ils prenaient du retard sur les nouvelles en ligne et les journaux d’opinion. A présent, maintenant que les revenus publicitaires sont en chute, bon nombre de journaux semblent en difficulté. Dans certaines petites villes, par exemple, les concessionnaires automobiles locaux prenaient des pages et des pages de publicité — tandis que les constructeurs immobiliers remplissaient le reste du canard.

* Mais Sam Zell n’a pas hésité à acheter Tribune… peut-être qu’il a égratigné l’une ou l’autre personne… ou peut-être qu’il n’y est jamais arrivé. Parce que les journaux sont en difficulté financière depuis qu’il les a achetés ; cela a dû occuper son temps et son attention. A présent, ils ont fait faillite.

* Mais Zell a pas mal de compagnie. De plus en plus d’entreprises font faillite tous les jours. D’autres essaient désespérément de conserver leur activité en réduisant la main-d’oeuvre. Sony, par exemple, a annoncé 16 000 suppressions d’emploi cette semaine.

* Nous avons fait tout ce que nous pouvions pour aider le secteur aérien… mais il est confronté à des pertes de cinq milliards de dollars pour 2008.

* Et Paulson n’a plus que 15 milliards de dollars sur les 350 milliards de dollars mis à sa disposition pour sa campagne de lutte contre la déflation. Qu’est-il arrivé à tout cet argent ? Eh bien, il est parti dans les poches de ses amis et potes de Wall Street. Des renflouages… des prêts… des nationalisations… c’est ainsi que fonctionne le nouveau système. Les seules grosses sommes qu’on sort, c’est de l’argent qui n’appartient pas aux gens qui le dépensent.

* Les secours arrivent pour Detroit aussi. C’est du moins ce qu’on dit dans les journaux… qu’un "accord est sur le point d’arriver".

* Ouf… quel soulagement. Que ferions-nous sans General Motors ?

* Nous devrions acheter des voitures à l’un des dizaines d’autres constructeurs automobiles dans le monde.

* Nous avons d’autres choses à dire… spécifiquement sur "les portefeuilles équilibrés"… sur la prochaine grande bulle… et sur bien d’autres choses. Mais nous n’avons plus le temps…

* Ce sera donc tout pour aujourd’hui.

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