** "Obama prévoit un secteur automobile ‘dégraissé’", annonce la BBC.
* Alors que la majorité des lecteurs se concentreront sur les quatre derniers mots de cette phrase, nous attirons votre attention sur les deux premiers. Le sujet est le plus important… non le complément.
* Que le secteur automobile soit "dégraissé" ou non ne nous intéresse guère. Il fera ce qu’il doit faire. Mais que le président des Etats-Unis ait élaboré un plan pour les constructeurs automobiles, voilà qui est certainement le signe de quelque chose de considérable. La roue a tourné… peut-être plus que nous le pensons.
* Il y a quelques mois seulement… nous en sommes quasi-certain… une entreprise privée pouvait décider par elle-même de la conduite qu’elle adopterait. Si elle était bien gérée et qu’elle avait de la chance, elle se développerait. Si elle commettait une sérieuse erreur, elle ferait faillite… laissant la place à un autre entrepreneur.
* Non seulement les Américains acceptaient ce modèle, mais ils en chantaient les louanges. Ils étaient d’avis que le système de libre-échange était le meilleur au monde. Ils étaient convaincus qu’il était à l’origine de leur richesse… de leur progrès… et de leur rang dans le monde.
* Aujourd’hui, ils semblent en être venus à croire autre chose : que le président des Etats-Unis — un politicien élu — devrait avoir une voix directe dans la gestion et l’organisation des entreprises individuelles privées.
* En même temps, ce sont là des gens qui ont élu Bill Clinton et George W. Bush — deux fois ! Ils croiraient n’importe quoi…
** "La balance du pouvoir penche vers Washington", dit un autre journal.
* Les gens pensent que le capitalisme les a trahis. Sauf qu’ils n’ont jamais compris ce qu’était le capitalisme… et qu’ils n’en auraient pas voulu s’ils avaient su de quoi il s’agissait. Remarquez, ça ne signifie pas pour autant qu’ils n’inventeront pas quelque chose de pire encore…
* Le capitalisme regorge de ce que Galbraith appelait "des fraudes innocentes". Les capitalistes essaient d’exploiter les travailleurs. Les travailleurs essaient de profiter des capitalistes. Et les dirigeants d’entreprise essaient de leur jouer des tours à tous les deux.
* Et voilà que les fraudes innocentes du capitalisme sont remplacées par la force brute du gouvernement. L’équipe Obama décide elle-même des règles.
* Qu’est-ce que Barack Obama sait du secteur automobile ? Ha ha ha ha…
* Ah là là, vous et vos questions…
* Le rôle du gouvernement est souvent mal compris. On pense qu’il est un juge impartial… un arbitre objectif entre des intérêts en compétition, imposant toujours l’intérêt commun plutôt que les étroits intérêts des concurrents eux-mêmes. Or il n’en est rien. Le gouvernement a ses propres intérêts… ses propres illusions de compétences… ses propres désirs de pouvoir et d’argent.
* Lorsque la balance penche vers Washington, c’est toujours une mauvaise nouvelle. Parce quel que soit le pétrin dans lequel les propriétaires, les dirigeants et les travailleurs ont mis le secteur automobile… on peut être certain que le gouvernement fera pire.