La Chronique Agora

Krach boursier : gardez la foi, la Fed et Janet Yellen veillent au grain !

▪ Nous n’avions même pas terminé notre café du matin lorsque nous avons reçu un message alarmant de Stephen Jones, qui effectue des recherches quantitatives pour nous.

Il travaille à un système simple permettant d’indiquer quand les marchés sont sur- ou sous-évalués, et les rendements qu’on peut en attendre. Nous vous avons déjà parlé de ses prévisions de long terme : il s’attend à ce que les marchés boursiers perdent environ 10% par an sur les 10 prochaines années. De sorte que si le Dow est aux environs de 8 500 en août 2025, Stephen aura eu raison.

Mais qu’en est-il aujourd’hui ? Que pouvons-nous attendre à court terme ?

Nous n’en savons rien, mais dès vendredi, Stephen nous avait envoyé une "Alerte au Krach" — c’est la première fois qu’il émettait un tel signal. Voici ce qu’il disait :

"… Les preuves suggèrent qu’un retournement significatif et dramatique est imminent pour les marchés boursiers. Qu’entendons-nous par ‘significatif’, ‘dramatique’ et ‘imminent’ ? Par ‘significatif’, nous voulons dire un déclin de plus de 50%. ‘Dramatique’ signifie qu’il se déroulera sur une période de moins de trois ans. On trouve par exemple le déclin de 21 mois entre janvier 2973 et septembre 1974, la dégringolade de 25 mois entamée en août 2000, ou encore la chute sur 17 mois d’octobre 2007 à mars 2009.

 […] Alors que les rendements historiques ralentissent, il en va de même pour le sentiment des investisseurs. On arrive alors à un point où les investisseurs deviennent négatifs. Une fois passé ce point, un déclin auto-réalisateur s’enclenche.

Les similitudes [par rapport aux krachs de 2000… 2008…] sont assez frappantes… Notre environnement actuel suggère la même chose".

L’indicateur de Stephen n’a été aux niveaux actuels que 7% du temps. Et lorsque c’est arrivé, les investisseurs ont subi de grosses pertes

Testé rétroactivement jusqu’en 1952, l’indicateur de Stephen n’a été aux niveaux actuels que 7% du temps. Et lorsque c’est arrivé, les investisseurs ont subi de grosses pertes.

Nous ne tirons aucun plaisir d’une débâcle boursière. Pas personnellement, en tout cas. Nous gagnons notre vie en fournissant des commentaires économiques et des conseils financiers. C’est mauvais pour les affaires.

Tout de même, nous pouvons nous en réjouir indirectement… et… nous l’admettons… peut-être que nous aurons un bref sourire sombre… le genre que les Allemands décrivent en un mot : Schadenfreude. Le capitalisme de copinage est en déroute. M. le Marché, M. Tout-le-Monde, l’économie réelle, les travailleurs font enfin leur retour. Tous ces rachats d’actions — à des cours record — commencent enfin à ressembler à ce qu’ils sont depuis le début : le pillage des entreprises par les initiés. Quant aux beaux discours sur la stimulation et la reprise, ils semblent prendre enfin leur vrai visage : des sottises.

Nous aimons bien quand ce qui devrait arriver arrive effectivement. Cela nous calme les nerfs

Qui plus est, nous avons un amor fati profond et durable. Nous aimons bien quand ce qui devrait arriver arrive effectivement. Cela nous calme les nerfs. Le pape François est au Vatican. Janet Yellen est assise dans le fauteuil le plus moelleux de la Fed. Et les actions chutent ; tout va bien dans l’univers. Mais la chute boursière rend tout le monde nerveux… effrayé… transpirant.

Pourquoi donc ? MSN Money expliquait ce week-end pourquoi il n’y a rien à craindre…

"D’autres ventes sont-elles à prévoir ? Personne n’en sait rien, mais les corrections sont naturelles lors d’un marché haussier : une pause dans l’escalade du marché vers de nouveaux sommets — et celle-ci se fait attendre depuis longtemps. De telles pauses se produisent généralement une fois tous les 18 mois. La dernière date d’il y a quatre ans.

Vous voyez ? Une "pause" dans "l’escalade du marché".

Et Suze Orman, peut-être l’expert financier le plus intelligent de la planète — après Janet Yellen, évidemment –, n’a pas attendu pour aller au coeur des choses. Elle nous rappelle que la partie est truquée :

"Je suis en année sabbatique, mais il est difficile de rester assise à observer ces marchés sans rien dire. Janet Yellen, présidente de la Fed, venez-nous en aide".

Oh, Sainte Janet, patronne des bulles ! Imposez-nous les mains. Guérissez-nous. Donnez-nous plus de crédit. Donnez-nous plus d’argent.

Gardez la foi, cher lecteur. Gardez la foi. Sainte Janet ne nous abandonnera pas.

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