La Chronique Agora

Kleptocratie, Parasitocratie et guerre contre le cash

Parasitocratie

« Kleptocratie française : comment les dépôts bancaires, cotisations sociales et avantages sociaux des Français sont massivement volés par les banques avec la complicité absolue des politiques »

Non, ce titre et ce sous-titre ne sont pas de moi mais d’Eloïse Benhammou qui est l’auteur d’un ouvrage récemment publié par Le Jardin des Livres.

Je m’intéresse plutôt à la Parasitocratie mais la Kleptocratie est dans mon champ de vision.

Quelle est la différence, me direz-vous ?

C’est la différence entre le vol et la manipulation. Un kleptocrate vole. Agnès Saal, la directrice de l’INA dont le fils aimait à se déplacer en taxis aux frais des contribuables vole. Elle le sait, nous le savons. Enarque, réintégrée au ministère de la Culture, Agnès Saal est à ce titre un membre éminent de l’élite de la kleptocratie.

Le parasitocrate, lui, n’a pas besoin de voler. Il vit aux dépens des autres, des contribuables, dans la légalité. Il contribue à forger les lois. Homme politique, dirigeant d’une entreprise publique ou d’une multinationale employant une équipe de lobbying, syndicaliste, président d’une association, il sait détourner le système à son profit pour se créer une rente de situation.

Notre ministre des Finances, Michel Sapin, lorsque son « étourderie » lui laisse empocher un trop-perçu d’indemnités en tant que maire, est un modeste kleptocrate. Mais lorsqu’il mitonne la Loi Sapin 2 qui organise la spoliation des épargnants, c’est un parasitocrate. En reculant le moment de vérité pour les finances publiques françaises, il est sûr de conserver son portefeuille puis ses opulentes futures retraites.

Mais revenons au livre d’Eloïse Benhammou.

C’est un ouvrage fouillé, documenté et fort intéressant. Toutefois, les prémisses et les conclusions de l’auteure me semblent erronées.

L’auteure fait partie des nostalgiques de De Gaulle et des souverainistes de la planche à billets. Pour elle, tout est mieux quand l’Etat contrôle la monnaie. Les banquiers sont des voleurs car ils encaissent des intérêts indus sur de la dette publique.

Quelques citations :

« la monnaie est indivisible de la politique générale dans l’objectif de mettre en mouvement la souveraineté. C’est un droit inaliénable attaché à la personne publique »

« la monnaie fait corps avec l’Etat, elle ne peut lui être dissociée »

« La monnaie… insuffle pulsions ou convulsions à la société civile, organise la redistribution des richesses et instaure l’ordre social. Elle est le poumon artificiel du pouvoir ».

Pour nous, bien au contraire, la monnaie se porterait nettement mieux si ce n’était pas une affaire d’Etat. Pour organiser ses pulsions, convulsions, redistribution, l’Etat a un moyen : l’impôt. Au moins c’est clair.

Malgré cette fondamentale divergence de point de vue, ce livre bien documenté reste à lire.

Que les nostalgiques de la « souveraineté monétaire par la planche à billets » se rassurent. Nous allons bientôt retrouver de tels délices : monétisation des dettes, QE du peuple, helicopter money ne désignent pas autre chose.

Mais pour éviter la fuite devant la monnaie et l’hyperinflation, les autorités font une ardente promotion de la société sans cash, Michel Sapin en tête. Enfermés dans le système bancaire, il nous faudra subir.

Si vous n’avez pas signé notre pétition « Non à la société sans cash « , il n’est pas trop tard !

Ainsi, l’euthanasie des épargnants et des rentiers du XXIème siècle, à savoir les retraités, sera plus progressive et moins brutale. Ni pulsion, ni convulsion : simplement une douce érosion par une bonne petite inflation.

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