La Chronique Agora

Investissez sur ce marché émergent à votre porte

▪ Une diversification parmi vos investissements dans les pays émergents. Voilà comment Reda El Alj, gérant du fonds FCOM Actions Maroc, définit le marché marocain.

Trop souvent oublié, le Maroc présente pourtant l’avantage d’être proche de chez nous — contrairement aux autres pays émergents — et offre de bonnes perspectives d’avenir.

Au cours de ces dernières années, la situation économique marocaine a fortement évolué, apportant des fondations stables à la croissance. Les années 1980, qui affichaient une dette record représentant 100% du PIB et une inflation de 12%, sont désormais loin, grâce à d’importantes réformes. A présent, la dette publique ne pèse plus qu’environ 45% du PIB et l’inflation est maîtrisée, à 2%. "Le Maroc est éligible aux critères de Maastricht, qui ne sont pourtant plus respectés par nombre de pays membres de l’Union européenne", souligne ainsi Reda El Alj.

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▪ Un pays qui se veut géré comme une entreprise
Surtout, se placer sur ce marché aujourd’hui, c’est se préparer à profiter de tous les investissements que le gouvernement a prévu de faire au cours de cinq prochaines années. Pas moins de 100 milliards de dollars devraient être injectés dans divers secteurs d’activité. Ces investissements sont réglés par des plans, et Reda El Alj explique que le pays est géré comme une entreprise : "tous les plans sont mis en place de manière tripartite, entre le gouvernement, les entreprises du secteur privé et de grands cabinets de conseil. Ils font ensuite l’objet d’un bilan annuel, qui est rendu public". Implication du secteur privé, évaluation et transparence, voilà comment l’économie marocaine entend fonctionner.

De plus, les entreprises marocaines profitent de divers avantages et sources de croissance. Reda El Alj avance leur compétitivité, due à leur proximité avec l’Europe, ce qui leur permet de la fournir en quelques jours seulement — contrairement à d’autres pays comme la Chine. Le gouvernement a compris cet avantage stratégique. Il encourage l’implantation d’industries sur son sol et l’offshoring (par exemple, l’implantation de plates-formes téléphoniques de sociétés occidentales).

Pour accroître son attractivité, il compte aussi beaucoup sur son projet de Tanger Med, un vaste port avec une zone industrielle, dont la taille sera huit fois plus importante que celle du port de Marseille. Le pouvoir politique a également choisi de miser sur un tourisme haut de gamme, créateur de revenus, ainsi que sur l’agriculture. Cette dernière reste encore peu mécanisée et mal irriguée, éclatée entre des producteurs indépendants. De grands acteurs sont toutefois en train d’émerger et vont faciliter l’accès des produits agricoles marocains sur le marché européen.

▪ Bâtiment, technologies et banques : un trio classique
Le résultat de ces efforts se traduit par un phénomène connu dans les pays émergents : l’essor d’une classe moyenne, qui profite de la création de ces nouveaux emplois et du développement de certaines activités.

Cette classe moyenne, dont les revenus augmentent, consomme, s’habille, se loge… Pas étonnant, donc, que l’immobilier soit un des secteurs préférés de Reda El Alj, en particulier le logement social. Actuellement, on estime les besoins à 102 millions d’unités de logements sociaux. Or, pour l’instant, le pays n’est capable d’en construire que 120 000 par an. Le fonds est donc placé sur des entreprises du bâtiment qui profitent de cet essor immobilier, comme Douja Prom Addoha, premier opérateur immobilier coté à la Bourse de Casablanca.

Fortement lié à l’activité immobilière, le secteur des matériaux de base constitue une allocation importante du portefeuille. Le fonds a, par exemple, choisi d’investir dans Holcim Maroc, société qui fabrique du ciment.

En allocation numéro deux, on trouve les technologies de l’information, FCOM Actions Maroc ayant, par exemple, choisi une société telle que Hightech Payment Systems, qui propose des solutions de paiement électroniques.

Enfin, le secteur qui compose la moitié du portefeuille est celui de la finance et des banques, dont la santé est bien meilleure que celle de nos établissements européens. Les banques marocaines, qui n’avaient auparavant que des activités nationales, sont restées à l’écart des produits toxiques, à l’origine de la crise. La banque centrale du pays a gagné en force, et les établissements sont aujourd’hui sains, en phase avec les exigences de Bâle II et III et de Solvency II. Le fonds est ainsi placé sur la Banque centrale populaire.

A la Bourse de Casablanca, 77 valeurs sont cotées, mais il reste difficile pour un particulier de s’y placer directement. Afin de permettre un accès à ce marché émergent à fort potentiel mais encore peu accessible, FinanceCom propose donc ce fonds actions Maroc, de droit français, libellé en euro et géré par délégation par le premier gérant de fonds actions du Maroc, RMA Capital, qui pèse quatre milliards d’euros.

[Ingrid Labuzan est titulaire d’une maîtrise d’histoire, d’un master d’European Studies du King’s College London et d’un mastère médias de l’ESCP-EAP. Spécialisée sur le traitement de l’information et des médias étrangers, elle a vécu et travaillé pendant six mois à Shanghai. Elle a contribué à de nombreuses publications dont le Nouvel Observateur Hors-série. Elle contribue désormais régulièrement au magazine MoneyWeek : jusqu’au 23 janvier, vous pouvez d’ailleurs retrouver sa recommandation préférée pour 2011 simplement en cliquant ici]

Première parution dans MoneyWeek le 5/01/2011

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