La Chronique Agora

Investissement actions : qu’est-ce qu’une « bonne entreprise » ?

Zone euro

Lorsqu’on investit en actions, on veut être certain d’avoir les meilleures entreprises possibles dans son portefeuille. Mais comment s’en assurer… quand même les investisseurs les plus prospères n’y arrivent pas ?

Nous nous demandions hier comment déterminer ce qu’est « une bonne entreprise » afin d’investir sainement dans des actions solides.

Coca-Cola, par exemple, est une bonne entreprise. Elle détient un produit à faible coût de revient, que les gens apprécient, et dont un grand nombre d’entre eux sont pratiquement dépendants.

Mais il existe une multitude d’autres boissons gazeuses ; de nouvelles versions apparaissent chaque jour. Alors la raison pour laquelle le Coca est plébiscité n’est pas si évidente.

Voilà pourquoi les gens ne parviennent pas à cerner le degré de qualité d’une entreprise, même de l’intérieur.

En 1887, par exemple, Asa Candler a acheté la formule du Coca-Cola à son inventeur, John Pemberton, et à d’autres actionnaires, pour la somme de 550 dollars.

En 1961, les frères McDonald, Richard et Maurice, ont vendu leur chaîne de fast-food à Ray Kroc moyennant 2,7 millions de dollars.

Et en 1976, le troisième associé fondateur d’Apple, Ronald Wayne, a cédé sa participation de 10% dans l’entreprise (qui vaut plus de 62 milliards de dollars à l’heure actuelle) pour la modique somme de 800 dollars.

Si les fondateurs et propriétaires ne savent pas ce que vaut leur entreprise, alors comment un investisseur venu de l’extérieur pourrait-il le savoir ?

Le grand pari de Buffett

La plupart du temps, la réponse est la suivante : ils ne le peuvent pas.

Il y a huit ans, Warren Buffet a parié un million de dollars qu’un groupe de hedge funds choisi par Protege Partners, une société de gestion d’actifs basée à New York, réaliserait au cours des 10 années à venir des performances inférieures à celles du S&P 500.

Ce pari est encore en jeu pendant deux ans. Mais jusqu’à présent, Buffet le remporte largement. Le S&P 500 a enregistré une hausse d’environ 65%… par rapport aux 22% de gains, en moyenne, des cinq hedge funds que Protege Partners a sélectionnés.

Si les cracks à la tête de hedge funds ne parviennent pas à battre les indices boursiers, alors qui le peut ?

La seule certitude que nous ayons, c’est que certains y parviennent — ou du moins y sont parvenus à ce jour. Et même si « les performances passées ne garantissent pas les performances futures »… c’est tout ce que nous avons à notre disposition.

Faire pencher la balance

Pour faire pencher la balance en sa faveur, ces investisseurs font une chose, entre autres : ils s’intéressent aux gens qui dirigent l’entreprise.
[NDLR : C’est notamment ce que fait Eric Lewin, spécialiste du PEA… et dont le réseau de contacts lui assure une connaissance approfondie des valeurs et des dirigeants français. Résultat : plus de 15% de performance moyenne depuis le début de son service ! Cliquez ici pour tout savoir]

Là encore, d’après notre propre expérience, beaucoup de gens dirigent des entreprises mais s’intéressent plus à leur carrière et à ce qu’ils gagnent qu’à la santé de l’entreprise en elle-même.

En particulier à l’heure actuelle — et surtout grâce à l’argent fondé sur le crédit, qui pervertit tout le système — les dirigeants et investisseurs ont tendance à voir à très court terme.

Mais il est rare de produire rapidement de la croissance et des profits réels.

On comprend mieux l’entreprise si on la considère comme une machine à acquérir des connaissances, et non à générer de l’argent. Ceux qui réussissent sont ceux qui apprennent plus rapidement – à moindre coût… par les tentatives et l’échec… sur une longue période.

Si vous tentez d’accélérer les profits à court terme, la plupart du temps, vous interrompez cette assimilation à long terme.

Voilà pourquoi les entreprises achetées et revendues par des investisseurs professionnels, des fonds, ou des sociétés de capital-investissement, aboutissent presque toujours à un désastre.

Ces prédateurs pillent les actifs réels, font crouler l’entreprise sous les dettes puis tentent de revendre une coquille vide à des investisseurs qui ne se doutent de rien.

Voilà pourquoi nous privilégions les entreprises dans lesquelles le dirigeant s’investit de tout son coeur, car il fait tout ce qu’il faut pour que son entreprise réussisse.

Là encore, cela ne garantit rien. Mais cela représente une petite protection…

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