▪ En tant qu’investisseur particulier, vous avez votre propre vision pratique du risque : « c’est ma probabilité de tout perdre ». Mais il est important de comprendre ce que recouvre la vision des professionnels, différente et plus technique. Voici tout ce que votre conseiller financier ne vous expliquera jamais sur le calcul du risque.
▪ La volatilité comme mesure du risque : un premier postulat erroné
Les financiers assimilent le risque à la volatilité d’un actif financier. Dit autrement, c’est la dispersion du rendement d’un actif d’un portefeuille autour de sa valeur moyenne. Si la valeur de l’actif s’écarte trop de sa moyenne (en baissant), l’investisseur risque de subir des pertes.
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Pour évaluer la volatilité historique d’un actif financier, on calcule un écart-type d’une série de prix ou de rendements. Un écart-type est une moyenne quadratique des écarts par rapport à la moyenne. N’ayez pas peur si vous butez sur cette phrase. Disons simplement que c’est une façon de calculer la dispersion autour de la moyenne. L’écart-type est symétrique par rapport à la moyenne et mesure aussi bien le gain que la perte possible.
▪ Le risque/rendement : une autre mesure relative qui découle de ce postulat
Une autre façon de mesurer le risque d’un actif est de pouvoir comparer celui-ci à son rendement. Les actifs financiers (actions, obligations…) et les portefeuilles ont des volatilités et des rendements différents.
A niveaux de risques équivalents, les actifs/portefeuilles peuvent procurer des rendements sensiblement différents. Il est donc utile de comparer les rendements ajustés au risque. Le ratio de Sharpe permet d’effectuer cette comparaison :
Ratio de Sharpe = (rendement de l’actif – taux à court terme sans risque)/volatilité de l’actif.
Le taux à court terme sans risque est le taux monétaire type Eonia ou Fed Funds, voire le rendement des bons du Trésor à trois mois, par exemple (type BTF en France ou Treasury Bills aux Etats-Unis).
Avec ces deux outils — ratio de Sharpe et écart type –, les professionnels comparent le rapport rendement/risque des actifs et optimisent la gestion de portefeuilles financiers.
▪ Les autres types de risque selon votre actif
– Portefeuille obligataire : la sensibilité
Oui, vous ne le saviez peut-être pas, mais une obligation a une sensibilité. Il s’agit de la variation de son prix à la suite d’une variation des taux d’intérêt. Cette sensibilité peut elle-même évoluer. La variation de la sensibilité à la suite d’une variation des taux d’intérêt est appelée convexité.
– Portefeuille actions : le bêta
Le risque d’un portefeuille actions se caractérise par le bêta, qui est la variation du prix d’un titre à la suite d’une variation de l’indice.
– Options : delta, gamma, véga
Une option est un produit dérivé qui s’appuie sur un sous-jacent : action, obligation, contrat à terme… Ces lettres grecques désignent respectivement la variation du prix de ces instruments à la suite d’une variation du sous-jacent de l’option, du delta du sous-jacent et de la volatilité du sous-jacent.
Cette approche mathématique présente deux inconvénients majeurs :
– on ne peut pas agréger les risques des différents produits ;
– on ne peut pas estimer la perte potentielle de l’investisseur en euro dans un laps de temps donné (un jour, un mois, un an).
Nous verrons la suite dès demain.
Première parution dans La Quotidienne de MoneyWeek le 07/07/2011.