Nos dirigeants jurent que les impôts n’augmenteront pas… avant l’élection présidentielle, en tout cas. D’ici là, rien ne les empêche d’essayer de grappiller des fonds ici et là – et pour y parvenir, tous les moyens sont bons.
Campagne électorale oblige, le président de la République et son ministre de l’Economie Bruno Le Maire ont répété en boucle que les impôts n’augmenteraient pas. Pour l’instant, les deux acolytes font vivre la fiction d’un remboursement par le seul effet de la croissance économique.
C’est évidemment un miroir aux alouettes. La France a perdu huit points de PIB en 2020 (7,9 selon l’Insee, mais c’est tout comme), sous l’effet des confinements, et devrait en regagner six en 2021.
Bruno Le Maire affirme que la France aurait alors retrouvé son niveau d’activité de 2019, ce qui est factuellement faux. Avant que notre pays ne retrouve un sentier de croissance capable de « rembourser la dette » sans diminution drastique des dépenses publiques ou sans augmentation massive des impôts, il se passera un temps égal au refroidissement du fût du canon…
D’ici là, l’inquisition fiscale commence pour traquer les « fraudeurs » et ramener le plus d’argent possible à l’Etat.
Bercy s’est lancé dans la collecte de données numériques, notamment sur les réseaux sociaux, pour mieux espionner les contribuables. Si vous déclarez un SMIC et que vous affichez votre Ferrari sur Facebook, vous vous exposez à un contrôle salé.
Les mêmes procédés sont utilisés par la sécurité sociale pour vérifier les situations individuelles. Inutile de dire que les images de Google Earth qui révèlent la moindre piscine à bulles dans le jardinet sont un régal pour le fisc.
D’autres réjouissances devraient venir. Le rapport Tirole-Blanchard propose notamment que les comptes des entreprises et des entrepreneurs soient analysés par une intelligence artificielle capable de repérer les comportements de fraudeurs. Par exemple, tous ceux qui déclareraient des revenus juste avant les seuils d’exonération de telle ou telle taxe seraient réputés fraudeurs et feraient l’objet d’un contrôle systématique.
La fiscalité des successions et des dividendes attaquée à l’été 2022
Dès que les élections seront passées, il n’en faut pas douter, c’est-à-dire dès l’été 2022, le gouvernement élu à ce moment-là décidera d’un grand plan d’augmentation des impôts pour remplir les caisses. Les victimes sont déjà connues et désignées.
Au premier chef, on y comptera les épargnants qui préparent une belle succession à leurs enfants, notamment par le biais de l’assurance-vie. L’ensemble des avantages concédés dans le cadre de ces dispositifs devrait être profondément revu, c’est-à-dire plus ou moins brutalement supprimé.
D’autres mesures suivront. Tout ce qui ressemble à un propriétaire, à un épargnant, à un entrepreneur, s’exposera au pire.
Là encore, le rapport Tirole-Blanchard a plaidé en faveur d’un relèvement de la fiscalité sur les dividendes pour l’aligner sur la fiscalité du travail. Nous avons tous compris ce que cela signifiait.
Le pire consiste à annuler les dettes des Etats à un horizon de cinq ans, ce qui, du même coup, détruirait une bonne part de la valeur de l’assurance-vie, largement investie dans des obligations d’Etat.
Quelle stratégie face à ces risques ?
On voit bien la tendance qui va s’amorcer dès cet automne, et qui devrait s’accélérer en France à l’été 2022.
D’une part, l’inflation sera poussée par les dépenses publiques pour éroder le poids réel des dettes contractées depuis des années. D’autre part, la caste bureaucratique n’aura aucun scrupule à piocher dans les poches des entrepreneurs pour sauver son train de vie.
Face à ces risques, il faut comprendre que la détention d’avoirs financiers va constituer une faiblesse grandissante, parce que ceux-ci seront autant de tentations pour le fisc.
La meilleure stratégie consiste donc à combattre toute forme de liquidité dans son patrimoine, et à immobiliser le plus possible ses titres et son épargne de précaution.