La Chronique Agora

L’inflation transitoire, c’est la grenouille qui s’habitue à l’eau chaude

inflation

Si les prix de l’énergie et les problèmes d’approvisionnement sont pointés du doigt en ce moment, il existe aussi des sources d’inflation qui n’ont rien de transitoire.

Le transitoire, c’est l’autre nom de la technique de la grenouille en train de bouillir !

C’est un choix délibéré de faire dériver les prix le plus possible et le plus longtemps possible, mais, pour cela il faut tromper le public, lui faire croire que ce n’est qu’un mauvais moment à passer, que tout va rentrer dans l’ordre.

L’inflation est annoncée comme temporaire pour inciter les peuples à la patience et à ne pas réagir à la montée de la température de l’eau chaude qui va faire s’évaporer leur pouvoir d’achat.

La secrétaire au Trésor US, Janet Yellen a répété lundi qu’elle considérait toujours que l’inflation est transitoire et que les prix de l’énergie vont se modérer dans les prochains mois. Comme si l’inflation actuelle n’était causée que par les prix du pétrole et par les difficultés d’approvisionnement.

L’inflation, c’est quand les firmes jugent qu’elles ne gagnent pas assez d’argent pour :

– payer leurs dettes,
– payer leurs actionnaires,
– payer leurs salariés,
– et, surtout, pour maintenir des cours de Bourse très élevés.

Les managers sont obligés de « livrer des résultats », comme on dit, afin de ne pas être virés et toucher des bonus.

Les marchés parient sur une inflation structurelle

C’est la politique monétaire qui permet cela, en ne fixant pas de limite à la solvabilisation des demandes de hausses de prix. L’inflation monétaire est la condition permissive de la dérive des prix des biens et services.

Les données récentes pour l’Europe ont montré que les prix ont augmenté de 4,1% en octobre par rapport à l’année précédente, avec une inflation sous-jacente atteignant 2,1%, un niveau jamais vu depuis près de deux décennies.

Ce chiffre, bien supérieur aux attentes des économistes, a conduit à de nouvelles ventes d’obligations souveraines de la région.

Il semble que les marchés ne soient plus sur la même longueur d’onde que Yellen, et de tous les autres décideurs politiques qui insistent également sur le fait que l’accélération des hausses de prix ne sera que temporaire.

[NDLR : Retrouvez toutes les analyses de Bruno Bertez sur son blog en cliquant ici.]

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