Nous vivons une époque de miracles, et les autorités économiques et monétaires ont bien l’intention de la prolonger aussi longtemps que possible. La hausse des prix pourrait leur mettre des bâtons dans les roues, cependant…
Oui, nous vivons une époque de miracles. La Bulle époque. La saison sotte…
… Qui devient simplement de plus en plus sotte.
Christine Lagarde, à la tête de la Banque centrale européenne (BCE), a annoncé qu’elle allait continuer à gonfler la masse monétaire de 17 Mds€ par semaine.
Selon elle, cela ajoutera 1,8% à la croissance européenne sur les deux prochaines années. En d’autres termes, d’une manière ou d’une autre, la fausse monnaie sera transformée en vraie richesse, comme par magie.
Comment Lagarde le sait-elle ?
Etrange vaudou
Est-ce une question sérieuse, cher lecteur ? Mme Lagarde n’en a pas la moindre idée, évidemment.
Au passage, si ses 17 Mds€ par semaine ajoutaient précisément 1,8% à l’économie, pourquoi ne pas imprimer 18 Mds€ et obtenir 1,9%, nous demandons-nous ? Ou 100 Mds€ ?
Apparemment, aucun des journalistes qui couvrent la BCE n’ont pensé à poser la question… de sorte que nous restons avec nos interrogations.
A quel étrange vaudou avons-nous affaire… pour que 17 milliards par semaine soit le nombre exact d’euros nécessaire pour augmenter le PIB de 1,8% ?
Une bonne affaire
Pendant ce temps, son homologue – et égal en folie – à la Fed, Jerome Powell, annonce qu’il va lui aussi continuer l’impression monétaire – au rythme de 30 Mds$ par semaine.
Son objectif est d’atteindre les 2% d’inflation – pas 2,1%, pas 1,9%. Il est convaincu que c’est là une sorte de chiffre sacré garantissant une croissance sans interruption et le plein emploi.
Ce que cela garantit en réalité, c’est une hausse des prix, comme nous le voyons sur le marché des actifs. Le S&P 500 vient d’atteindre un nouveau sommet historique, ainsi que le prix des maisons aux Etats-Unis.
La Fed rachète pour 40 Mds$ d’obligations hypothécaires tous les mois, faisant baisser les taux immobiliers jusqu’au point où l’on peut obtenir un prêt sur 15 ans à taux négatif.
C’est-à-dire que les intérêts seront inférieurs au taux actuel d’inflation des prix à la consommation.
Une bonne affaire ? Apparemment.
Elle deviendra probablement encore meilleure si l’inflation de demain rend les taux immobiliers encore plus négatifs…
Ventes en baisse
Le capitalisme ne fait jamais mouche du premier coup. Il se contente de renvoyer les balles étranges que les autorités lui envoient.
La lettre Stansberry’s Morning Market Update nous donne quelques nouvelles :
« Selon le Census Bureau US, les ventes de logements neufs ont chuté de 5,9% par rapport au mois précédent pour atteindre un taux annualisé de 769 000. Ce chiffre est inférieur aux estimations de l’industrie financière, qui tablait sur 817 000. Il s’agit également de la troisième baisse au cours des quatre derniers mois.
Les ventes de logements existants ont connu une évolution similaire. L’Association américaine des agents immobilier a fait état d’une baisse de 0,9%, passant de 5,85 millions de ventes en avril à 5,8 millions en mai. Toutefois, ce chiffre a dépassé les prévisions des analystes qui tablaient sur 5,73 millions de ventes de logements existants.
Pourtant, selon le Census Bureau, les prix sont en hausse de 23,6% sur un an. Les chiffres ont atteint un prix moyen record de 350 300 $ en mai. »
Voyons voir… Moins de maisons à vendre. Des prix en hausse. Inflation !