La Chronique Agora

L’inflation, l’avenir de l’or…

▪ Nous avons passé toute la journée d’hier à bringuebaler sur des pistes poussiéreuses, ayant quitté notre ranch pour nous rendre à un petit séminaire organisé par notre vieil ami Doug Casey.

L’un des principaux sujets : qu’est-ce qui attend les prix de l’or ?

Nous allons vous donner notre point de vue avec un peu d’avance. L’or semblait être parti pour grimper en flèche cette année. Mais dernièrement, il ressemblait plus à un moteur secondaire largué par une fusée, en train de retomber sur terre — en dépit des tensions politiques mondiales et des prétentions économiques de la Fed.

Nous ne savons pas pourquoi il a grimpé si rapidement, mais nous avons une idée de la raison pour laquelle il a chuté.

Pour commencer, les investisseurs n’ont pas tenu compte des tensions politiques. Qui se soucie vraiment que la Crimée fasse ou non partie de la Russie ? Personne, visiblement.

Ensuite, en ce qui concerne la Fed, qu’est-ce qui a changé ? Le tapering est toujours en vigueur. Mais la Fed se réserve le droit de le suspendre quand elle le souhaite.

Comme le dit Richard Duncan, "la forward guidance, c’est très bien, mais c’est la liquidité qui fait bouger les marchés". Or actuellement, la Fed fournit abondance de liquidité. Cette liquidité, cependant, va dans des actifs à risque, et non dans des actifs anti-risques. Les actions sont un actif à risque. Pas l’or.

La plupart des investisseurs sont relativement certains que la Fed de Yellen a les choses en main. Ils voient les actions grimper et se demandent : pourquoi s’inquiéter ?

Sans raisons de s’inquiéter et le souvenir d’un gain de 25% pour les valeurs US tout frais présent à leur esprit, pourquoi voudraient-ils acheter de l’or ?

Sans raisons de s’inquiéter et le souvenir d’un gain de 25% pour les valeurs US tout frais présent à leur esprit, pourquoi voudraient-ils acheter de l’or ?

▪ Ce qui agit vraiment sur le cours de l’or

L’inquiétude qui fait généralement le plus bouger l’or est l’inflation. C’est cette inquiétude qui l’a multiplié par 20 dans les années 70, quand l’inflation des prix à la consommation dépassait les 10%.

L’inflation des prix à la consommation n’est pas une chose dont les gens ne s’inquiètent pas actuellement. Pour une bonne raison. Comme vous le dirait n’importe quel professeur d’économie, l’IPC grimpe quand la quantité et la vélocité de la devise augmentent plus rapidement que la production de biens et de services. Le QE semble une grande augmentation de la masse monétaire… mais les banques ne prêtent pas assez et les ménages n’empruntent pas assez pour faire circuler le cash dans l’économie de consommation.

Parallèlement, le QE pèse sur les taux d’intérêt, ce qui encourage l’investissement et augmente la production de biens de consommation — aussi bien aux Etats-Unis que chez leurs principaux fournisseurs étrangers. Les services sont abondants eux aussi… à mesure que les personnes remplacées par les investissements sont contraintes de se reconvertir en voituriers et jardiniers.

Le revenu du ménage américain moyen est plus bas aujourd’hui qu’à la fin de la récession en 2009, de sorte que les gens ont moins d’argent à dépenser

Le revenu du ménage américain moyen est plus bas aujourd’hui qu’à la fin de la récession en 2009, de sorte que les gens ont moins d’argent à dépenser. Sous pression, ils sont aussi plus prudents dans leurs dépenses. Ce qui ralentit le rythme auquel les liquidités changent de mains, pesant plus encore sur les prix.

L’or doit bien voir tout ça. Il doit savoir que l’inflation des prix à la consommation n’est pas un problème. Il doit se réveiller le matin… vérifier le taux d’IPC… et se rendormir.

Le temps viendra, bien entendu, où il se lèvera et dansera la gigue. Mais pas pour l’instant. Voici ce qu’il faut attendre pour les quelques années qui viennent :

Une économie morose et paresseuse… accompagnée, peut-être, d’une petite réduction du QE ; l’or ne fera pas grand’chose.

Les actions chutent, provoquant un arrêt du tapering

Les actions hésitent… et chutent plus encore.

La Fed panique et met en place des manoeuvres plus agressives (un largage d’argent par hélicoptère ?).

L’or grimpe en flèche.

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