La Chronique Agora

« Super tempête » sur l’impression 3D

Par Josh Grasmick

▪ Selon une déclaration récente de Kenneth Wong, analyste chez Citi : « on prévoit aujourd’hui que l’impression 3D et les services qui y sont liés tripleront d’ici 2018 ».

Cette « super tempête » trouve son origine dans trois puissantes sources.

▪ Tempête n°1 : l’expiration de brevets clés ouvrent la voie vers un hypercapitalisme
La première chose qui devrait affoler votre radar d’investisseur est le nombre impressionnant de brevets clés arrivant à expiration en février 2014. Ces brevets clés sont liés à la technologie d’impression 3D arrivée à maturité.

Il existe plusieurs façons d’imprimer en 3D. La plupart des gens connaissent le FDM (fused deposition modeling : modelage par dépôt de matière en fusion). Le FDM fabrique des produits en 3D qui ressemblent beaucoup à des jouets. Comparé à d’autres formes d’impression tridimensionnelles — comme par exemple la fusion par faisceau d’électrons, la stéréolithographie ou le frittage sélectif par laser — le FDM est, en effet, un jeu d’enfant. C’est le dernier procédé que j’ai cité qui est le plus important : le frittage sélectif par laser (FSL).

Beaucoup de brevets de FSL ont été déposés dans les années 1980 par l’Université du Texas à Austin. Mis au point à l’origine par un étudiant, ces brevets FSL ont généré pendant plusieurs années pour l’Université du Texas des revenus pour propriété intellectuelle parmi les plus forts.

Le frittage sélectif par laser est exceptionnellement bon marché. En fait, sans les brevets et les droits d’utilisation, elle pourrait facilement devenir la méthode d’impression 3D la moins chère. En outre, cette méthode peut imprimer en haute résolution dans les trois dimensions à la fois. Les produits ainsi fabriqués peuvent être vendus quasi immédiatement comme des produits finis.

Alors qu’une série de brevets expirent en février 2014, la concurrence a toutes les raisons de valoriser les machines FSL. Les petites entreprises peuvent prendre de l’avance sur leur R&D en achetant leurs propres imprimantes avec un moindre coût, une meilleure qualité et un temps réduit. La même chose est arrivée lorsque les brevets clés ont expiré sur le FDM, plus primitif. Quelques années après l’expiration des brevets FDM, le prix de ces imprimantes ont chuté de plusieurs milliers de dollars à seulement 300 $.

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Je considère cette tempête comme une sorte « d’hypercapitalisme » sur le marché de l’impression 3D. En gros, l’expiration du brevet clé que j’ai mentionnée a cassé la barrière du prix, du temps et de la qualité.

C’est là juste la première tempête, prévue pour véritablement éclater en février. Mais il y a une deuxième tempête qui est déjà en place…

▪ Tempête n°2 : les logiciels intuitifs et les fax 3D établissent une réelle ergonomie
La deuxième grande raison pour laquelle le marché de l’impression 3D triplera au cours des cinq prochaines années est la venue d’ateliers logiciel intuitifs plus récents.

Lorsque je dis « intuitif », je fais référence à cette même qualité qui a rendu l’iPad et d’autres tablettes tactiles si populaires. Par exemple, l’iPad n’a pas besoin d’être vendu avec un manuel d’instruction pour comprendre comment l’utiliser. C’est la même chose pour les conceptions assistées par ordinateur (CAO) des imprimantes 3D.

En plus des ateliers de conception intuitifs et mains libres, on assiste également à l’explosion de logiciels qui s’y connectent et qui facilitent le scannage et le fax 3D. Cette copie 3D réduit la courbe d’apprentissage et le temps nécessaire pour concevoir vos propres produits.

A ce rythme, vous serez finalement capable de prendre une photo d’un objet avec votre téléphone pour immédiatement l’imprimer ailleurs — d’où la venue du fax 3D.

Comment la propriété intellectuelle survivra-t-elle avec ce genre de technologie, c’est un autre problème. Une chose est certaine en tout cas…

Le logiciel intuitif détruit une autre barrière empêchant une large adoption de l’impression 3D : la difficulté d’utilisation.

▪ Tempête numéro 3 : Le JOBS Act ou le crowdfunding (financement participatif) de capitaux privés poussé à l’extrême
Dans l’ancien temps, les moyens de production étaient limités aux élites : les Carnegie, Rockefeller et J.P. Morgan de la terre. Comme le disait Karl Marx, la classe qui possède les moyens de production est celle qui domine…

Marx avait raison. Les inventeurs ont fait faillite en fabricant un prototype, en attendant de pouvoir déposer des brevets et après cela, ils avaient besoin d’une usine. Ne pouvant faire de la production de masse dans leur propre atelier, ils devaient donc louer leurs inventions à un industriel. C’était non seulement difficile et en plus cela les obligeait à perdre le contrôle de leurs inventions.

Aujourd’hui, avec la montée du crowdfunding de capitaux privés, n’importe quel inventeur peut devenir entrepreneur.

Pourquoi ?

Parce que ce pouvoir, les moyens de production, n’est plus limité à une certaine classe. Il est aujourd’hui accessible pour n’importe qui possédant un ordinateur et une imprimante 3D. Déjà, les sites de crowdfunding ont explosé avec des idées pour l’industrie de l’impression 3D.

Le JOBs Act, qui devrait prendre effet dans quelques mois, aidera à détruire une troisième barrière vers une large adoption de l’impression 3D : la barrière du financement.

En résumé, la super tempête pour les investisseurs dans l’impression 3D détruit trois barrières : la barrière du coût (qualité et temps), la barrière de l’ergonomie et la barrière du financement.

La première de ces barrières sera détruite en février 2014. La deuxième est déjà bien vacillante mais perdurera tant que l’industrie résiste. Quant à la troisième… eh bien, entre les mains du gouvernement, on n’est jamais sûr de rien. Mais la troisième barrière devrait tomber dans les mois à venir.

C’est en ce moment qu’il faut investir dans l’impression. Nous vous tiendrons au courant des prévisions de la super tempête dans les mois prochains, à mesure que se dérouleront les événements.

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