▪ La Grèce, toujours la Grèce. Le pays reste au centre des préoccupations européennes.
« Pourquoi ? Les discours sont les mêmes et, d’un sommet de la dernière chance à l’autre, les mesures prises ne sont pas si révolutionnaires », me direz-vous. Vous avez raison, cher lecteur.
En fait, il s’agit tout simplement là d’une sorte test grandeur nature. Car oui, on ne le sait que trop, d’autres pays européens pourraient suivre la Grèce sur les chemins du défaut de paiement. Je pense particulièrement au Portugal et à l’Espagne…
Voilà pourquoi nous nous efforçons de maintenir le pays sous perfusion. Pourtant est-ce bien raisonnable ? Le défaut de la Grèce est certainement déjà pricé et Standard & Poor’s l’a déjà déclarée en « défaut de paiement sélectif » — c’est-à-dire un cran au-dessus de la faillite. Mais, mais, mais… l’Europe persiste à se bercer d’illusions. Nous attendons donc. Nous continuons à attendre et chaque jour le pays s’enfonce un peu plus. Nous attendons notamment la prochaine échéance du 20 mars, date à laquelle la Grèce doit rembourser 14,5 milliards d’euros…
▪ Et en France, pendant ce temps…
François Hollande souhaite taxer les hauts revenus — ceux de plus d’un million d’euros — à 75%. Qu’en dire ? En tant qu’ancien gestionnaire de patrimoine, mon point de vue est clair.
__________________________
L’Etat-Providence a signé son propre arrêt de mort ! A présent, c’est chacun pour soi
Mais dans cette nouvelle donne, une poignée de Français pourrait être jusqu’à quatre fois plus riche d’ici deux ans.
Comment en faire partie ? Il suffit de suivre le guide…
__________________________
Cette proposition est tout sauf productive. Ce genre d’impôt est dangereux car il pousse nos hauts contribuables et autres forces créatrices de notre pays à émigrer sous des cieux fiscaux plus cléments.
Et tout cela pour quoi ? Les calculs ont montré que cette mesure toucherait environ 5 000 « privilégiés » et permettrait à l’Etat d’engranger 150 à 250 millions d’euros. La belle affaire !
Oublierait-on que notre déficit budgétaire est de quasiment 100 milliards d’euros ?
Ce n’est pas cette somme dérisoire qui va rembourser les erreurs budgétaires de nos gouvernements depuis trente ans. Surtout que, si vous avez bien suivi mon raisonnement, ces « privilégiés », stars du cinéma, footballeurs, chirurgiens esthétiques et j’en passe, seront déjà en Suisse, en Belgique ou à Londres avant que la mesure ne passe.
Pour le redire autrement, ce type de message n’incite qu’à la fuite des élites, des entreprises internationales et concourt à un appauvrissement général.
Il faut être conscient d’une chose. Dans la situation où se trouvent notre pays et globalement la zone européenne, les impôts vont monter. C’est inéluctable. Mais la suppression de niches fiscales serait par exemple beaucoup plus rentable que ce type de mesures purement démagogiques qui ne rapportent littéralement rien. De là à demander que toute la fiscalité soit remise à plat de manière beaucoup plus stable et saine…
Il est urgent de comprendre qu’il ne faut pas faire fuir nos hauts revenus qui sont en général des entrepreneurs qui consomment et créent de la richesse. Nous sortirons de la situation de crise dans laquelle nous sommes grâce à l’investissement de chefs d’entreprises innovants qui permettront de relancer le marché de l’emploi.
Première parution dans Protection & Rendements du 08/03/2012.