Certains vont fêter demain leur jour de libération fiscale. Félicitation à ces affranchis de l’impôt. Pour les autres esclaves, il faudra attendre un peu.
Demain le 29 juillet sera peut-être votre « jour de libération fiscale ».
L’Institut Molinari est l’auteur de ce concept bien parlant et le cabinet Ernst & Young effectue chaque année les calculs qui concerne le salarié moyen. A partir du 29 juillet, en France, ce salarié moyen ne travaille plus que pour lui-même.
« Le salarié moyen français est en théorie parmi les mieux payés avec 56 499 € (6ème rang de l’UE), mais il est si fiscalisé (57,41% de charges et impôt sur son salaire complet, 1er rang de l’UE), qu’il ne lui reste que 24 062 € en pouvoir d’achat réel. »
Précisons que 56 499 € est ce que paie l’employeur du salarié moyen, la distinction entre charges sociales patronales et salariales étant totalement artificielle et ne servant qu’à brouiller les perceptions.
Bien entendu, les étatistes nous rétorquent que nous en avons pour notre argent et que la France est un pays où il fait très bon vivre.
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Cette année, l’Institut Molinari a donc croisé ses statistiques avec des travaux de référence d’organismes internationaux dans le domaine du développement humain et du bien-être.
La France, première de l’Union européenne pour les impôts est classée :
- 8ème de l’UE dans la dernière livraison de l’Indice de développement humain des Nations unies.
- 11ème de l’UE dans la dernière livraison de Better Life de l’OCDE (22 pays de l’UE notés).
La qualité de vie semble significativement meilleure dans plusieurs pays taxant moins tels que l’Allemagne, le Danemark, la Finlande, les Pays-Bas ou la Suède.
Vous pouvez télécharger l’intégrale de l’étude ici.
C’est pire que ce que vous pensez
Évidemment, la notion statistique d’individu moyen a ses limites.
Le jour de libération fiscale de l’individu supra-moyen est beaucoup plus tardif. Ceux qui redoutent la tombée automnale des feuilles d’impôt le savent bien.
[NDLR : A ce propos, les taxes foncières, qui font partie des feuilles fiscales de l’automne, sont truffées d’erreur. Découvrez comment les faire rectifier et engranger des économies substantielles pour les années à venir. Tout est expliqué ici.]
En revanche, si vous êtes fonctionnaire international soumis au régime de la convention de Vienne, vous ne payez aucun impôt et vous regardez avec indifférence esclaves et affranchis s’agiter.
En réalité, la pratique fiscale française – selon laquelle une minorité paye toujours plus – est anti-démocratique. De moins en moins de gens payent de plus en plus d’impôts divers. Ainsi moins d’un foyer sur deux (46,5%) paye l’impôt sur le revenu. La complexité permet de tout brouiller, ce qui explique pourquoi les réformes fiscales s’enlisent et la pression augmente inexorablement.
Étrangement, le principe très simple de la « flat tax » – pourcentage identique pour chacun taxant tous les revenus – est vu comme injuste dans un pays pourtant passionné d’égalité.
Mais toutes les « inégalités » sont-elles injustes ? Les lois ne sont-elles pas faites pour corriger les « inégalités injustes » ? A talent égal, celui qui travaille le plus n’aurait-il pas le droit de conserver plus ?
Quand le cauchemar devient réalité
Dans la jungle fiscale française, prédateurs et parasitocrates règnent en maîtres et n’ont cure de ces questions. Toute contribution se jauge à l’aune des revenus des contribuables et non pas en fonction de la nécessité ou du bien-fondé des dépenses publiques. Toute campagne électorale est une chasse aux voix selon un principe malsain d’exonération – taxation. « Je fais des cadeaux aux gentils (qui votent pour moi) et je punis les méchants (qui ne votent pas pour moi) ».
En poussant aux limites, nous nous dirigeons vers une société sans cash où vous tendrez le bras à votre boulangère qui vous prélèvera le prix que vous paierez votre baguette, prix variable selon vos revenus. Sur vos 1,35 € de baguette (ou 3,68 € si votre « tranche marginale » l’indique), la boulangère ne verra venir dans son propre tiroir-caisse électronique que la part que Bercy jugera utile, le reste de la transaction alimentant les caisses de l’état.
J’exagère ? Pas du tout ! Techniquement, c’est déjà fait.
Le Figaro du 26 juillet :
« L’entreprise américaine Three Square Market, spécialisée dans les logiciels de distributeurs automatiques, va proposer à ses employés la possibilité de se faire implanter une puce électronique dans la main. […]
La technologie employée par la firme américaine est similaire à celle utilisée pour les cartes de paiement sans contact ou l’identification des animaux de compagnie. Ainsi, pour franchir les portes de cette entreprise, située dans le Wisconsin, se connecter à leur poste de travail, utiliser la photocopieuse ou payer à la cafétéria, les employés n’auront plus qu’à tendre le bras.
Sur les 85 employés de l’entreprise, une cinquantaine a déjà accepté l’expérience, a expliqué le vice-président des ventes, Tony Danna. Les puces électroniques, fabriquées par la compagnie suédoise BioHax International, seront implantées dans la main des employés volontaires le 1er août prochain. L’incision se fera entre le pouce et l’index, à l’aide d’une sorte de seringue.
Pour effectuer un paiement, le principe est simple. L’employé scanne son produit. L’appareil lui demande ensuite de présenter son moyen de paiement. Il peut alors tendre la main et, comme avec un téléphone portable ou une carte bancaire bénéficiant du paiement sans contact, payer son produit. Outre le remplacement des moyens de paiement traditionnels, la puce électronique fera également office de badge.
[…]Todd Westby, le directeur de Three Square Market, a affirmé que l’implantation de puces électroniques sous la peau humaine était ‘la prochaine grande avancée inévitable qui se produira’ et a ajouté que lui et son entreprise ‘voulaient en faire partie’. […] Il promet que l’implantation se fera uniquement sur la base du volontariat. »
Le plus effrayant dans cette histoire ? 50 sur 85 personnes ont accepté…
Il ne restera plus qu’à introduire votre tranche marginale d’imposition dans le calcul effectué avec la puce. Mais rassurez-vous, l’égalité sera bien respectée, la boulangère aussi aura son marqueur électronique !
Vous pourrez-même connaître votre jour de libération fiscale bien à vous. A moins que… au-delà d’une certaine date, on ne vous laissera pas accéder à cette donnée confidentielle vous concernant. Car l’Etat – qui ne veut que votre bien – souhaitera vous protéger contre vos tentations suicidaires.