La Chronique Agora

Immobilier : logement ou investissement ?

immobilier

L’immobilier ne représente pas la même chose pour tout le monde. L’industrie financière en fait un instrument de spéculation… mais pour M. et Mme Tout-le-Monde, c’est un endroit où vivre – et une source de dépenses considérables.

Pour une société d’investissement comme Blackstone, avec ses 619 Mds$ d’actifs – dont les 17 000 unités de logement récemment acquise à Home Partners of America – une maison n’est qu’un actif de plus à jouer, « shorter », hypothéquer et ainsi de suite.

Pour la plupart des gens, cependant, une maison est un endroit où vivre. Il faut payer crédit ou loyer, mais aussi l’entretien et les factures.

Les familles dépensent en général environ un tiers de leurs revenus pour le logement. Par conséquent, lorsque les prix de l’immobilier augmentent, l’inflation envahit sérieusement les budgets des ménages.

A présent – comme l’armée américaine traversant le pont de Remagen en 1945 – l’inflation envahit le marché immobilier pour établir un avant-poste dans l’économie de consommation.

Soutien démesuré

Business Insider explique comment le pont a été capturé :

« L’arrivée de la pandémie de coronavirus – et ses importantes conséquences économiques – ont poussé la banque centrale [américaine] à utiliser son outil le plus puissant et à mettre son taux de référence proche de zéro.

Désirant aider plus encore les marchés financiers, la Fed a également commencé à racheter 120 Mds$ d’actifs par mois, dont 40 Mds$ de MBS [titres adossés aux prêts hypothécaires].

Ce genre de soutien démesuré n’est pas nouveau. La Fed avait déjà lutté contre des récessions avec des baisses de taux et des rachats d’actifs en urgence. Mais là où le marché immobilier était un champ de ruines durant la Grande récession, les actions de la Fed en ont fait un bénéficiaire inattendu durant la baisse liée au Covid-19.

Les baisses de taux ont entraîné les taux hypothécaires à des planchers historiques, et les rachats d’actifs ont stimulé le marché plus encore. Les ventes se sont envolées tout au long de 2020, les Américains fuyant les villes et capitalisant sur des coûts d’emprunt très bas.

Ensuite, cependant, l’offre a dégringolé à des plus bas records, et une demande demeurant élevée a poussé les prix à augmenter à une vitesse record. D’autres indicateurs montraient les chiffres les plus brûlants enregistrés depuis la bulle du milieu des années 2000, menant certains à se demander pendant combien de temps encore le marché peut grimper avant que les prix des maisons ne puissent simplement plus être abordables – et ce que la Fed fera à ce propos. »

Prêt à rendre les armes ?

L’inflation s’est frayé de force un chemin depuis les « canyons » de Wall Street jusque dans les banlieues aisées des Etats-Unis… où elle stimule les prix des maisons à un rythme sans précédent.

Mais attendez… la Fed pourrait sortir l’artillerie lourde – les hausses de taux – à tout instant. Par ailleurs, les prix du bois chutent… ils sont en baisse de plus de 40% en juin.

Cela signifie-t-il que l’inflation est déjà battue, comme le dit Paul Krugman ?

Ou bien tremble-t-elle dans ses bottes en voyant ses opposants : Jerome Powell et Janet Yellen… des durs, à n’en pas douter ?

L’inflation est-elle prête à rendre son glaive, comme Vercingétorix à Alésia… et à rentrer chez elle ?…

Qu’en pensez-vous, cher lecteur ?

Recevez la Chronique Agora directement dans votre boîte mail

Quitter la version mobile