La Chronique Agora

Ils ont tort. Nous avons raison

** Ils ont tort. Nous avons raison.

* Voilà que le Wall Street Journal annonce que "la reprise est probable pour le second semestre".

* Et Goldman Sachs de prévoir un rebond boursier similaire à celui de 1982.

* Qui sommes-nous pour dire qu’ils ont tort ?

* Eh bien… nous sommes La Chronique Agora, voilà. Et nous le disons : ils ont tort.

* Cette "récession" est déjà la deuxième plus longue depuis la première partie de la Grande Dépression. Le ralentissement, au début des années 30, a duré 43 mois. Le ralentissement actuel est désormais à 19 mois — officiellement — ce qui le rend plus long que tout autre depuis la Grande Dépression.

* Est-ce terminé ? Est-ce que ça s’en va ? Est-ce tout ?

* Non. Non. Non.

* Les choses suivent simplement le cours prévu… dans une "dépression structurelle qui va en s’aggravant", comme le dit John Williams.

* Oui, il utilise aussi le mot en "D". Parce que c’est bien un "D". Pas un "R".

* C’est une dépression parce qu’elle requiert des changements structurels majeurs. Une récession ne nécessite que du temps — et encore, pas beaucoup… simplement quelques mois pour éliminer les inventaires. Mais une dépression prend beaucoup plus longtemps… parce qu’il s’agit de restructurer les secteurs et assainir les bilans. Les dettes doivent être remboursées — ou disparaître grâce à l’inflation. Les entreprises doivent rediriger leurs efforts vers une activité plus profitable.

* Aux Etats-Unis, tant l’augmentation du chômage que le ralentissement de la production industrielle sont pires qu’à tout autre moment depuis 1945. Quant aux ventes de détail et aux mises en construction immobilières, les chiffres n’ont jamais été si mauvais depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale.

* Les statistiques nous disent qu’il se passe quelque chose d’important. Mais quelle est la clé pour comprendre de quoi il s’agit ? Et comment y remédier ?

* La clé, c’est de comprendre que nous vivons une dépression structurelle majeure. Elle ne peut être guérie par des stimulants supplémentaires, parce que ce sont précisément les stimulants qui l’ont provoquée.

* Cette fois-ci, il nous faut un vrai remède… des faillites, des remboursements, de la déflation, des défauts de paiement… et peut-être, en fin de compte, de l’hyperinflation.

* Aucune de ces choses n’arrive facilement ou rapidement. Les entreprises ne veulent pas faire faillite. Les ménages ne veulent pas vendre leurs maisons. Par conséquent, si les autorités leur envoient une bouée, elles s’y cramponnent. Et plus elles tiennent, plus il faut du temps pour effectuer les changements structurels dont a besoin l’économie.

* La période moyenne de chômage est désormais la plus longue depuis 1948. Et la dette de consommation, qui n’était qu’à 12% en 1982, représente désormais 18% du PIB américain. "Avec ce genre de dette, il est hors de question que les autorités mettent en place une politique monétaire plus stricte", déclarait Marc Faber dans son intervention à Vancouver. Attendez-vous plutôt à des politiques monétaires plus souples… et encore plus souples.

** Nous avons appris — était-ce hier ? — que les autorités ont mobilisé une somme se montant à plus de 150% du PIB américain pour renflouer Wall Street — 23 000 milliards de dollars. Pas étonnant que Goldman annonce des primes records !

* "Nous devons dépenser de l’argent pour ne pas faire faillite", déclarait Joe Biden, un homme qui n’aurait pas pied dans une baignoire.

* Mais lorsque vous avez de telles sommes pour couvrir vos erreurs… allez-vous vraiment restructurer en profondeur ? Guère probable.

* "Wall Street n’a rien appris", titrait Forbes en soulignant l’essentiel.

* Les autorités croient toujours aux stimulants. Et Wall Street continue de sourire et d’accepter. Voilà pourquoi la reprise est encore loin. Aujourd’hui, les autorités ont le contrôle de l’argent… et des secteurs clés — dont l’automobile, la banque, l’assurance… et bientôt, les soins de santé. Elles vont bloquer l’innovation. Elles étaieront les institutions affaiblies. Elles fourniront de plus en plus de stimulants.

* Les analystes et les stratèges sont de plus en plus nombreux à réclamer un nouveau plan de relance. Parce que le plan de relance actuel n’a pas fonctionné. Pourquoi pas ? Eh bien, parce qu’il était insuffisant… ou mal employé, disent les économistes. Quoi qu’il en soit, la solution n’est pas difficile à trouver. Même Nouriel Roubini déclare qu’il faut "plus de stimulants".

* Et c’est bien ce que nous aurons… avec une économie qui s’effondre… un dollar qui décline… et plus encore !

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