Un pays ne peut pas devenir riche simplement parce qu’il dispose d’importantes réserves de ressources naturelles. Un autre facteur importe bien plus.
Nous pourrions évoquer de nombreux autres exemples que ceux que nous avons cité hier, mais il semble suffisamment clair que ressources naturelles et richesse ne vont pas de pair, malgré la confusion profondément ancrée qui existe entre les deux.
Cette confusion contribue au maintien dans la pauvreté des pays riches en ressources naturelles. La plupart des pays sous-développés à travers le monde disposent en effet de grandes quantités de ces ressources. Etre richement doté en ressources naturelles n’est pas corrélé à un niveau plus élevé de croissance économique, de niveau de vie ou de progrès social. C’est plutôt le contraire dans la plupart des cas ; c’est un phénomène connu sous le nom de « malédiction des ressources naturelles ».
Bien sûr, il peut être extrêmement bénéfique de disposer de ressources naturelles abondantes, mais elles ne sont qu’une source de richesse potentielle, et non une richesse en elles-mêmes. Une matière première peut avoir beaucoup de valeur aujourd’hui et ne plus en avoir dans 10 ans, 25 ans ou plus.
De multiples sources de richesse
Même si on pouvait être certain qu’une matière première donnée restera toujours rare, convoitée et lucrative (comme le Vibranium dans le royaume imaginaire de Wakanda de l’univers Marvel), il serait tout de même imprudent de baser toute son économie autour de cette ressource. Un tel modèle conduit à une économie non diversifiée, non compétitive et fortement dépendante des importations étrangères pour fonctionner. Il serait donc également particulièrement vulnérable aux chocs économiques externes.
Un autre exemple que nous pouvons citer est l’URSS. C’était le plus grand pays qui ait jamais existé par sa superficie. Grâce à ce territoire immensément vaste, le gouvernement soviétique avait accès en abondance à presque tous les minerais, matières premières et ressources naturelles auxquelles on pouvait penser. Toutes ces ressources appartenaient et étaient exploitées par le gouvernement pour le « bien » du peuple. Nous savons tous à quel point cette expérience a mal tourné.
Les cas de la Norvège et de Dubaï sont également révélateurs. Ces deux nations, bien que richement dotés en ressources naturelles, en l’occurrence chacun en pétrole et en gaz, ne sont pas devenus prospères grâce principalement à ces ressources, mais plutôt en large mesure parce qu’elles ont adopté un système économique capitaliste de marché libre, en dépit des ressources naturelles à leur disposition, qui n’ont joué qu’un rôle secondaire dans leur développement économique.
La preuve est claire et irréfutable : peu importe le nombre et la quantité de ressources naturelles dont dispose un pays ; sans une dose suffisante de marché libre, de libre entreprise, de propriété privée et de libre-échange, une société est condamnée à rester sous-développée et miséreuse.
La transformation économique de la Chine communiste confirme une fois de plus cet état de fait. Le marché (libre), et non l’Etat ou les ressources naturelles, est le seul véritable moteur de la croissance économique, du progrès social et donc de l’amélioration des conditions de vie. Malheureusement, cette leçon simple reste largement ignorée.
Comment atteindre la prospérité ?
La pauvreté, c’est la privation de biens et de services essentiels à l’alimentation, au bien-être et à la dignité de l’homme, à savoir le logement, l’habillement, des services de santé de qualité, l’éducation, l’assainissement, l’eau potable, l’énergie, etc. à l’opposé d’une telle privation, l’abondance de biens et de services. En termes socio-économiques, il s’agit de la quantité et de la qualité des biens et services auxquels les gens peuvent accéder. Le rôle d’un gouvernement au service de sa population est de maximiser la disponibilité des biens et services disponibles pour les individus et les familles.
Vivre dans la pauvreté, c’est être privé des biens et services essentiels pour se nourrir, assurer son bien-être et vivre dignement, à savoir le logement, l’habillement, les soins de santé, l’éducation, l’hygiène, l’eau potable, l’énergie, etc.
La richesse, bien entendu, est à l’opposé d’une telle situation de privation, elle se définit comme l’abondance de biens et de services. En termes socio-économiques, elle se mesure par la quantité et de la qualité des biens et services auxquels la population a accès. Le rôle d’un gouvernement au service de son peuple est de s’assurer que les individus et les familles aient accès à la plus grande abondance possible de biens et de services.
Il est crucial de comprendre que ni la monnaie ni les ressources naturelles ne constituent des richesses, en particulier lorsqu’il est question d’élaborer les politiques publiques. Dans notre monde dirigé par une technocratie, la plupart des politiciens et des bureaucrates n’ont pas encore compris ce concept fondamental. Confondre la richesse avec la monnaie et les ressources naturelles conduit à des politiques mal avisées aux conséquences désastreuses.
Une société n’a pas nécessairement besoin de ressources naturelles pour se développer et atteindre la prospérité. En revanche, avec ou sans ressources naturelles, une société a nécessairement besoin d’un système économique et monétaire solide pour devenir prospère et le rester. Un système économique plus solide permet d’augmenter la quantité et la qualité des biens et services disponibles pour la population tout en réduisant régulièrement le niveau général des prix, permettant ainsi d’élever le niveau de vie de la population dans son ensemble et de renforcer la cohésion et l’harmonie sociale.
L’intelligence humaine constitue en réalité la ressource naturelle de loin la plus importante et la plus précieuse pour créer de la richesse et donner naissance à l’abondance. Pas le pétrole et le gaz. Pas les métaux précieux, et pas même le Vibranium de Wakanda. Au lieu de cela, il faut laisser l’esprit humain opérer dans une économie libre.
Article traduit avec l’autorisation du Mises Institute. Original en anglais ici.