La Chronique Agora

Gros oeuvre

** Votre correspondante se lance dans le gros œuvre.

Non, il ne s’agit pas de racheter et rénover un château en ruines quelque part au fin fond d’une province française — je laisse de bon coeur ce genre d’aventure à Bill Bonner… — mais de traduire un livre.

Et pas n’importe quel livre, puisqu’il traite ni plus ni moins que de la chute du dollar ; pas seulement d’une baisse temporaire du billet vert, mais bel et bien de l’effondrement complet de l’étalon-dollar… et de tout le système économique sur lequel il est basé.

Ne vous y trompez pas : c’est bien ce à quoi nous sommes en train d’assister. Le dollar a atteint de nouveaux plus bas cette semaine face à l’euro, entre mauvaises statistiques US d’un côté de l’Atlantique et BCE intransigeante de l’autre. Et la Fed ne va pas pouvoir (ni vouloir ?) venir au secours de sa devise, coincée qu’elle est entre inflation galopante et déflation imminente.

Bill nous expliquait le problème très clairement mercredi dernier : "le problème qui semble nous arriver est connu sous le nom de ‘stagflation’. Les prix grimpent, mais il en va de même pour le chômage", disait-il. "Ce n’est pas ce qui était censé arriver. L’inflation était censée pousser les consommateurs à dépenser de l’argent et les entreprises à embaucher. Mais les gens finissent par comprendre le truc. Ils se débarrassent rapidement de leur argent… et les prix grimpent effectivement. Cependant, ils réalisent aussi que ce n’est pas un vrai boom… mais un boom bidon. Les entreprises ne se développent donc pas… n’embauchent pas… et ne gagnent pas plus d’argent. Elles augmentent les prix, mais leurs coûts grimpent aussi".

"Malgré tout, le terme ‘stagflation’ rassure les gens", continuait-il. "Ceux qui ont plus de 40 ans se souviennent de la stagflation des années Nixon. Rétrospectivement, ce n’était pas si épouvantable. Mais là aussi, nous sommes d’un autre avis que la plupart des observateurs. Ce n’était pas si épouvantable à l’époque parce que l’économie américaine était bien plus forte — assez forte pour avaler l’amère pilule de Paul Volcker… et survivre. Cette fois-ci, les autorités financières n’ouvrent même pas l’armoire à pharmacie. Elles ont peur que le patient ne supporte pas le traitement. Au lieu de ça, elles administrent l’élixir même qui a mis l’économie dans le pétrin — plus de cash et de crédit".

Le patient dollar est condamné… tandis que les investisseurs se ruent vers la sortie, cherchant refuge dans d’autres secteurs — matières premières en tête : "[elles] font l’objet d’une spéculation effrénée", analysait Simone Wapler dans Vos Finances – La Lettre du Patrimoine. "L’indice RICI [a pris] +3,3% en euros sur 15 jours et +10% en un mois. L’indice RICI qui rassemble les 36 matières premières les plus échangées dans le monde. Les investisseurs se rabattent désespérément sur les actifs qui leur semblent les plus sûrs, pétrole en tête. En conclusion, les marchés actions n’ont pas fini leur purge. L’inquiétude ronge et l’or a de beaux jours devant lui".

L’or figure d’ailleurs en bonne place dans l’ouvrage sur lequel je suis en train de travailler — parce qu’il ne se contente pas de disserter sur l’effritement du dollar… il montre également comment vous en protéger.

J’ai failli oublier le plus important : ce livre a été écrit par notre collègue Addison Wiggin, qui a déjà collaboré aux deux précédents ouvrages de Bill Bonner, L’inéluctable faillite de l’économie américaine et L’empire des dettes.

Pour l’instant, il est donc en phase de traduction — mais restez à l’écoute : je vous tiendrai au courant de l’avancement des travaux… et dès qu’il sera imprimé et disponible, nous ne manquerons pas de vous le faire savoir !

Recevez la Chronique Agora directement dans votre boîte mail

Quitter la version mobile