La Chronique Agora

« C’est de la psychologie »

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Greenspan, l’insider, le roi des banquiers centraux, le créateur de la plus grosse bulle financière de tous les temps, a parlé.

Mes collègues et moi-même restons perplexes. « Mes collègues », comme je l’écrivais hier, sont les analystes, économistes, chercheurs des différents bureaux d’Agora internationaux. Nous avons donc tenté de faire parler le Docteur Greenspan, de distinguer le bon Dr Jekyll du vilain Mr Hyde.

Disons-le tout net : nous n’avons eu droit ni à un grand moment de vérité, ni à un grand moment de mensonge mais à un grand moment de langue de bois.

Lorsqu’un expert de la langue de bois, bilingue depuis plus de soixante ans, s’exprime… il faut décoder. C’est ce qui nous prendra le plus de temps et c’est ce que nous ferons demain. Ce qu’un homme ne dit pas, les questions qu’il esquive, sont riches d’enseignements. Le vide se remplira, nous sommes confiants.

« Pas de substitut à la prospérité »

L’Engineers Club est un des bâtiments remarquables de l’architecture de Baltimore – qui fut un temps la ville la plus importante des Etats du Sud. Farine, céréales, tabac, charbon, chemin de fer et port en firent une cité prospère. Les salles lambrissées de l’Engineers Club, illuminées de lustres en cristal, ont abrité les discussions techniques des spécialistes des machines à vapeur et des cycles de Rankine. Elles accueillent ces jours-ci nos palabres sur les cycles économiques et monétaires.

Baltimore, victime de la bulle ferroviaire, encaissa mal la Grande dépression. L’activité portuaire déclina. Il reste à la ville de beaux spécimens architecturaux du XIXème siècle, témoins d’une prospérité évaporée.

« Il n’y a pas de substitut à la prospérité » (there is no substitute to prosperity), a sagement énoncé Alan Greenspan qui a tout fait, cependant, pour que l’inverse soit cru.

Alan Greenspan fut plus disert sur l’euro – qui n’était pas de sa responsabilité – que sur le dollar dont il était la nounou.

Preuve que notre homme continue à suivre de près l’actualité monétaire, il connaît de mémoire les chiffres accablants de TARGET (Trans-European Automated Real-time Gross settlement Express Transfer system). Il s’agit d’un obscur système de comptabilité entre les pays de l’Eurozone. Quatre pays sont créditeurs au sein de TARGET : l’Allemagne, les Pays-Bas, le Luxembourg et la Finlande. Sept pays sont débiteurs : France, Belgique, Portugal, Grèce, Irlande, Espagne et Italie. Voyez ce bilan comme des Mercedes, des BMW, des machines-outils, des produits chimiques etc. achetés en euros au fil des années mais qui n’ont toujours pas été réglés.


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« La Grèce, l’Italie,… quelque chose devra se produire » (Greece, Italy,… something has to happen) a avoué Greenspan.

Quelque chose, mais quoi, où et quand ? Comment l’ardoise sera-t-elle effacée, par quelle éponge monétaire, l’inflation ou la déflation ? Qui osera prendre la décision ?

« Les gens sont prêts à accepter de la monnaie sans valeur en échange de marchandises (…) C’est de la psychologie » esquive à juste titre Greenspan. Jusqu’au moment fatidique où ils refuseront cette même monnaie qu’ils acceptaient hier encore.

« La question des réfugiés a été un problème crucial, notamment en Allemagne »

Lorsque Simone Wapler s’est rendue à Berlin, elle a rencontré et interviewé des gens ordinaires, comme vous et moi, pour savoir ce qu’ils pensaient de l’euro et de l’Union Européenne.

Voici ce que Jörg B., un jeune cadre croisé près de la Porte de Brandenbourg lui a expliqué :

« Tant de choses se sont mal passées au cours des dernières années que je pense que de nombreux citoyens allemands ont perdu confiance en l’euro. Je pense que l’euro sera un thème clé lors des élections de l’an prochain… Il aura en tous cas une influence sur les élections en Allemagne.

Je pense que les Allemands ont plusieurs problèmes avec l’U.E… la question des réfugiés a été un problème crucial, notamment en Allemagne. Elle a remis en question la relation de confiance entre les Allemands et l’Union Européenne, et plus particulièrement avec nos voisins, qui ne nous ont pas beaucoup soutenus de ce point de vue. »

C’est une des raisons pour lesquelles Simone pense qu’il y a un réel risque de dislocation de la Zone euro. Pour connaitre toutes ses raisons, et surtout appliquer les 6 mesures d’urgence que vous devez prendre MAINTENANT pour protéger votre argent. Ecoutez et regardez son interview.

 

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