La Chronique Agora

Grand banditisme à la Fed

** La Fed devrait faire carrière dans le grand banditisme. Non, attendez, pourquoi "devrait" ? La Fed fait carrière dans le grand banditisme ! Escroquerie, mensonge, faux monnayage… ses méthodes sont dignes des plus grands. Il suffit de regarder ses dernières décisions, annoncées hier :

300 milliards de dollars de bons du Trésor à long terme seront rachetés dans les six mois à venir… et on prévoit également une augmentation du programme de rachat de titres adossés à des actifs immobiliers : de 750 milliards de dollars, on passe désormais à 1 250 milliards.

But de la manoeuvre : "abaisser les taux d’intérêt à long terme pratiqués sur les marchés", explique La Tribune. "Cela devrait ainsi permettre ‘d’aider à l’amélioration des conditions des marchés du crédit’, explique la Banque centrale américaine dans le communiqué publié à l’issue de la réunion de son Comité de politique monétaire (FOMC) à Washington".

Entre cette soi-disant "amélioration des conditions" et la "reprise pour 2010" prévue par Ben Bernanke, les investisseurs sont menés dans un tel bateau qu’ils doivent en avoir le mal de mer…

Mais reprenons la liste. Nous avons le mensonge, où est l’escroquerie ? Peut-être bien dans le fait de rembourser ses créanciers avec une devise qui perd de sa valeur à vue d’oeil… ou de dépouiller les générations à venir en hypothéquant leur richesse par anticipation.

Et la fausse monnaie ? Eh bien, cher lecteur, c’est tout simple : vu l’état des comptes américains, où la Fed va-t-elle trouver l’argent pour racheter tous ces titres ? La planche à billets est une solution évidente — dans ce que Christine Lagarde appelait "des mesures un petit peu alternatives et non conventionnelles". Gageons que l’inflation que de telles mesures risquent de provoquer sera elle aussi "un petit peu alternative et non conventionnelle"…

** Mais nous n’en sommes pas encore là — et les marchés ont clairement choisi de ne pas s’en soucier pour l’instant. Wall Street poursuit son rebond, et si Paris n’était pas dans le vert, c’est parce que la place française n’avait pas encore eu vent des déclarations de la Fed. Le CAC 40 a en effet choisi de rester prudent, terminant en baisse de 0,25% à 2 760, 34 points. A Londres, le Footsie a reculé de 1,35% — tandis qu’à Francfort, en revanche, le DAX avançait de 0,21%.

Côté américain, tout était dans le vert : le Dow Jones a pris 1,23%, à 7 486,58 points… le Nasdaq a grimpé de 1,99% à 1 491,22 points… et en clôturant à 794,35 points, le S&P 500 s’est adjugé pas moins de 2,09%.

** Le dollar, en revanche, n’a pas apprécié — qui s’en étonnerait ? — la vision d’avenir élaborée par la Fed. Le billet vert a dégringolé par rapport à la monnaie européenne, passant au-dessus des 1,34 $, à 1,3470 pour un euro (contre 1,3014 $ la veille).

L’or a lui aussi baissé, étonnamment, passant à 893,25 $ l’once au second fixing de Londres, contre 910,75 $ le matin.

Et dans le trio dollar-or-pétrole, le dernier fait aussi parler de lui : l’or noir semble se réveiller… Même si le WTI a terminé hier sur une légère baisse, à 48,90 $ le baril, il se pourrait que la remontée ne soit plus très loin : "la situation se tend", nous dit Nicolas Rémy dans Signal Matières & Devises. "Les cours naviguent désormais sous une résistance majeure confirmée sur l’indice CRB (à forte composante énergétique). La cassure de cette zone redonnerait de l’élan au cours du pétrole".

Le seuil des 50 $ sera décisif — une fois franchi, la remontée risque de donner un grand coup d’accélérateur… et nous avons LE moyen d’en profiter : il a déjà rapporté une plus-value de 816% — et l’histoire pourrait être sur le point de se répéter, avec un potentiel de gains à trois chiffres. Pour tout savoir et vous positionner avant le seuil fatidique, continuez votre lecture

** Pour terminer, des nouvelles de Philippe Béchade, en mission du côté de Rennes pour assister au salon de l’analyse technique. Il sera de retour lundi avec, sans le moindre doute, de nouvelles idées et de nouveaux objectifs qu’il vous dévoilera en détails… et en attendant, j’aurai le grand plaisir de vous retrouver demain !

Françoise Garteiser,
Paris

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