La Chronique Agora

Le Gold Standard plus d’actualité que jamais – partie 2

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Trente-quatre ans après sa première publication en 1982, The Case for Gold (le plaidoyer pour l’or) demeure remarquablement actuel. C’est le titre d’un « rapport minoritaire » rédigé par l’US Gold Commission, mais également un plaidoyer approfondi et exhaustif en faveur d’une monnaie saine. Pour lire la premère partie de cet article, cliquez ici.

De nombreuses voies de réforme y figuraient : des devises compétitives, la révocation du « cours légal », la redéfinition du dollar pour qu’il corresponde à une certaine quantité d’or, des modifications juridiques faisant entrer en vigueur les clauses monétaires de la Constitution telles qu’elles y sont écrites noir sur blanc, l’application d’une libre concurrence normale dans le secteur bancaire, pour ne citer que celles-là.

N’importe laquelle de ces réformes aurait été une excellente mesure. Si elles avaient toutes été mises en oeuvre, une monnaie saine aurait été rétablie et cela nous aurait épargné ces problèmes économiques continuels et éreintants qui sont en train de tuer le rêve américain à petit feu.

Aujourd’hui, à la lumière des avancées technologiques, nous pouvons y ajouter de nouvelles voies. L’avènement des réseaux numériques pourrait permettre un type d’entrepreneuriat monétaire inédit : avec les devises numériques et les nouveaux systèmes de paiement, ainsi que les nouvelles structures bancaires et de crédit, les consommateurs peuvent se rapprocher des producteurs et entretenir une véritable relation de marché.

Mais il s’avère que cette évolution est sérieusement entravée par la réglementation et le monopole. En résumé, dans les secteurs monétaire et bancaire, la libre entreprise est illégale. A une époque où l’économie numérique révolutionne tous les domaines, les secteurs monétaire et bancaire semblent figés à jamais à l’ère analogique et dans les erreurs du passé.

J’ai fait de mon mieux pour que l’argent devienne une question publique, que ce soit au cours de ma campagne présidentielle de 2012 ou bien dans mon livre intitulé End the Fed [NDLR : Il faut abolir la Fed]. J’ai tenté de briser le silence. La classe politique a largement dédaigné ce que je disais. Toutefois, cette réalité économique devenant de plus en plus manifeste, le vent commence aussi à tourner du côté de la politique.

Jamais depuis la première parution de The Case for Gold, au début des années 1980, les débats à propos de l’or ne se sont autant généralisés au sein du club des experts et dans la presse financière. Investir dans l’or n’est plus réservé aux « gold bugs » dont on s’est moqué si longtemps, mais apparait désormais comme une protection intégrale contre l’inflation pour les investisseurs lambda, atterrés par la réduction de leur pouvoir d’achat.

Le magazine Forbes, en personne, a lancé un appel pour que l’on envisage sérieusement un étalon-or. Par ailleurs, même d’anciens gouverneurs de la Réserve fédérale commencent à remettre en question le bien-fondé du monopole que celle-ci exerce sur la création monétaire, et réclament un libre marché monétaire.

Aujourd’hui, je suis enchanté que la nouvelle génération montre de l’enthousiasme pour ce sujet. Désormais, ces jeunes voient que la Fed est plus qu’une institution technocratique parmi tant d’autres à Washington. Ils la considèrent comme une menace pour leur avenir. C’est trop beau. On exerce également de fortes pressions sur la Fed pour que ses activités soient plus transparentes. Le temps où son pouvoir n’était jamais remis en question est révolu.

Le système monétaire de la Fed, fondé sur le papier, est une source majeure de souffrance économique, à l’heure actuelle. C’est pour cette raison que le Congrès est incapable de contrôler ses dépenses. C’est pour cette raison que les guerres et l’Etat policier peuvent être financés. Le monopole de la monnaie-papier dénature les indicateurs économiques et provoque des expansions et des récessions. Il pille le peuple américain via cette taxe insidieuse appelée inflation.

N’oublions jamais que la Fed détient ce colossal pouvoir uniquement à cause de la monnaie-papier. Si elle était limitée par un étalon-or ou une concurrence monétaire, la Fed serait une menace, mais pas un danger mortel. En l’état, la Fed, et par extension, le gouvernement lui-même, ont intégralement pris en otage notre avenir économique.

La mesure politique la plus visible, et qui a le plus pénalisé la classe moyenne, c’est la « politique des taux à zéro » de la Fed. L’idée, en l’espèce, c’était de provoquer des prêts et de provoquer une impulsion économique. Cela n’a rien produit de tel, et autorisé la Fed à sur-rémunérer les banques dans un contexte dénué de tout risque pour ce secteur.

Cela a dépassé de plusieurs crans la bonne vieille doctrine du « trop gros pour faire faillite » et nous avons frôlé la nationalisation totale.

Voilà le type d’extrêmes que la Fed a adoptés afin de faire durer un système non viable. La trajectoire est prévisible : de la monnaie-papier à la mainmise totale de l’Etat. Chaque pas nous éloignant du libre marché monétaire entraîne de nouveaux problèmes qui semblent exiger une nouvelle intervention, laquelle crée de nouveaux problèmes, et ainsi de suite jusqu’à ce que tout le système s’effrite. Et c’est exactement ce à quoi nous sommes en train d’assister.

Pour la classe moyenne, les risques sont très élevés. Cette incroyable crise de 2008 pourrait n’être qu’un « échauffement ». Un autre effondrement, encore pire, nous menace car, au lieu d’affronter la réalité, la Fed a dissimulé les problèmes. Par conséquent, l’hyperinflation est une possibilité bien réelle et la Fed ne pourra se contenter d’actionner le levier « stop » une fois qu’elle se sera amorcée. Les retraits massifs de dépôts bancaires demeureront une menace. Le dollar continuera à perdre son pouvoir d’achat. L’Etat continuera de s’alourdir.

Ce système erroné a trop souvent prouvé qu’il ne fonctionnait pas. Une nouvelle fois, je lance le défi suivant : il faut réformer le système monétaire ou bien nous étoufferons l’avenir de la liberté elle-même. Voilà le choix qui s’offre à nous. Il n’est pas trop tard. Et ce type de réforme n’a jamais été aussi facile. L’Etat devrait autoriser la libre entreprise à jouer un rôle dans la gestion de l’argent. Il faut laisser les entrepreneurs prendre la relève là où la Fed a échoué.

Dans un monde idéal, le dollar reviendrait à un étalon-or. Ce serait la première mesure qu’un Congrès et un président responsables devraient prendre. Mais sans même réformer le dollar, les producteurs et consommateurs devraient pouvoir migrer en toute légalité vers d’autres systèmes monétaires et bancaires fondés sur le marché.

La nécessité de reformer n’a jamais été aussi urgente. Le plaidoyer en faveur de cette réforme est le même, fondamentalement, que lorsqu’il a été initialement publié. Ses principes sont immuables. La liberté et une monnaie saine sont indissociables. L’argent doit être rendu au peuple afin qu’il le gère, et ôté des mains de l’Etat et de ses apparatchiks de la planification, de la banque centrale. Le socialisme ne fonctionne dans aucun domaine de l’existence. La liberté, elle, fonctionne partout.

Ron Paul

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Jim Rickards

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