Apple a secoué les marchés actions hier mais le cas de General Electric – qui porte 280 Mds$ de dettes – est finalement plus inquiétant encore.
Les marchés financiers ont basculé dans le rouge hier. L’action Apple a dévissé de 5,04%, entraînant le Nasdaq et le S&P 500.
Après cette baisse, Apple se paye encore 16 fois ses bénéfices et sert 1,43% de dividendes, ce qui paraîtrait presqu’alléchant comparé aux folies auxquelles nous sommes de nos jours habitués.
Le Nasdaq affiche -2,78%, le S&P 500 – 1,97% et le Dow Jones – 2,32%.
Pierre Leconte du Forum monétaire de Genève commente :
« Les indices boursiers US n’ayant pas été en mesure de franchir leurs résistances à la hausse, ils sont repartis à la baisse entraînant avec eux toutes les Bourses d’actions mondiales »
Tous les ordinateurs, les quant, les robots de trading, etc. regardent ces « résistances à la hausse » et devraient prendre la même décision en s’appuyant sur des logiciels similaires…
Toutefois, comme vous le savez, les choses vraiment importantes ne se passent pas sur les marchés actions mais sur les marchés obligataires.
Là, un vieux monstre industriel et financier (improbable descendance de l’alliance de la carpe et du lapin) fait peur : le conglomérat General Electric (GE).
Voici l’allure de l’évolution du cours de GE.
La descente aux enfers débutée en 2017 se poursuit à un rythme qui s’est récemment accéléré.
Le problème avec GE c’est que derrière l’action, il y a les dettes…
Figurez-vous qu’après avoir consacré 152 Mds$ depuis 2013 à racheter ses propres actions à crédit, l’entreprise est surendettée.
Sur ce graphique vous voyez le spread – l’écart – de taux entre les obligations émises par GE et celles émises par de grandes entreprises. L’écart grandit violemment, ce qui signifie que les obligations GE sont vendues.
Même les obligations perpétuelles (une sorte de rente à vie) s’effondrent.
En gros, GE pourrait être parti pour faire faillite et 280 Mds$ de dettes risquent de partir en fumée…
Peut-être que la disparition de ce vieux monstre industriel et financier fait partie du plan de Donald Trump pour rendre sa grandeur à l’Amérique.
Plus sérieusement, c’est le moment pour vous de rester très liquide. Dans ma Stratégie du quatrième trimestre, Boucle d’Or contre l’Agonie des Zombies, j’indiquais que la hausse des taux longs aux Etats-Unis n’était pas provoquée par l’insolente santé de l’économie américaine mais plutôt par la montée des inquiétudes.
« Une hausse généralisée de taux signifie beaucoup d’emprunteurs en concurrence.
Ce peut être en raison d’une expansion économique, beaucoup d’entrepreneurs souhaitant trouver des fonds pour se développer. Scénario Boucle d’or.
Mais cela peut aussi signifier que la conjoncture devient plus difficile et que les prêteurs craignent plus qu’auparavant la faillite ou le défaut des emprunteurs. La hausse des taux risque par conséquent d’être tragique pour les zombies ».
Les zombies sont – je vous le rappelle — des entreprises surendettées qui arrivent à faire illusion uniquement parce que les taux sont bas.
La Banque des règlements internationaux (BRI ou encore BIS comme Bank for International Settlements), s’est récemment émue de la prolifération de ces zombies.
Que faire ? Conservez des liquidités que vous assurerez avec un peu d’or physique hors circuit bancaire. N’achetez pas les creux de ce marché haussier finissant. Mettez-les plutôt à profit pour vous dégager et conservez vos liquidités pour investir lorsque l’agonie des zombies sera terminée.