Patatras ! Voilà deux semaines que les cours dégringolent — et les petites et moyennes valeurs ne sont pas épargnées… Comment réagir ? Faut-il tout vendre ? Est-ce la fin des petites valeurs ? A toutes ces questions, je n’ai qu’une seule réponse : pas de panique.
Revenons un peu sur les événements qui se sont produits ces dernières semaines. Rappelons certaines vérités générales sur le fonctionnement des marchés actions : d’abord qu’ils sont évidemment mus par les cycles (haussiers et baissiers) ; ensuite que le processus d’achat et de vente d’actions était le fait de comportements humains. Et lorsque les investisseurs commencent à avoir des doutes sur les perspectives des marchés et sur la pérennité de la croissance, une phase de prise de bénéfices s’enclenche et s’impose, surtout après un rally qui dure depuis janvier.
Mécanique très simple qui s’est vérifiée au cours du mois de mai, validant du même coup le célèbre adage boursier Sell in May and go away, and don’t come back ’till St Leger day, ce qui peut se traduire par "vends en mai et ne reviens que pour la Saint Léger" (10 septembre). Autre signe qui n’engageait pas à la confiance, le fait que certains medias grand public comme le Journal Télévisé de 13h de TF1 ont commencé à évoquer la très bonne santé des marchés financiers.
Les premières valeurs à avoir été touchées mi-mai ont été celles qui avaient le mieux performé depuis le début d’année — en premier lieu Vallourec, dont la capitalisation avait tout simplement doublé depuis le 1er janvier, au même titre qu’Iliad, Soitec et autre Géophysique. Mais ce mouvement de consolidation apparaît bien naturel pour permettre aux investisseurs de prendre leurs bénéfices, afin d’investir le cas échéant ces profits dans de nouveaux titres permettant de soutenir une tendance haussière. Cependant, je me demande si la configuration actuelle des marchés et l’enfoncement de plusieurs seuils techniques (et psychologiques) n’a pas refroidi les ardeurs des investisseurs. Car ce que l’on a observé est que, malgré le dévissage des marchés, le rebond technique tant attendu n’a pas vraiment eu lieu. Signe que les investisseurs ont estimé que la purge n’était peut-être pas finie sur les marchés.
Le joli mois de mai n’est jamais très joli sur les marchés financiers, au même titre que le mois d’octobre. La raison en est simple : comme les marchés sont avant tout l’interaction de facteurs humains, il est clair que la façon de les percevoir varie selon les saisons, et cela entraîne des réactions périodiques. Si les fins d’années ne sont pas des phases très favorables pour l’évolution des indices, c’est parce que c’est le moment où les investisseurs font le point sur l’année et sont enclins à protéger leurs performances et donc prendre leurs bénéfices. De même, le mois de mai correspond généralement à une période où les gérants commencent à faire le point sur les performances du trimestre écoulé. En fonction des objectifs qu’ils se sont assignés, ils peuvent prendre leurs bénéfices à la faveur d’une bonne performance réalisée sur le début de l’année.
Cet adage a d’ailleurs été vérifié par différentes études menées en Grande-Bretagne et aux Etats-Unis. L’une des études britanniques montre en effet que la performance mensuelle des marchés entre mai et septembre se monte à 0,2% de rendement en moyenne — contre 0,7% pour la moyenne mensuelle sur longue période. Comme les marchés financiers sont une affaire de dominos, lorsqu’un titre baisse, les investisseurs couvrent leurs pertes en vendant un autre titre et ainsi de suite, pouvant entraîner un mouvement de correction généralisé.
Que faire dans ces cas-là ? Garder le cap. Ne pas se laisser gagner par la nervosité générale. Investir dans des valeurs aux fondamentaux solides et aux perspectives réelles. Et surtout… rester patient : les marchés finissent toujours par remonter — et avec eux, vos plus-values ! C’est en tout cas la ligne de conduite que nous allons adopter dans le cadre de Stratégie Small Caps. Elle m’a permis de surmonter nombre de "caps difficiles" depuis le début de la publication… et je suis certain qu’elle nous permettra de surmonter celui-ci.