▪ Trop souvent, les fonds communs de placement ressemblent à de la malbouffe financière. Les investisseurs obtiennent un portefeuille rapide, facile et généralement bourré de centaines d’actions. Pas étonnant que, fréquemment, leurs rendements soient faibles !
Mais il existe des exceptions.
Gabelli & Co., dirigé par le gastronome d’actions Mario Gabelli, a concocté une recette généreuse, à partir d’idées de qualité. De janvier 2006 à fin 2011, ces idées ont rapporté 210% — à comparer avec un rendement négatif de 5% du marché dans son ensemble. Or, à présent, il vous est devenu facile de trouver un couvert chez Gabelli.
Je connais personnellement Dan Miller depuis 2006. Il dirige le service de recherche de Gabelli & Co. depuis huit ans. Il y a six ans, son équipe a commencé à publier le rapport Focus Five. Dans ce rapport, elle dévoilait ses cinq meilleures idées d’investissements, mises à jour chaque trimestre. Au fil des trimestres, certains noms continuaient à être cités et d’autres disparaissaient.
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« Nous avons décidé de commencer à publier ce rapport pour attirer l’attention du public sur la qualité de nos idées, » explique Dan. « Selon nous, nous avions un processus fondamental unique pour estimer la valeur de liquidation d’une entreprise. »
▪ La valeur de liquidation est ce qu’un acquéreur paierait pour acheter l’entreprise dans sa totalité. De gros écarts entre la valeur boursière et la valeur de liquidation est ce qui attire l’équipe Gabelli. Cette méthode par la valeur de liquidation est également une pierre angulaire dans ces pages. « C’est l’un des éléments du « C » dans notre système CODE. (« C » signifiant Coût réduit’). Acheter de telles actions est l’une des raisons pour lesquelles un conseil sur dix donnés ici a reçu une offre publique de retrait. »
« Nous identifions également un catalyseur » ajoute Dan. « Non seulement un catalyseur mais aussi un événement à court terme — entre trois et douze mois. » Et peut-être plus important encore : « Nous devons parler aux dirigeants et leur faire confiance. Nous devons comprendre comment ils vont créer de la valeur pour les actionnaires. »
Comme nous l’avons déjà dit, cette recette a donné d’excellents résultats. « Le rapport Focus Five présente un processus et une équipe de recherches réellement supérieurs. Il prouve également notre capacité à trouver des idées réellement bonnes. Ainsi, globalement, nos sélections ont augmenté, même en 2008. » fait remarquer Dan.
Au fil du temps, le rapport Focus Five a attiré l’attention. « Nous recevions des coups de fil de gens demandant comment se procurer une copie du rapport » se souvient Dan. « Parfois, certains demandaient s’il existait un fonds le mettant en pratique. » Dan a donc convaincu Mario de transformer l’idée en fonds. En janvier, ils rachetèrent un petit fonds d’actions sur de faibles capitalisations. Le Gabelli Focus Five Fund était né.
« Pour des raisons d’imposition, » continue Dan, « nous ne pouvons avoir seulement cinq investissements. Le fonds aura donc entre 25 et 35 investissements mais jusqu’à 50% du fonds pourraient n’être constitués que de cinq investissements — si nous sommes fortement convaincus. Aujourd’hui, les cinq premiers noms représentent environ 35% du fonds. Il s’agit réellement d’une stratégie des meilleures idées, concentrées et à forte conviction. »
Il faut cependant souligner que le fonds n’est pas le rapport. Mais le fonds Focus Five ressort du même processus. « Nous avons 35 analystes qui couvrent différentes industries, » affirme Dan. « En outre, nous avons une dizaine de gestionnaires de portefeuille spécialisés. Nous nous voyons tous, tous les jours à 8h pour une réunion matinale de toute l’entreprise. Nous avons un flux d’informations fluide sur les idées. Mon job est d’étudier ces idées et de déterminer les noms à forte conviction. Par exemple, Mario est notre meilleur analyste. Je lui parle tous les jours. Et je peux vous dire quand il aime un titre ou quand il l’adore… et quand il l’adore vraiment. »
▪ Contrairement au rapport, Dan n’est pas tenu de renouveler ses idées à chaque nouveau trimestre. Cela ne lui pose aucun problème de garder une idée pendant une année ou deux, voire plus. « Mais je ne l’achète pas et attends trois ans que quelque chose arrive. » explique-t-il. « Je dois avoir un événement à court terme. »
Un exemple ? Dan a commencé à acheter Barnes & Noble à la mi-mars à 13,50$. Il a continué à acheter plus bas, jusqu’à 11,50$. « J’avais une très forte conviction dans la valorisation, » explique Dan. « Nous pensions, à ce prix, que nous payions zéro ou moins que zéro pour l’entreprise Nook. Et nous aimions bien l’idée de la librairie universitaire, qui est une vache à lait. »
En outre, les initiés avaient l’intention de sortir de cette valeur. En quelques semaines, Microsoft a décidé d’investir dans Nook. « L’action s’échangeait pré-marché à 27$ et j’ai vendu toute ma position à 27,21$, » se souvient Dan. « A ce prix, elle s’échangeait à un prix très proche de notre estimation de la valeur liquidative de 30$. L’action s’est échangée toute la journée en baisse à 21$ et aujourd’hui elle est à 17$. J’ai eu de la chance. Mais je pense que nous n’avons pas de problème à prendre des bénéfices à court terme. Ou des pertes, dans cet exemple. »
Dan raconte comment il a acheté Ivanhoe Mines à 15$ en janvier. Il aimait l’entreprise, son P-DG et sa valorisation. En avril, à 12$, il décida qu’il se trompait. « Je n’ai aucun problème à reconnaître que je me trompe. » affirme Dan. « Je n’ai pas besoin de rester dans une action pendant un an pour finir par admettre que j’étais dans l’erreur. »
Lorsque j’ai parlé à Dan, son fonds était en hausse de près de 6% pour l’année. Le début avait été lent en janvier et en février parce qu’il détenait beaucoup de cash. En janvier, en moyenne 40% du fonds étaient en cash. De l’argent rentrait et il vendait les avoirs de l’ancien fonds. Mais tout cela est derrière lui à présent. Au second trimestre, il n’était en baisse que de la moitié de la baisse du marché. A présent il est entièrement investi dans ses idées à forte conviction.