La Chronique Agora

La France, paradis fiscal ? Oui, mais pas comme au Luxembourg…

▪ Que notre pays le veuille ou non, sa situation est celle du 21ème siècle en pleine mondialisation. Mais comme il n’y est pas adapté, il souffre sans espoir de profiter d’une reprise quelconque.

En conséquence, voici "mon projet pour la France" : un projet que j’oserais présenter à la présidence de la République si j’en avais un jour la possibilité… un projet qui fort heureusement fera sursauter nombre de Français — ce qui à mes yeux en souligne la pertinence… un projet centré sur le développement de la richesse… et enfin un projet pour la France qui reste à mes yeux de jeune entrepreneur un pays qui m’a trahi…

▪ Choc de simplification… sur le droit du travail
Beaucoup de nos jeunes compatriotes trouvent des emplois en Angleterre ou aux Etats-Unis… Alors qu’ils n’en trouvent pas forcément en France : nombre d’entrepreneurs hésitent à embaucher par peur de ne pouvoir licencier en cas de forte baisse de leur chiffre d’affaires.

Dès lors, nous passons, au risque de vous faire "sursauter", à la mode anglo-saxonne qui permet aux entreprises d’embaucher et de licencier en un quart d’heure, et à un salarié de quitter son patron dans le même laps de temps.

Les Français ne le croiront jamais car "la contradiction crée l’équilibre", mais ces mesures pourraient créer des milliers d’emplois en supprimant une peur profonde chez les entrepreneurs.

▪ Quelques décisions à prendre au vu de l’actualité…
On pourra travailler le dimanche et les magasins pourront être ouverts — ce qui développera l’activité économique du pays. Les 35 heures seront abolies pour permettre aux entreprises et aux salariés de convenir librement de leurs contrats de travail : telle mère de famille élevant ses enfants souhaitera travailler 15 heures par semaine à temps partiel pendant que d’autres salariés souhaiteront une activité de 60 heures hebdomadaires (comme les entrepreneurs et j’en sais quelque chose !) pour obtenir un salaire très élevé.

Toutes ces mesures pourraient là encore faire baisser le chômage, car contrairement à une idée reçue, l’activité économique génère de l’activité économique.

▪ Il faut transformer la France en paradis fiscal !
Et cela avec une fiscalité presque exclusivement axée sur la TVA. En effet, en supprimant l’impôt sur le revenu, l’impôt sur les sociétés, la CSG, les charges sociales sur salaires, l’ISF, etc. pour les remplacer par un taux de TVA de 40%, on donne un signal très fort aux capitaux et aux entreprises du monde entier de venir s’installer en France. Cela créera des centaines de milliers d’emplois supplémentaires avec un objectif de salaires élevés.

Aujourd’hui, un revenu de 2 000 euros net par mois coûte 4 000 euros à l’employeur. En supprimant les charges sociales pour les remplacer par un taux de TVA élevé, le même salarié peut être payé 3 000 euros par mois net ce qui permet encore à l’employeur de gagner 1 000 euros mensuels.

Et naturellement, avec un taux de TVA de 40% qui frappe directement les importations, les produits venant de Chine deviennent beaucoup plus chers. Pendant ce temps, le salarié français, bien que mieux payé, deviendrait selon moi beaucoup plus compétitif dans la mondialisation avec un coût mensuel qui passe de 4 000 à 3 000 euros !

Pas de secret bancaire toutefois dans notre nouvelle France transformée en paradis fiscal, la nécessité de la transparence limitant toujours les cas de corruption.

▪ Ce que je ne ferais PAS, en revanche
Je ne peux m’empêcher de citer en exemple le cas de Luxembourg, dont je vous avais déjà parlé… et que je ne souhaite absolument pas prendre pour modèle.

Imaginez une France où des banques vous léseraient régulièrement, où vous vous apercevriez que l’AMF les couvre elles et leurs agissements délictueux au lieu de les sanctionner, avec un gouvernement qui protégerait l’AMF. Très vite, cela tournerait au cauchemar pour vous et le respect de vos droits.

C’est très exactement ce qui se passe à Luxembourg. Tout le monde se connaît ; la CSSF (la Commission de surveillance du secteur financier), en relation étroite avec le gouvernement luxembourgeois, couvre dans la majorité des cas nombre de grandes banques et leurs actes frauduleux au lieu de leur demander des comptes.

En ce qui nous concerne, nous avons décidé de saisir la Commission européenne et avons déposé une plainte en bonne et due forme car on ne saurait tolérer un Etat pseudo-mafieux en plein coeur de l’Europe.

Pour la Commission Européenne la réponse n’est pas simple. Pour le moment, elle s’interroge sur le fait de savoir si ces agissements relèvent du simple fonctionnement interne de l’un des pays membres de l’Union, ou bien si cela concerne réellement l’Europe et son fonctionnement.

Un cas d’école donc, d’autant plus ardu que le système juridique lui-même, comme j’ai pu en discuter à Bruxelles avec des membres de la Commission, ne fonctionne plus lui non plus.

En effet aujourd’hui un procès en Europe, pour être un peu caricatural, c’est dépenser 50 000 euros d’honoraires d’avocats, sur 10 ans de procédure, pour obtenir au bout 50 000 euros de dommages-intérêts, ce qui signifie en clair que même si vous gagnez… vous perdez !

Un certain nombre d’avocats reconnaissent ce problème. Le système juridique européen actuel reste trop cher pour la grande majorité de la population par rapport à ce qu’il peut offrir, et est plutôt favorable à des personnes qui se conduisent mal mais qui peuvent payer très cher leurs avocats.

On ne peut se permettre de transmettre un tel monde à nos enfants, et nous avons décidé d’agir.

Didier Maurin est spécialiste du conseil en investissements financiers en France et à l’international depuis 26 ans. Il est fondateur et gérant indépendant depuis 21 ans de Didier Maurin Finance, Société de Conseil en Gestion de Patrimoine située à Paris et en Lorraine, et de Katleya Gestion, Société de Gestion de Fortune basée à Genève, depuis 2005. Il développe chaque mois dans sa lettre financière à destination de ses clients et abonnés son point de vue d’expert, parfois incisif, sur le monde économique et ses conseils avisés d’investissements.

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