La Chronique Agora

Le FMI réfléchit à un changement de règles qui va sérieusement affecter les marchés obligataires…

▪ Sur les marchés obligataires internationaux, les rendements des obligations souveraines sont tout près de leur plus bas historique ; le rendement de certaines d’entre elles, comme par exemple les Bunds, ne compense même plus l’inflation, les taxes et les frais bancaires.

D’autres obligations souveraines, italiennes ou espagnoles par exemple, n’ont un rendement que légèrement supérieur — environ 100 à 180 points de base — à celui des Bunds. La question reste ouverte si ce petit avantage est suffisant pour la différence concernant la solvabilité du pays, la stabilité de ses finances publiques, sa volonté de réformer les déficits publics, sa dette publique, etc.

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Cependant, beaucoup d’investisseurs à la recherche du meilleur rendement possible n’ont pas d’autres choix que d’acheter ce type d’obligation à haut rendement et y sont même parfois encouragés par leurs conseillers. Ceci se traduit par une baisse des rendements — comme par exemple sur le marché obligataire espagnol, où les rendements ont atteint leur plus bas depuis 1789 (source : Libre Mercado). Bien que les discussions en soient encore au stade préliminaire, ces investisseurs devront maintenant tenir compte de nouvelles règles.

▪ Changement à l’horizon…
Il s’avère en effet que le Fonds monétaire international (FMI) demandera bientôt aux détenteurs des obligations d’Etats menacés de faillite de participer plus tôt et plus fortement a leur sauvetage. La discussion porte notamment sur le fait que les créanciers devront accepter des reports d’échéance avant toute intervention du FMI. La valeur faciale et le coupon devraient rester inchangés.

A l’avenir, les investisseurs privés devront mettre la main à la poche pour aider les pays en difficulté

Même s’il ne faut pas prévoir de vrai changement avant la fin de l’année, la direction est claire. A l’avenir, les investisseurs privés devront mettre la main à la poche pour aider les pays en difficulté. Pour eux cela ne peut que signifier : abandon de créances, report d’échéance, réduction du coupon ou choses similaires. Dans ce cas, le petit avantage de rendement pourrait vite être réduit à néant.

Les acheteurs d’obligations devront faire encore plus attention à la solvabilité de l’émetteur. La politique monétaire ultra expansive actuelle des banques centrales a fortement réduit l’aversion au risque des investisseurs. Après avoir constaté que le rendement des Bunds n’était plus satisfaisant, ils sont passés à l’action en achetant par exemple les Matadores (comme la bourse appelle les obligations espagnoles). Le sentiment de bien-être apporté par le fait de percevoir un peu plus de revenus pourrait, au final, se révéler très cher payé.

D’autres obligations de pays en dehors de la Zone euro peuvent aussi sembler plus rémunératrices comme, par exemple en Bulgarie, en Croatie, en Hongrie, en Pologne, en Roumanie, etc. Il s’agit là aussi d’une illusion d’optique car, au risque de défaut s’ajoute celui de change.

Dans l’Union européenne, bien que les obligations britanniques et scandinaves soient bien notées et libellées dans des monnaies stables par rapport à l’euro, leurs rendements sont aussi tout près de leur plus bas historique et restent peu attrayants. Cela est également valable pour les obligations américaines mais là, en plus, il est très difficile d’estimer correctement les risques de moins value et de change.

Conclusion : l’investissement en obligations à hauts rendements, pour augmenter ses revenus, nécessite une analyse poussée et critique de la notation de ces titres.

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